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Bob.4817 

gosse (depuis 1846) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2025-08-06 20:25 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

gosse ⟦ □ mon gosse ; ma gosse ; mon beau gosse ; □ mes gosses ; □ sale gosse ; □ avoir un gosse ; faire un gosse à ; fabriquer un gosse ; □ être tout gosse ; tout gosse ⟧ #1846 #nom masc., nom fém.

■ Gamin, jeune polisson ; ■ (enfant, général) petit garçon, petite fille ; (enfant, filiation) fils, fille ; nourrisson, bébé ; ■ (jeunesse) jeune personne, par rapport à adulte, à plus âgé ou plus expérimenté ; ■ (atelier, typogr.) apprenti ; ■ (fém.) femme, j.f., femme aimée ; ■ (masc.) jeune homme ; □ appellatif de familiarité ou d'amour ; □ mot amoureux (à femme, à homme) ; □ beau garçon ; □ appellatif amical collectif ; □ enfant difficile, garnement ; □ avoir ou faire un enfant, mettre enceinte ; □ être jeune

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

4817.jpg: 418x500, 46k (2014-01-05 16:56)

Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

gosse existe depuis 1846 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● gousse [sic], gamin, jeune polisson, D'Hautel, 1807 & gosse, Dét., 1846 ; courantin, D'Hautel, 1807 & apprenti, typogr., 1866 ; nourrisson de l'un ou l'autre sexe, ouvr., 1870 ; enfant, pop., 1886 ; fils, pop., 1866 ; adolescent, être beau gosse, voy., 1920 ; amant, Mon gosse !, filles, 1903 (DHAF) ●● Esn. 1796 (??) ; Français Moderne, 1798 (??) ; gousse, d'Hautel, 1807 ; L'Intérieur des prisons, 1846 (TLFi)

→ Tous les mots de 1846

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1846 1949 1923 2002 1964 1866 1915 1877 1874 1884 1936 1938 1911 1976 2002 2002 1983 1969 1881 1934 1903 1889 1987 1989 2019 1997 2001 1988 2016 2004 1955 1946 1948 1953 1933 1947 1933 1930 1937 1930 1995 1929 1960 1960 1978 1953 1960 1969 1932 1935 1958 1965 1954 1979 1966 1935 1969 1990 2015 1982 1977 2008 1935 1957 1895 1965 1914 1914 1914 1914 1914 1914 1914 1914 1914 1914 1914 1914 1976 1961 1887 2011 1955 2008 1863 1976 1932 1999 1945 1903 1947 2011 1977 1976 1918 1883 1932 1975 1979 1981 1981 1981 1983 1983 1991 1981 1981 1962 1950 1950 1954 1955 1956 1959 1897 1955 1929 1931 1930 1929 1930 1956 1936 1936 1932 1894 1891 1942 1886 1998 1960 1897 1899 1881 1929 1955 1969 1870 1955 1916 1939 1973 1925 1953 1949 1888 1896 1939 1905 1888 2002 1911 1963 2002 1957 1885 1885 1897 1897 1960 1899 1985 1924 1870 1973 1973 1840 1925 1954 1882 1905 1925 1981 1935 1957 1969 2000 1902 2005 xxxx 1946 1992 1979 1982 1939 1884 1904 1934 1939 1939 1940 1936 1902 1952 2003 1943 1945 1946 1952 1955 1955 1955 1995 1984 1982 1989 1976 1993 1948 1955 1920 1972 1971 1942 1993 1951 1954 xxxx 1951 1909 1907 1949 1966 1904 1904 1938 1919 1917 1918 1919 1919 1943 1919 1917 1918 1917 1917 1917 1917 1917 1917 1917 1917 1919 1919 1979 1919 1919 1918 1917 1975 1984 1978 1917 1980 1969 1901 1887 1941 1943 xxxx xxxx xxxx 1979 1945 1983 1947 1959 1979 1989 1961 1952 1964 1954 1954 1925 1915 1922 1961 1956 1963 1905 1895 1895 1895 1957 1930 1999 1953 1990 1950 1948 1901 2004 1964 1995 1982 1952 1900 1926 1908 1921 1918 1846 1946 1967 1982 1954 1912 1958 1980 1937 1944 1931 xxxx 1927 1986 1995 1935 1963 1981 1889 1960 1999 1999 1974 1915 1918 1972 1971 1995 1930 1967 1916 1916 1917 2008 1918 1921 1978 1980 2002 1916 1917 1998 1872 1990 1918 1897 1917 1915 1916 1917 1915 1915 1971 1984 1975 2003 1990 1954 1897 1876 1978 1916 1917 1994 1915 2006 2004 2002 2004 1979 1930 1947 1985 1973 1997 1931 1922 1886 1890 1889 2004 1997 1914 2004 1978 1936 1921 1974 1963 2012 1953 1928 1911 1931 1975 1962 1933 1924 1977 1979 1967 1958 2011 1953 1953 1953 1956

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(preum's)

Bah non, personne n'a contribué !

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi

GOSSE, subst.
Familier
A. − Enfant.
1. Jeune enfant en général, garçon ou fille. Synon. fam. gamin, loupiot, mioche, môme (pop.). Gosses de l'école, du quartier ; bon, petit, pauvre gosse ; regard, bêtises de gosse(s) ; se faire câliner, rire, s'amuser comme un gosse. Les gosses criaient très fort, prenant part aux scènes, interpellant Guignol et ses créanciers, etc. (Larbaud, Journal, 1934, p. 294). Je serais inquiet pour un gosse qui ne serait pas un peu insupportable (Montherl., Fils personne, 1943, III, 3, p. 320) :
1. D'où vient que le temps de notre petite enfance nous apparaît si doux, si rayonnant ? Un gosse a des peines comme tout le monde, et il est, en somme, si désarmé contre la douleur, la maladie ! L'enfance et l'extrême vieillesse devraient être les deux grandes épreuves de l'homme. Mais c'est du sentiment de sa propre impuissance que l'enfant tire humblement le principe même de sa joie... Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1045.
− Emploi adj. Un air gosse. Quant à extraire de moi des pleurs... non, je ne suis plus assez gosse pour cela (Gide, Faux-monn., 1925, p. 964). − Il n'a pas l'air de savoir ce qu'il veut. − Il est très gosse et Paris lui a un peu tourné la tête (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1939, p. 35).
a) Expressions
Sale gosse. Enfant difficile, insupportable. Le sale gosse qui pousse ses petits camarades à mettre des hannetons dans le tiroir du maître et qui regarde en ricanant la réaction produite... (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 154). Un sale gosse affolé, incapable de supporter les conséquences de ses sottises (Sartre, Morts ds âme, 1949, p. 118).
[En parlant d'un adulte] (Un) grand, (un) vrai gosse. Personne qui a gardé des réactions d'enfant, qui commet des enfantillages. Il était d'une gaieté, d'une jeunesse !... Un gamin ! Oui, un vrai gosse (Blanche, Modèles, 1928, p. 4). − Grand nigaud, dit Léonie en s'écroulant dans les bras de Pradonet. Elle lui faisait des mignardises. − Grand gosse, va (Queneau, Pierrot, 1942, p. 35).
b) Loc. Quand j'étais (tout) gosse. Quand j'étais petit, dans mon (ma tendre) enfance. Quand j'étais gosse, je regardais par le trou de la serrure mes parents s'embrasser (Proust, Temps retr., 1922, p. 827). Quand vous étiez gosse, votre papa vous a-t-il giflé, fessé, rossé ? (Bourget, Actes suivent, 1926, p. 11) :
2. Bien la peine, quand j'étais gosse, de me farcir la cervelle de belles fadaises héroïques, comme mes parents n'ont eu garde d'y manquer ! À douze ans, j'avais pour camarades de récréations les héros de Plutarque et le Bussy d'Amboise de Dumas père. Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 18.
2. Pop. Fils, fille, enfant jeune (par rapport à la filiation). Sa femme et ses gosses, nichée de gosses ; avoir des gosses (à nourrir, à élever) ; faire, foutre un gosse (à une femme). L'un vous parle de sa gosse malade, l'autre (...) d'un bouquin qu'il lit (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 145). « Tu es marié ? » « J'ai même deux gosses. » « Tu ne t'entends pas avec ta femme ? » « Moi ? On s'adore » (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 218) :
3. Eh bien, Laurent, figure-toi que Severini martyrisait ses gosses. Il a divorcé trois fois. Il débauche toutes ses bonnes. Il a quatre ou cinq enfants naturels. Il est avare. Enfin, odieux. Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 205.
− Péj. Gosse de riche(s). Enfant, jeune homme privilégié par sa situation familiale. Synon. fils à papa. Un taxi ! m'écriai-je d'un ton indigné. Ah, gosse de riche, j'ai eu plus chaud dans le métro... (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 87) :
4. Je suis un gosse de riche, un intellectuel, un type qui ne travaille pas de ses mains. Eh bien qu'ils pensent ce qu'ils veulent. Ils ont raison, c'est une question de peau. Sartre, Mains sales, 1948, p. 100.
− Mes, tes, ses, etc. gosses. Les enfants dont on s'occupe maternellement. Elle gorge ses gosses de devoirs écrits, pour pouvoir, pendant qu'elles noircissent du papier, causer tranquillement avec sa chère directrice (Colette, Cl. école, 1900, p. 153). Va, tu l'envieras plus d'une fois, la petite soeur qui le matin part contente vers ses gosses pouilleux (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1077).
B. − Adolescent(e) ; adulte jeune. Une gosse de quinze ans. Elle a à repasser ses examens, elle va potasser, la pauvre gosse (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 889). Une gosse de dix-huit ans qui a essayé de se suicider avec une lame de rasoir de sûreté (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 211) :
5. Lorsque je vois ce gosse de dix-sept ans, ce petit frère Blanche, avec sa bonne grosse figure, si franche, ses yeux si limpides, son rire si frais, je m'imagine quelle est l'innocence de cette âme, imprégnée jusque dans ses plus secrètes fibres de la joie de Dieu... Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 89.
− Pop. Beau, belle gosse. Beau garçon, belle fille. « Tu viens ? », « Joli garçon ! », « Tu veux qu'on s'amuse ? », « Oh ! le joli gosse. J'ai le béguin pour lui » (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 269). Du coin de l'oeil il admira Yvonne. Quelle belle gosse. Et il n'avait pas l'air de la dégoûter (Queneau, Pierrot, 1942, p. 106) :
6. Ils parcouraient la foule, et elle puisait dans l'un des sacs ce qu'elle jetait aux passants, à ceux qu'elle trouvait beaux gosses, des grands paysans éberlués, ou des messieurs de sa connaissance qu'elle aguichait. Aragon, Beaux quart., 1936, p. 164.
− Emploi adj. Quand j'étais tout gosse, quinze, seize ans, je tombais faible, le matin, à la leçon de danse, parce que je ne mangeais pas assez (Colette, Music-hall, 1913, p. 25).
− Arg. (La/ma/sa) gosse. Femme; maîtresse. [Bec-d'Amour, à sa maîtresse :] La gosse, à toi l'honneur ! (Méténier, Lutte pour amour, 1891, p. 11). Plumons-nous, la gosse (Bruant1901, p. 290).
Prononc. et Orth. : [gɔs]. Bosse, rosse, gosse, etc., ɔ, mais fosse, grosse, il adosse, o:. Étymol. et Hist. [1796 (?) d'apr. Esn.] ; [1798 (?) d'apr. Fr. mod. t. 17, p. 221]. 1808 gousse (Hautel) ; 1846 gosse (L'Intérieur des prisons, p. 243). Orig. inc. ; les rapprochements avec l'a. prov. gous, gousset, gousso (cf. Mistral) « sorte de chien » (ds Sainéan, La Création métaphorique, Le chien et le porc, p. 48), avec la famille de gausser* (Spitzer ds Z. rom. Philol. t. 42, p. 840), avec le suédois gosse (Richthofen, ibid., t. 67, p. 105), avec le mot gonce, gonze* (ds Chautard, Dupré), ne sont pas convaincants, les deux premiers pour des raisons sém., le troisième en raison des difficultés d'un empr. du fr. au suédois et pour des raisons chronol. (cf. FEW t. 21, p. 448a), le dernier du fait de difficultés phonét. et sém. L'attest. de 1808 rapproche le mot de gouspin*. Fréq. abs. littér. : 859. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4, b) 150 ; xxes. : a) 1 229, b) 2 829. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 85 - Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1915/16, t. 29, p. 271. - Pauli 1921, p. 47. - Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 64, 186, 191, 235 ; t. 2 1972 [1925], p. 29 ; t. 3 1972 [1930], p. 527. (tlfi:gosse)