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Citations relevées dans “Les enracinées. (Lettres et dessins de détenues)” (1903)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans Les enracinées. (Lettres et dessins de détenues), avec l'entrée qui y est attachée.

  • Hélas ! ces gamines étaient des détenues que l'on menait à la « visite » comme des filles ramassées sur les « fortifs » ou dans quelque bouge des boulevards extérieurs. – (fortifs, visite, ramassé)
  • Quand elles arrivent ici, elles pleurent toutes comme des Madeleines ; elles geignent ainsi que de petits enfants et appellent leur maman. – (pleurer comme une madeleine)
  • Elles [détenues] aiment bien mieux communiquer entre elles en s'envoyant des billets – des « biftons » comme elles disent. – (biffeton)
  • Surtout tâche de ne pas te faire « piger » par la surveillante. Elle te ferait envoyer au cachot, mon amour, et je verserais toutes les larmes de mes yeux, si je te savais malheureuse. – (piger, pleurer toutes les larmes de ses yeux)
  • Oh ! c'est une sale « roulure », une femme de maison qui finit trois ans ici pour avoir donné un coup de couteau à une de ses camarades de débauche. – (roulure)
  • On exerce une surveillance active, mais je vous l'ai dit, tout ce monde-là est plus roué que potence. – (roué comme potence)
  • Et la surveillante au coeur sec, dont les yeux gris ne s'attendrissent jamais, me dit pour conclure : […] – (75647)
  • La prison, c'est l'école d'application du crime. – (75360)
  • les autres se rebellent et ne tardent pas à aller grossir l'armée du crime. – (75648)
  • Au rez-de-chaussée, se trouve la première section qui comprend plusieurs subdivisions : c'est le quartier des condamnées pour vol, incendie, homicide, empoisonnement, etc… et c'est sur cette catégorie de détenues qu'est exercée spécialement la surveillance. Ces femmes sont pour la plupart d'affreuses récidivistes, des prostituées de bas étage, des « incorrigibles ». – (incorrigible)
  • Cependant, elles trouvent à la cantine une foule de douceurs qu'elles se procurent, soit avec l'argent qu'elles ont gagné en travaillant, soit avec les secours qu'elles se font envoyer du dehors. – (cantine)
  • Puis, ce sont les questions sur le genre de vie que mène « Alphonse » depuis que sa petite femme est « coffrée ». –Y me fait pas de paillons, au moins ? – (Alphonse, paillon)
  • Avec des ruses d'Indiennes traquées, elles arrivent à se procurer des crayons, du papier, des plumes, de l'encre. – (ruse d'Indien)
  • Enfin, ce qui est fait est fait, n'est-ce pas ? Cela ne sert à rien de se plaindre maintenant. – (ce qui est fait est fait)
  • Moi, je ne suis pas une rôdeuse. Je suis mariée, mais mon mari est loin d'être l'époux désiré. – (rôdeuse)
  • mon mari est loin d'être l'époux désiré. Il s'enivre et alors quand il a bu, il est capable de tout. Bref, il a tourné très mal et m'a entraînée malgré moi dans une triste affaire. Cela m'a valu six mois. – (73188)
  • J'ai essayé, comme vous me le conseillez, de me faire une raison, mais je sens que je ne pourrai jamais me résigner. – (se faire une raison)
  • Il y a douze ans de cela ! Les jours ont fui comme l'ombre et ma vie s'est en allée peu à peu. – (75650)
  • Mais tout passe, tout lasse… en ce monde. Henry, c'était son nom, m'abandonna avec un enfant. – (tout passe, tout lasse, tout casse)
  • Les habituées. Celles-là sont des « juments de retour ». – (cheval de retour)
  • Toutes ont un souteneur, un protecteur comme elles disent. Ordinairement, elles ont fait choix du plus scélérat afin d'inspirer plus de terreur aux autres. Et lorsqu'une fille choisit un souteneur, il faut qu'elle l'entretienne dans sa paresse – (souteneur, protecteur)
  • Pour que ces malheureuses supportent pareil esclavage, il faut que les souteneurs leur soient vraiment indispensables. En effet, lorsqu'il est de leur intérêt de contrevenir aux règlements, de paraître sur quelque point de la voie publique qui leur est interdit, les « marlous » se mettent en faction et s'ils voient venir quelque inspecteur, ils préviennent les femmes ou les font disparaître à l'instant. – (souteneur, mandale)
  • les journaux sont remplis des exploits de ces misérables qui jouent du couteau ou du casse-tête avec une audace surprenante. – (casse-tête)
  • Je n'aime pas qu'on se paye ma fiole. Hier, tu as eu l'air de te f... de moi dans le préau. Tu as rigolé en me regardant avec cette pourriture de Mimi. – (se payer la fiole)
  • mais si j'y reviens je t'aurai auparavant laissé un souvenir : une ou deux « boutonnières » dans la panse. – (boutonnière, panse)
  • Tu dois cependant bien me connaître, tu sais que je ne « refoule » pas devant un coup de « lingue ». – (refouler)
  • Crois-tu que j'en ai des malheurs. Cache bien ce billet pour le lire et après déchire le en tous petit morceaux. – (62774)
  • Elle n'a pas pu très bien s'expliquer, car la « vache » de surveillante nous espionnait et elle a l'oreille fine, la vieille morue. – (vache, avoir l'oreille fine)
  • Louise m'a donc dit que Julot s'était fait « poisser » pour l'affaire de la rue de Lisbonne et qu'il était au ballon avec Alfred, Kiki et la Rouquine. S'ils « jaspinent » je n'y coupe pas pour six mois. – (Julot, jaspiner)
  • Crois-tu que c'est raide, au moment de sortir, d'aller respirer le grand air, de se voir encore sous le coup d'une affaire ? – (62774)
  • si on me dénonce je mange tout le morceau. – (manger le morceau)
  • Une fois « repigée » qu'est-ce que tu veux que ça me fasse six mois ou six « berges ». – (pigé)
  • Tu me demandais si Gaston allait revenir du régiment. Il y est pour longtemps… il est aux « bat. d'Af. » Encore une « vache » qui ne l'a pas volé. – (Bat-d'Af')
  • Je me « tire » demain. Toi tu ne t'en vas que le 26. N'oublie pas notre rendez-vous. Au coin de la rue Poulet, le 26, à 4 heures. – (se tirer)
  • Les rôdeuses comprennent les filles à numéro, les filles isolées et les filles clandestines. – (fille à numéro)
  • Nous irons à Neuilly voir le « vieux », on le « saoulera » et après je te réponds que l'on aura de quoi passer le mois tranquillement. – (64161)
  • Quant au vieux, s'il veut nous dénoncer, j'écrirai tout à sa femme, et je lui ferai coller un « ramponneau » par Émile. – (ramponneau)
  • À bas les « bourriques », c'est tous les « loppes ». Ils veulent me f... ma carte, mais je la déchire devant leurs sales nez. – (bourrique, lope)
  • J'aime mon petit homme pour la vie. Je ne l'aime pas, je l'adore. Mort à la « vache » ou à la « tante » qui me le prendra, même la grande blonde qui demeure boulevard Rochechouart. – (tante)
  • deux mois pour avoir barbotté une « toquante » et deux mille balles à un miché qui avait l'aplomb, ayant tant de galette dans sa poche, de ne me donner qu'une thune. – (barboter)
  • J'ai été bien bête aussi. Au lieu de me « tirer des pattes » je suis restée dans le passage, et je me suis collée dans le miché – (se tirer des pattes)
  • sans ça le coup était bien fait, il courrait encore après son « pognon » et moi je ne serais pas ici [en prison]. – (courir encore)
  • Ça m'a fait d'abord trois mois. Ajoutez à cela trois autres mois pour avoir battu une soeur à Saint-Lago, ça fait six mois. Ça se tirera tout de même. Et après, vive les « gloria » et l'absinthe. – (se tirer, gloria)
  • Et toi qui te plaignais dans le bouzin du boulevard de… Crois-tu que l'on n'était pas mieux là-bas qu'ici [en prison]. On travaillait plus, ça c'est vrai. Je me rappelle un dimanche où je suis montée seize fois de neuf heures du soir à deux heures du matin. – (bousin, monter)
  • je suis montée seize fois de neuf heures du soir à deux heures du matin. C'était dur, surtout que les types n'étaient pas très rigolos. – (rigolo)
  • Mais enfin, en semaine, on avait encore du bon temps. Au moins on pouvait jouer aux cartes et fumer… Et puis quel bonheur quand arrivait quatre heures de s'enfiler une petite verte ! – (prendre du bon temps, verte)
  • J'ai besoin de bien boire, de bien manger et chez moi on ne croustille guère. Les pauvres vieux ne sont pas riches. – (croustiller, vieux)
  • Est-ce vrai ce que tu me dis que tes nichons ont poussé. Non ? j'ai peine à la croire, toi qui n'en avais pas plus que sur ma main. – (pas plus de X que sur ma main)
  • S'il t'arrive quelque chose à la Maubert, en cas que ton homme soit marié avec une autre « poule », je prendrai ton parti. – (la Maubert, être marié)
  • Je me charge de la gonzesse et avec moi elle ne pèsera pas lourd. D'un coup de tête dans le « bidon » je l'enverrai d'un trottoir à l'autre. – (ne pas peser lourd, bidon)
  • Et je te réponds qu'elle ne rouspètera pas. On me connaît, moi. Je suis « chauffée » pour avoir foutu deux coups de couteau à un mec de la Maub. – (être chauffé)
  • et tu verras que tous les mecs me connaissent. Ils m'appellent tous la « pompe ». Je n'ai pas besoin de te dire pourquoi, tu le devines. – (75651)
  • Ma chère petite… ne t'em... pas trop, aie de la patience. On reverra les becs de gaz et les mominettes. – (mominette)
  • Mais gare à la vieille rouquine de surveillante, tu sais celle qui dit « chenten tu pruit ». Va donc, sale tête de boche ! – (tête de Boche)
  • Si on pouvait te tenir derrière le mur du cimetière Montpernasse, on t'enverrait dire bonjour aux refroidis… – (refroidi)
  • Adieu, non au revoir, ma crotte. – (ma crotte)
  • Les hommes, nous les reverrons et on s'en collera tant qu'on pourra. – (s'en coller)
  • J'irai d'abord me changer, puis je ferai la « bombe » pour fêter ma délivrance. Le lendemain, je recommencerai le « turbin des michetons », puisque mon amant ne sera pas là. – (bombe)
  • De là je [prostituée] filerai à Saint-Malo, Dinard, Paramé pour « faire la saison ». Je serai de retour à Paris fin septembre ou commencement de novembre et partirai faire ma saison d'hiver à Nice – (75652)
  • Je pense du 20 juin au 14 juillet faire du « pognon » pour être bien nippée – (pognon)
  • Avec cette robe, je pourrai toujours pendant un mois, « faire les théâtres » pour gagner un peu d'« aubert ». Voilà les deux théâtres que je fréquente : le Palais-Royal et les Folies-Bergères. Ce sont les meilleurs car il y a beaucoup d'étrangers. – (auber, faire les théâtres)
  • Voilà cinq fois que je cherche à t'envoyer ce mot, mais je ne veux pas me faire « planquer ». – (se faire planquer)
  • Je commence à prendre un peu de courage : cela commence à se tirer. Encore 29 jours et je me cavale à toutes jambes à Montmartre. – (se tirer)
  • Je te remercie du bonjour que tu me fais souhaiter ainsi que Carmen et les femmes. Tu leur diras bien des choses. – (75451)
  • elle ne m'a même pas écrit une lettre à Saint-Lazare. Mais enfin, n'y pensons plus. Je n'ai pourtant pas été « tante » avec elle – (tante)
  • puisque je tire quatre mois et qu'elle n'a fait que quatre jours. – (tirer)
  • J'ai peur que ce papier soit « agraffé » car c'est dur à passer quelque chose. – (agrafé)
  • Encore 58 gamelles, 29 boules et la liberté. – (gamelle, boule)
  • Encore 58 gamelles, 29 boules et la liberté. Mais il sera temps que je me tienne à carreau cela me « fait deux dans la loi. » Je suis sur la balance. Ce sera mon dernier, aussi je réfléchis. – (75655)
  • elle a vu mon « homme », il est furieux après moi, mais je m'en moque puisque j'ai « soupé » de lui. – (en avoir soupé)
  • Quand je quitterai cette sale tôle [prison, lieu de détention], j'aurai encore du bon temps. – (taule, prendre du bon temps)
  • Je voulais aussi te dire de ne pas lire ce que je t'envoie à la promenade, car si la surveillante nous « pigeait » elle nous ferait aller au directeur qui nous collerait au cachot et au pain sec. – (piger)
  • Il s'en fout lui, il bouffe bien et il se « pagnotte » dans un « plumard » bien douillet. – (pagnoter)
  • Tu sais la blonde qui était à côté de moi à Saint-Lazo, elle est allée voir Eugénie. Elle s'était expliquée avec son homme et elle avait un « placard » sur l'oeil. – (Saint-Lazo, placard)
  • il a déjà refroidi deux « Terreurs ». – (terreur)
  • Maintenant, mon poteau [à femme], quand tu seras sortie, si toutefois tu « refauches » pas de nouveau, tâche d'avoir un corsage de soie noire taille 44 – (poteau)
  • Ma cocotte, […] Prends courage, grand cheval, nous ne laisserons pas notre peau dans ce tombeau de « tantes ». – (75656)
  • La semaine dernière vous étiez malade comme un chien et moi cette semaine je le suis comme une bête. J'ai des maux de tête, des maux de reins. – (malade comme un chien, 75657)
  • Je me suis fait un chignon. J'étais assez bien car le médecin m'a cligné de l'oeil. Ce doit être un vieux « tendeur » que ce bonhomme-là. Il a l'oeil cochon. – (54628, tendeur, cochon)
  • Ah ! Je m'enfilerais bien volontiers un bon bifteck saignant, après un verre de bon café et de la fine. – (s'enfiler)
  • Il n'était pas bête ce coco-là, mais on m'a dit que c'était un Allemand et vous savez, moi, je n'aime pas les « boches ». – (Boche)
  • Je dois dire des bêtises, mais que voulez-vous j'écris, c'est le cas de le dire, sur des épines. J'ai toujours peur de me faire pincer. – (être sur les épines)
  • Au revoir, ça se tire. [formule finale, missive de détenue.] – (se tirer)
  • On a amené hier une détenue. Je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait, les vaches, mais elle a crié pendant trois heures comme si on la « saignait ». Probablement qu'elle faisait de la « rebiffe », et que les bourriques cognaient dessus. – (vache, il y a de la rebiffe, bourrique)
  • Dites donc, j'ai eu la visite de la dame patronesse. Elle a fait du chichi : « ma chère enfant par ci, ma chère enfant par là… » mais ça m'a l'air d'une vieille roublarde qui vient pour nous espionner et raconter tout au directeur. Elle est trop curieuse la vieille perruche. – (chichi, roublard, X par-ci, X par-là, vieille perruche)
  • j'ai eu la visite de la dame patronesse. […] Vous pensez si j'ai fait ma petite sainte nitouche. J'ai pleuré, j'ai dit que j'étais bien malheureuse, que je n'avais rien à me reprocher et qu'on m'avait collée ici par vengeance. – (sainte nitouche)
  • j'ai eu la visite de la dame patronesse. […] Elle est trop curieuse la vieille perruche. Vous pensez si j'ai fait ma petite sainte nitouche. […] Elle connaissait mon affaire, la volaille. Qu'elle ait coupé dans le pont ou pas, je m'en bats l'oeil. – (volaille, affaire)
  • Il vous donnera aussitôt de l'argent pour que vous ne restiez pas à Reims. Bouffez pas tout, gardez-m'en un peu. – (bouffer)
  • Allez aussi, dans la même ville, voir M. Z… faites-lui le même boniment, mais soyez prudente, car celui-là c'est une rosse. – (rosse)
  • Il me pose à terre et se met sur moi… Je ne suppose pas qu'il avait envie d'enfiler des perles… Vous me comprenez… – (enfiler des perles)
  • J'irais bien consulter le médecin, mais à quoi bon ! Pour ces gens-là il faut avoir une maladie qui se voie, sans cela ils nous prennent pour des blagueuses et ne nous envoient même pas coucher. – (blagueur)
  • Ah ! il m'en arrive une bien bonne ! Figure-toi que cette vache d'Adolphe s'est fait poisser « à Ménilmuche » et comme une « fiotte » qu'il est, il a vendu la mèche. – (une bien bonne, fiotte, Ménilmuche)
  • Je m'étais toujours douté que ce salaud-là ne demandait qu'à se « mettre à table », il avait tout ce qu'il faut pour faire un « flic ». – (flic)
  • Il a donc dit que c'était moi qui avais « barbotté » le portefeuille du garçon de banque de la rue Pétrelle. – (barboter)
  • J'étais avec un saligaud d'agent qui ne faisait que me pousser le genou, tout le long du trajet. Je me serais bien laissé faire, mais le « mec » aurait dit que j'étais un p... Je me suis donc tenue sur la réserve, et le type a eu l'air baba. – (saligaud, baba)
  • Arrivée chez le juge, on m'a confrontée avec Adolphe… Ah ! si le « cipal » avait pas été là, ce qu'il aurait pris pour son rhume, le cochon. – (cipal, prendre pour son rhume)
  • En tout cas, si je suis « paumée » pour cette blague-là, je ferai mon temps sans rien dire, puis à ma libération si Adolphe est libre aussi, j'irai l'attendre et je lui collerai deux ou trois boutonnières dans le nombril. – (paumé, boutonnière, faire son temps)
  • je lui collerai deux ou trois boutonnières dans le nombril. Je sais que je repiquerai une tête mais bah ! j'ai quarante ans maintenant […] vaut encore mieux mourir en prison – (piquer une tête)
  • j'ai quarante ans maintenant. Crever pour crever, il vaut encore mieux mourir en prison que de se laisser « glisser » de misère. – (X pour X, se laisser glisser)
  • C'est la femme qui a foutu deux coups de couteau à un curé. Ah ! zut alors ! C'est pas moi qui en « pincerais » pour les robes noires. Ça prouve aussi que c'est une salope car peut-être bien que le « ratichon » ne voulait rien savoir et alors elle l'a « lardé ». – (zut !, robe noire, ratichon)
  • On voit de drôles de choses tout de même ! – (67078)
  • m'a dit qu'elle avait dû quitter Saint-Lazare le 12 de ce mois. On l'a peut-être envoyée à Clermont. Je lui souhaite bien du bonheur car au fond c'était une rosse et une voleuse. On ne m'ôtera pas de l'idée que c'est elle qui m'a « chipé » mon chocolat. – (souhaiter bien du bonheur)
  • J'ai vu aujourd'hui le directeur. Il est bien cet homme-là mais il a l'air de s'em..... comme un rat mort. S'il était à notre place, qu'est-ce qu'il dirait alors ? – (s'ennuyer comme un rat mort)
  • Ma soeur est venue me voir hier. C'est épatant ce qu'elle a forci, et elle est gironde avec ça. Le gardien Auguste la « zieutait » je ne te dis que ça. – (zyeuter, avec ça)
  • Je parie qu'il se la serait bien « envoyée » le vieux grigou. Mais c'est pas pour son « blair ». Ça c'est du fruit de roi. – (74563, s'envoyer, grigou, pas pour votre blair, 74611)
  • Nichette trouvera facilement un amant dans la haute. Nous comptons beaucoup là-dessus, maman et moi pour nous relever un peu. – (la haute, se relever)
  • Nichette trouvera facilement un amant dans la haute. […] Nichette a bon coeur, quand elle aura « décroché le micheton » on se la coulera douce à la « piaule ». – (décrocher, micheton)
  • Je ne t'en dis pas plus, car j'entends la grande souris qui rôde devant ma porte. – (75662)
  • Mon vieux Poteau [destiné à une femme], Au moins, toi t'as pas la frousse. J'aime ça moi. […] Faut leur montrer un peu que les « gonzesses » de Chaillot ont du poil aux yeux. – (poteau)
  • et que t'avais déjà refroidi deux gonses, je dis deux car je suppose que la « Barbate » a tourné de l'oeil à Beaujon. – (tourner de l'oeil)
  • T'as rudement bien fait de l'engueuler cette charogne de surveillante. […] Non, mais alors, si on se laissait faire on serait menées comme des bourriques dans cette turne-là ! – (être mené comme une bourrique)
  • Faut leur montrer un peu que les « gonzesses » de Chaillot ont du poil aux yeux. – (avoir du poil aux yeux)
  • Moi je te dirai que j'ai encore onze jours à tirer et après je me dégourdirai les jambes à l'Étoile. – (se dégourdir)
  • je te dirai que j'ai encore onze jours à tirer […] Ça me semblera bon tout de même, je commence à me faire des « tifs ». – (se faire des tifs)
  • C'est tous des « lâcheurs » faut pas s'apitoyer sur leur sort. – (lâcheur)
  • je tâcherai d'aller à l'audience voir la gueule qu'y fera, le colon. Y aura aussi probablement avec lui le môme Tartine et Giselle. – (mon colon !)
  • Tiens pige les gueules à Gustave, au môme Tartine et à Giselle, c'est bien leurs tronches, pas ? – (pas ?)
  • Dis donc, est-ce que tu n'as pas reçu la visite d'une vieille plombée [probablement une dame patronnesse] qui vient nous faire de la morale dans les cellules ? – (vieille plombée)
  • Faut voir comme je te l'ai reçue. Je lui ai demandé de quoi qu'elle se mêlait et si je m'occupais de ses affaires. « Ma fille, qu'elle m'a dit, il faut être raisonnable et prier Dieu. » – (s'occuper de ses affaires)
  • elle s'est en allée en ronchonnant, le vieux chameau. – (chameau)
  • C'est comme les livres qu'il nous donnent [en prison] il y a là-dedans tout un tas de « couillonnades » à faire pisser un merlan. – (couillonnade, à faire pisser un merlan)
  • et puis je leur fais des dessins qui sont pas « démouchetés ». Sur un sale livre qu'on m'avait prêté, j'ai dessiné plus de cinquante hommes à poil avec… un fusil… – (à poil, pas démoucheté)
  • Ce qu'il y a de plus rigolo c'est que la surveillante la Poire comme on l'appelle, croit que c'est une petite en correction qui dessine tout ça. […] Et moi je me tords comme un barbillon dans une casserole. Faut bien rigoler un peu, n'est-ce pas, Zézette – (se tordre comme un barbillon dans une casserole)
  • Ma gosse, On m'a dit que ton « dab » t'avait fait mettre en correction parce qu'il ne pouvait pas voir ta fiole en face. […] Eh bien ! ton père, veux-tu que je te dise, c'est une vache ! – (dabe, ne pas pouvoir voir en face)
  • tu pourrais te mettre en ménage avec lui. Comme ça, mon ange, tu te lèverais quand tu voudrais, tu serais bien habillée, et tu pourrais envoyer au bain ta vache de père. – (envoyer au bain)
  • Avec des parents comme ça, on est toujours malheureuse. Il te collera en atelier et tu t'esquinteras le tempérament pour gagner à peine de quoi « briffer ». – (s'esquinter le tempérament)
  • quand tu seras allée à l'hôpital, c'est pas tes parents qui te donneront du « carme ». – (carme)
  • mais combien d'enfants que l'on pouvait encore sauver devinrent la proie de ces « glu » [sic] épouvantables que l'on peut juger ici d'après leur style imagé… – (glu)
  • Les philanthropes en chambre nieront-ils encore l'influence désastreuse des maisons de correction ? – (X en chambre)
  • Je te fais passer ce mot pour te dire que Charlot a été envoyé aux « durs » à « perpette ». Il a encore eu de la veine de ne pas faire connaissance avec Deibler. – (durs, faire connaissance avec Deibler)
  • Enfin je sors dans sept mois, je retrouverai un autre homme – il n'en manque pas – et tout sera dit. – (tout est dit)
  • Grand Cheval, Dis-donc, toi, est-ce vrai que tu as dit à la surveillante que je t'envoyais des lettres qui te dégoûtaient ? – (75671)
  • C'est raide tout de même. T'es aussi devenue une « casserole », toi sur qui je pourrais jaspiner. Et si je jaspinais, salope, sais-tu où tu irais ? – (jaspiner)
  • J'ai demandé ma « conditionnelle », mais la vache de surveillante et cette crapule de directeur se sont entendus pour me la faire refuser, sous prétexte que j'étais une sale fille qui « détournait » les autres. – (60733)
  • ils me le paieront, car jusqu'à la fin de mon temps, je vais leur faire une musique qui ne sera pas ordinaire. D'abord, je refuserai de travailler et s'ils veulent me forcer, je les secouerai d'importance. – (musique, pas ordinaire)
  • je lui ai dit quand elle passait près de moi que la grosse surveillante du premier « s'envoyait » l'aide-jardinier dans le bosquet qui est près du réservoir. – (s'envoyer)
  • La vache n'a rien eu de plus pressé que d'aller raconter ça à la surveillante. Tu vois qu'il n'y a pas qu'à Paris où il y a des « mangeuses de morceau ». – (mangeur de morceau)
  • Je crois aussi que la grande Félicie « tire la cloche » de temps en temps et je vais t'en donner la preuve : L'autre jour, en revenant du parloir, je lui ai dit quand elle passait près de moi que la grosse suveillante [etc]. La vache n'a rien eu de plus pressé que d'aller raconter ça à la surveillante. Tu vois qu'il n'y a pas qu'à Paris où il y a des « mangeuses de morceau ». – (tirer la cloche)
  • Aussitôt sortie je me mettrai à la recherche de son mec, c'est Gaston Gros Zeb qu'il s'appelle et je pense qu'il lui collera une « flaupée » – (zeb, floppée)
  • Je voudrais qu'elle m'apporte mon corsage rose et ma jupe beige, car tu comprends, je ne veux pas rentrer chez nous frusquée comme une gadoue. – (frusqué, gadoue)
  • Maintenant, je crois que les purées de « l'Acacia » ne m'em…bêteront plus, j'ai fait mes preuves. – (purée)
  • la vieille avait emporté ses bijoux. Il a fallu nous rabattre sur ce que nous avons trouvé. Il y avait des choses de grande valeur, mais qui ne se revendent pas au « fourgue ». – (fourgue)
  • Donc, profitant que les paroissiens et les larbins étaient au Tréport, nous avons fait une excursion. – (paroissien)
  • Nous avons été mettre notre butin en sûreté et le lendemain, nous l'avons vendu. Il y en avait pour six cents francs. Ce n'était pas besef, mais enfin ! – (bézef)
  • Mais il y avait une chose qui me trottait dans le « ciboulot », c'était l'argenterie et les bijoux qu'on n'avait pas trouvés. – (trotter dans le ciboulot)
  • Et puis un gardien est venu fermer la grille et a couru après nous avec son rigolo. – (rigolo)
  • Nous allions sortir, mais la femme avait chipé Chocolat par son grimpant – (chiper, grimpant)
  • Je vas te dire, Julot était furieux qu'on ne l'avait pas emmené et il a jaspiné. On a été paumés et on a passé aux assises. – (je vas, paumé)
  • surtout qu'en sortant du tribunal il m'a dit avant de nous quitter : « Au revoir, ma p'tite Gabri ! Pense toujours à moi, mais quand tu me reverras, se serai un vieux birbe. » – (Gabri)
  • C'est rigolo ce que les hommes sont salauds. Y a pas à dire, c'est tous des fiottes. On a beau faire pour eux des sacrifices, une fois que vous n'êtes plus là, ils vous oublient salement. – (fiotte)
  • Vous savez Fil-de-Fer, cet espèce de mal bâti que j'avais pris parce que je n'en trouvais pas d'autre, eh bien ! il me fait des « paillons » avec Armande, ce grand sac d'os – (fil de fer, sac d'os)
  • Je regrette bien de l'avoir lâché, faut-il que j'aie été bête… Enfin, ce qui est fait est fait. – (ce qui est fait est fait)
  • il a été trouver Armande que son homme avait « plaquée » et il s'est mis avec elle. Vous voyez d'ici le bel attelage. Je crois qu'avec une morue comme Fernande, Fil-de-Fer ne pourra pas faire de folles dépenses. Avec ça qu'il a le gosier en pente ! – (attelage, morue, gueule en pente)
  • Mais quand je sortirai, je tâcherai de repêcher Jules le Bourricot et avec lui on ne me cherchera pas d'histoires. C'est le plus costo de la Bastille. – (chercher des histoires, repêcher, costaud)
  • Sois polie avec ta surveillante, prends un petit air de béguine et fais une petite voix. Tu passeras pour une perle et quand on demandera un rapport sur toi, il sera favorable. – (perle)
  • Sois polie avec ta surveillante, prends un petit air de béguine et fais une petite voix. Tu passeras pour une perle […] Il faut ça ici, faut être plate comme une limande. Qu'est-ce que ça peut te faire de jouer la comédie ? – (plat comme une limande)
  • Tu te rattraperas après quand nous nous retrouverons au « Pince-Cul ». On s'enfilera des Raphaël citron et des Amer et si on voit passer Fil-de-Fer et sa carcasse, on les engueulera comme des poissons pourris qu'ils sont. – (pince-cul, 68684, comme du poisson pourri)
  • Ma crotte, Je t'écris pour te désennuyer. Crois-tu que l'on s'em...bête dans ce bouzin de vaches. – (ma crotte)
  • Tu sais que je suis chipée pour un gars qui m'a parlé de derrière la buanderie. Je ne fais que penser à lui. […] Oui, je suis chipée pour sa poire ! Et ce qu'il y a de plus drôle, c'est que je ne l'ai pas vu. Oui, c'est rigolo, n'est-ce pas ? Je ne connais pas sa gueule et j'en suis folle ! – (être chipé pour, sa poire)
  • Tu ne saurais te figurer combien je le gobe. Il a l'air si désolé quand il parle ! – (gober)
  • Vous montez sur le lit et crac...... Au revoir, mesdames et messieurs. De là vous filez à travers la campagne. – (messieurs-dames)
  • les directeurs de prison sont très mal vus quand il y a des évasions chez eux. Ils se font donner sur les doigts et perdent quelquefois leur place. – (54431)
  • Jé encore 31 jours et ma liberté apré et je les enverré couché car cé des vache. – (envoyer coucher)
  • Encore trente-quatre jours et on ch... du poivre aux vaches de surveillantes et à ce c... de directeur. Oui encore trente-quatre jours et la paire… – (chier du poivre, se faire la paire)
  • Oui encore trente-quatre jours et la paire… Ah ! chouette alors ! vive la classe comme dit le « Barbillon », un « gonce » qu'a pas froid « aux châsses ». – (vive la classe, ne pas avoir froid aux yeux)
  • Oui, c'est comme ça fifille, on va se tirer et reprendre son petit turbin avec ardeur. Ce que je vais les aguicher les michés. Je suis capable d'en faire trente par jour – (turbin, miché)
  • Mais avant de dépasser les « fortifs » je veux faire un peu la bombe et me payer un gueuleton soigné à la barrière de Bagnolet sous les arbres verts. Ça sera la noce ! – (gueuleton)
  • je veux faire un gueuleton soigné à la barrière de Bagnolet sous les arbres verts. Ça sera la noce ! D'abord on s'enverra une mominette ou deux, peut-être trois, ça dépendra de la chaleur de mon gosier ; après on se passera dans la gueulette du gigot, des haricots verts, des fruits. On lichera un bon cafiot arrosé de fine – (mominette, se passer dans la gueulette, licher, cafiot)
  • Le lendemain, après avoir pagnoté jusqu'à midi, je ferai une « chic » toilette et je descendrai chez le « bistro » avec mon homme. – (pagnoter, chic)
  • Et quand les becs de gaz s'allumeront, moi [prostituée] j'allumerai les « godots ». Ça bardera dans la piaule, je t'en réponds. – (godot, faire barder)
  • mais en attendant la sortie on s'em...bête à cent sous de l'heure. – (s'emmerder à cent sous de l'heure)
  • Je dis des bêtises, mais je suis ce soir comme une petite folle. – (comme une petite folle)
  • Mon bichon, Si tu savais ce que j'ai rigolé hier, non, tu ne t'en fais pas une idée. – (mon bichon)
  • elle m'a passé un petit paquet roulé et elle m'a dit : « Lis ça, tu te gondoleras comme une baleine. » Et le fait est que je me suis gondolée à en pisser dans la limace. – (se gondoler, en pisser)
  • il se rendait dans les cimetières, il déterrait les cadavres et il faisait du plat avec les femmes mortes. – (faire du plat)
  • Je riais tellement en lisant ça que la surveillante m'a entendue. Elle est rentrée subito et m'a pris les papiers. – (subito)
  • Je suis sûre qu'elle a dû bouffer ça [histoire imprimée sordide] jusqu'à la dernière ligne, la vieille merluche [la surveillante qui a pris le récit]. – (merluche)
  • Tu vois, toi qui disais que tu ne « refaucherais » plus. Il ne faut jamais jurer de rien. – (il ne faut jurer de rien)
  • J'ai foutu un coup de couteau à cette fiotte de Gaston que j'avais surpris en train d'explorer les jupons de Gras-Double. – (gras-double)
  • J'ai entendu la surveillante qui t'a engueulée hier parce que tu chantais. Mais faut pas te « billotter » pour si peu, ma crotte. – (se biloter)
  • Continue à chanter, moi ça m'amuse. Et puis tu as une voix comme une fauvette. Moi, j'aimerais bien chanter aussi – (75677)
  • tu viendras chanter chez notre bistro et puis tu entendras mon homme. En voilà un qui sait rouler ça. Lui et Polyte, il y en a pas deux pour leur faire la pige. – (savoir rouler ça, pas deux comme X, faire la pige)
  • Comme je m'esbigne [sortir de prison] avant toi, une fois dehors, je tâcherai de te faire arriver des chansons, si je le peux. – (esbigner, dehors)
  • Ce jour-là, j'espère que tu m'inviteras chez toi, à moins que tu ne fasses comme les autres, que tu m'envoies au bain une fois que tu seras chouette [être riche, avoir une bonne situation]. – (envoyer au bain, chouette)
  • Il était bien mis, on aurait dit un député. Il avait un complet gris et un chapeau de paille avec une cravate écossaise. Y avait que ses ripatons qui n'en voulaient plus, je ne les ai pas vus, mais c'est lui qui me l'a dit. – (75679)
  • Il me parlait de M. le Bombé, de Mme La Cloque, et de Mlle La Pompe, c'était roulant. – (bombé, 75651, roulant)
  • La surveillante écarquillait des yeux comme une porte cochère. – (ouvrir des yeux grands comme des portes cochères)
  • j'ai remarqué qu'il avait l'air fatigué. C'est pourtant pas moi qui le fatigue. Il m'a dit que c'était le chagrin de me savoir là. Je veux mieux le croire que d'y aller voir. – (il faut mieux le croire que d'y aller voir)
  • ça fait un drôle d'effet de se sentir si près l'un de l'autre, séparés par un grillage et espionnés par une vieille saucisse. – (saucisse)
  • Vois-tu qu'en sortant on devienne des ouvrières ? Ah ! non, j'aimerais mieux crever tout de suite. J'aime mieux travailler sur le dos, c'est moins fatigant et ça rapporte davantage. – (travailler sur le dos, plutôt crever)
  • J'ai appris par la « Bancale » que le père « Pognon » était mort, tu sais, le vieux qui nous « rinçait » souvent chez Victor et qui aimait encore bien rigoler pour son âge. – (bancal, rincer)
  • C'est comme ça les rentiers. Quand ça claque, ça laisse toute leur braise à ceux qui n'en ont pas besoin. – (claquer, braise)
  • Sans moi cependant il serait peut-être crevé plus tôt. Un soir Georges voulait lui faire le coup du « kiki », c'est moi qui l'a empêché… – (faire le coup du kiki)
  • Il paraît que Mme Victor, la femme au mannezingue, comptait aussi sur « l'aubert » du vieux barbon. Je crois qu'elle pourra comme moi se frotter le ventre avec une brosse de chiendent. À revoir. – (malzingue, se frotter le ventre)
  • Je t'écris ces mots pour t'apprendre une mauvaise nouvelle, mais une de plus ou de moins, n'est-ce pas, ça n'a pas d'importance. – (un de plus, un de moins, X)
  • Ton homme s'est collé avec la soeur à Louise, c'est elle qui me l'a dit avant-hier. Comme tu es une bonne fille, j'ai tenu à te prévenir afin que tu ne sois pas surprise quand tu apprendras la chose. Il paraît qu'ils ont quitté le quartier des Gobelins pour aller habiter derrière la gare Montparnasse. – (se coller avec)
  • Je n'ai pas de conseil à te donner, mais à ta place je leur collerais quelque chose dont ils se souviendraient. À moins que tu préfères ne rien dire, mais tu passeras pour une pochetée et on se payera ta fiole. – (se payer la fiole)
  • Moi je n'hésiterais pas. Je prendrais un joli petit rigolo et pan, pan, sur les amoureux. – (pan !)
  • Et dire que tu as cru dans le temps que c'était moi qui voulais te chiper ton mec. – (chiper)
  • Aurais-tu par hasard la frousse de la nouvelle surveillante ? Je te préviens que si tu fais le petit bébé avec elle, avant quinze jours elle se foutra de toi. Moi je l'em...mène à la campagne. Je gueule, je chante, je fais un vacarme de tous les diables. – (emmener à la campagne)
  • On m'a dit qu'elle allait me faire appeler devant le directeur. Si elle croit que c'est ça qui m'empêchera de dormir, elle se fourre le doigt dans le coquillard jusqu'au coude. – (s'enfoncer le doigt dans le coquillard, empêcher de dormir)
  • c'est une sale voleuse qui a barbotté un homme saoûl et qui a un mec à la « Santoche ». – (Santoche)
  • Crois-tu que cette saloperie-là elle écrit des saletés aux petites gosses en correction… elle est pour femmes. – (être pour femmes)
  • Ils sont partis hier les « Joyeux » et je n'ai pas pu aller accompagner à la gare de Lyon ce malheureux Totor. – (joyeux)
  • Faut-il être gourde pour se faire chauffer trois semaines avant que mon homme s'en aille au service. – (chauffer)
  • Tu sais, je cavale en Afrique avec les Arbicos, faudrait voir à turbiner turbiner ferme. – (arbico)
  • Mais ça n'allait pas ; je ne sais pas ce que les hommes ont à présent, on dirait qu'ils ont tous le… dos gelé. Dans la soirée, j'étais pas foutue de faire une thune. J'enrageais, tu dois le comprendre, le premier micheton qui m'est tombé sous la main, j'ai essayé de le dégraisser. – (avoir le dos gelé, faire, dégraisser)
  • Il s'est laissé faire sans rouspétance et une fois qu'on était dans la rue, il m'a fait empoigner par un agent. – (rouspétance, empoigner)
  • le turbin ne va plus, je crois que les beaux jours ne reviendront plus. Avec ça, on commence à se faire vieille. Moi j'en ai plein le… dos. – (plein le dos)
  • Quand je serai dehors, si ça ne va pas mieux que ça, je m'arrangerai pour faire un bon coup, un coup qui me rapporte quelques billets bleus. Si je suis chauffée, au moins je le serai pour quelque chose. – (billet bleu, être chauffé)
  • Aie pas peur, va ! ça se réglera tôt ou tard, et si c'est pas moi qui te purge, ça sera Albert ou un autre. Avant deux mois, je te le prédis, tu pourras commander ta boîte de sapin, vieille pourriture, matelas à chiffonniers, ragoût de carne faisandée. – (purger, boîte de sapin, ragoût, matelas à chiffonniers)
  • Tu devrais pourtant me connaître, tu sais que je n'ai pas la main nickelée et que j'ai déjà foutu un coup de couteau à la patronne du 76. Tu peux mettre une cuirasse sur ta sale viande, mais mon eustache trouvera bien ta peau. – (ne pas avoir la main nickelée)
  • Avec ces deux affaires-là, il aura son compte et il ira faire une petite promenade à la Nouvelle, surtout qu'il a déjà pas mal de condamnations sur le dos. – (avoir son compte, la Nouvelle)
  • En attendant que ton homme soit coffré et toi refroidie, tu en verras de raides ici. – (en faire voir des raides)
  • c'est la dernière fois que je prends une plume pour babillarder avec un sale museau comme le tien. – (babillarder)
  • Tu peux écrire à la Préfectance, je m'en moque pas mal. – (préfectance)
  • Maintenant, saloperie, c'est à la mort entre nous deux. Comme t'es trop lâche pour avoir ma peau, c'est moi qu'aurai la tienne, va ! – (saloperie, avoir la peau de)
  • Quand tu entendras sonner neuf heures à la résonnante du quartier, je sortirai d'ici. – (résonnante)
  • En cas de réussite, si ça se fait on te réservera une part de gâteau. Tu sais, moi je n'ai qu'une parole. – (part du gâteau, n'avoir qu'une parole)
  • Mais il n'y a encore rien de fait, ça a l'air trop beau pour que ça soit vrai. – (trop beau pour être vrai)
  • Je crois que c'est seize mois que tu as encore à faire. Je tâcherai de le savoir au greffe et d'être fixée sur le jour de ta libération. – (être fixé)
  • Je ne te dis pas comme je suis heureuse de partir à toi qui restes ; ça te ferait de la peine, mais je suis quasiment retournée. – (retourné)
  • Ça fait la troisième fois que je sors du ballon ; eh bien, je n'ai jamais été aussi contente qu'aujourd'hui. – (ballon)
  • C'est Ursule la Goulue qui a tout raconté. Elle a même dit que tu avais dans ta paillasse un porte-monnaie. C'est bête tout de même de se brouiller pour des choses qui ne sont pas vraies. Si on t'a dit que j'avais « tiré le cordon » on a menti. – (tirer la cloche)
  • Maintenant, crois-moi ou ne me crois pas, c'est ton affaire. Allons, sans rancune, ma vieille, et à bientôt. – (sans rancune)
  • Moi j'aurais pas été une heure sans les dénicher et je t'assure que leur compte était bon. – (compte est bon)
  • La Fouillasse est sortie hier, mais je crois bien qu'elle ne fera pas de vieux os. – (ne pas faire de vieux os)
  • Elle m'a dit comme ça que son homme s'était évadé de Fresnes. Je ne sais si c'est vrai. Enfin, tant mieux s'il a sauté le mur ! – (faire le mur)
  • Il paraît qu'elle a du foin dans ses bas depuis l'affaire de Vincennes, mais elle n'en parle jamais. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elle n'attend pas tout à fait après son « turbin » pour vivre. – (avoir du foin dans ses bottes)
  • Et puis les « English » sont toujours blindés et on peut les barbotter sans rien risquer. Moi qui te parle, un jour à Londres, dans un endroit qu'on appelle le Strand, j'avais fait un « micheton » rupin, ça devait être ce qu'ils appellent un lord. Pendant qu'il roupillait, j'ai grinché sa montre, sa chaîne et son portefeuille qui contenait deux mille balles de banknotes. – (blindé, angliche, grinchir)
  • Mais tu penses ce que le pognon du micheton nous a recalés. Je me suis nippée comme une princesse et Ludovic s'est habillé en gentleman. Ah ! on a fait une bonne saison. – (se recaler, comme un prince)
  • Mon homme avait peur d'être « poissé » pour une bêtise qu'il avait faite et comme on ne plaisante pas en Angleterre où c'est un pays que les juges sont féroces, on a rappliqué à Paris. – (ne pas plaisanter)
  • Il y a aussi une chose en Angleterre qu'est chouette. On n'est pas, comme à Paris, « enquiquinée » par la visite et puis enfin il y a vraiment à faire. – (être enquiquiné)
  • je crois qu'elle a « planqué » de la galette dans quelque coin, car tu sais qu'on dit que c'est elle qui, avec son homme, a dévalisé l'hôtel de la rue de Tilsitt aux Champs-Élysées. – (planquer)
  • Mais la Fouillasse et son type sont des froussards. Je les vois travailler d'ici. Au moindre bruit ils devaient faire, lui dans son grimpant, elle dans sa chemise. – (froussard, voir ça d'ici, type, faire dans son grimpant, faire dans sa chemise)
  • Je souhaite pour eux qu'ils se soient mis à l'abri du besoin, mais j'en doute. Cependant, ils ont de quoi et je te dis qu'ils feraient mieux de partir à Londres. – (avoir de quoi)
  • Moi, si jamais Ludovic me plaque, je choisirai un autre homme et je rappliquerai chez les « English ». – (rappliquer)
  • Si on ne croit pas en Dieu, nous, on a un culte pour sainte Galette ! Sainte Galette, priez pour nous et pour nos hommes qui sont dans la « Mouise ». – (mouise, galette)
  • Je te donne mille baisers. Ta copinette, Marion. – (copinette)
  • Les temps sont durs, les femmes sont chères, les hommes sont mous. Ça ne peut pas marcher. C'est pas moi qui l'invente, ça. – (75691)
  • au fond c'est tous des « fiottes », ils sont bien heureux de ne rien foutre. Ils ont les côtes en long. – (avoir les côtes en long)
  • Moi [prostituée], ça ne m'est jamais arrivé de rester un jour sans faire un levage – (levage)
  • Moi, je crois qu'elles sont toutes des « feignasses » et qu'elles turbinent à la gnan-gnan. Si elles sont dégoûtées du métier, elles n'ont qu'à s'embaucher au Sacré-Coeur… – (gnan-gnan)
  • Aline était pourtant une fille courageuse, quand nous l'avons connue. Elle ne « rebecquetait » pas à l'ouvrage. – (rebecqueter)
  • À propos, on m'a dit que le Directeur t'avait fait demander. Est-ce que c'était pour t'annoncer que le ministre de la justice te graciait ou pour te foutre une engueulade. – (engueulade)
  • Avec ces gens-là on ne sait jamais. Ils ont l'air de vous traiter comme des petites filles et quand ça ne leur dit pas ils vous foncent dessus comme des boeufs. – (71411)
  • quand tu iras au bain regarde bien. Tu verras une grande poufiasse qui ressemble à la Sainte-Vierge. Elle en fait des « magnes » cette gonzesse-là. C'est vrai qu'elle est jolie, mais moi je m'asseois sur sa « tronche ». – (pouffiasse, magne, 75693)
  • Je croyais quitter cette tôle de malheur hier matin, mais il paraît que les vaches ne veulent pas encore me lâcher. C'est bon, je vais leur montrer qui je suis, moi. Maintenant j'ai plus de ménagements à garder, n'est-ce pas ? Et je vais leur en faire roter des ronds de chapeau. – (74549, en roter des ronds de chapeau)
  • Je le collerai sur la galette qui me sert de plumard et je ferai celle qui est malade. – (galette)
  • je retrouverai Cloclo, tu sais, la môme qui fait les cartes. Comme elle a toujours des « brêmes » dans « sa profonde » elle me fera le grand jeu pour me dire si mon homme me fait pas de paillons avec les saucisses de Saint-Ouen et si je sortirai d'ici crevée ou vivante. – (le grand jeu, 75694, saucisse)
  • Ça fera passer le temps car je m'em...bête trop dans le cabanon. – (embêter)
  • Toi, ma bellotte, tâche aussi d'aller à l'infirmerie. C'est ça qui me ferait plaisir de te voir à côté de moi tous les jours. – (ma bellotte)
  • Et puis je te raconterais des histoires qui me sont arrivées avec Finot, La Planche et Zidore. Ça t'amuserait, car c'est des aventures qui ne sont pas démouchetées des hannetons. – (pas piqué des hannetons)
  • Quel bouzin, bon Dieu, quel bouzin !… Les brutes ! les veaux ! les fiottes ! Ils croient peut-être nous punir en nous tenant enfermées. Ah bien oui ! on leur montrera que les gosses de Saint-Ouen sont pas encore des invalides. – (bousin, veau, fiotte, ah ! bien oui...)
  • je m'en fiche. C'est dimanche, je n'ai pas le « caractère ouvrier ». Si elle n'est pas contente sur le dos, elle se mettra sur le ventre. – (si elle n'est pas contente sur le dos, elle se mettra sur le ventre, avoir le caractère ouvrier)
  • elle devrait faire son temps à Saint-Lazare. Elle a trois mois à faire, mais elle a un ministre dans sa manche qui s'occupe d'elle. – (avoir qqun dans sa manche)
  • Hélas ! il va bientôt falloir se coucher. Il est quatre heures et demie ! A-t-on idée de nous faire coucher à des heures pareilles. – (on n'a pas idée !)
  • Qui est-ce qui me donnera de l'argent, alors ? C'est pas mon feignant de mec, n'est-ce pas ? – (feignant)
  • Si des fois je crampsais ici – on ne sait jamais ce qui peut arriver – tu n'aurais qu'à demander mon portrait à la vache de surveillante. – (clamser, si des fois)
  • Avec ça que je me figure toujours que cette cochonnerie de Victor me fait des queues avec la Rouquine – (faire une queue à, cochonnerie de)
  • m'a dit que Julot avait reçu quelque chose de soigné boulevard Serurier. Ah ! la vache ! il n'est pas trop tôt qu'on l'air purgé, il s'en vantera pas, si il en revient, mais je crois qu'il n'en reviendra pas. – (purger, en revenir)
  • Figure-toi qu'il s'est trouvé dimanche dernier à minuit avec le Frisé et ils se sont chiqués. Julot avait avec lui son poteau « La Peluche ». Mais le Frisé qui était seul en est venu à bout de tous les deux avec son petit coupe-toujours. Il a dégonflé Julot et mis en fuite La Peluche qui avait un rigolo. – (chiquer, coupe-toujours, dégonfler)
  • Quel chouette type tout de même que le « Frisé ». En voilà un que j'aurais bien voulu me mettre en ménage avec. Un homme comme ça, ça ne craint rien, c'est pas comme cette fiotte de Casimir qui fait dans son grimpant quand il aperçoit les flics ou seulement les aminches de la Butte. – (fiotte, faire dans son grimpant, 73276)
  • On se frusquera bientôt en gigolettes et on reverra les michetons. – (gigolette)
  • Il y a une salope qui s'est amusée avec un crayon bleu, à dessiner des cochonneries sur les murs et on a dit que c'était moi. – (cochonnerie)
  • On a trouvé ma réponse inconvenante, je te demande un peu. Moi, je ne peux pourtant pas leur parler comme cette sainte-nitouche de Gasparine qui fait la bouche en coeur et qui dit : « Oui, médême, oui, médême. » – (bouche en coeur, Médême, je vous demande un peu)
  • Tu verrais pas que je leur embrasserais le derrière à ces merluches-là. – (baiser le cul à qqun, merluche)
  • Si on nous donnait de la carne au cachot, je m'en ficherais pas mal, mais on n'a que du pain et de la « flotte », c'est pas ça qui va me recaler. – (carne, flotte, recaler)
  • Enfin, comme dit Polyte, faut jamais se « billotter ». – (se biloter)
  • Surveille bien surtout la grande bique de Gasparine qui est une débineuse de premier ordre. – (bique, débineur)
  • Mais des fois où elle [la lettre] serait pigée je ne signe pas. – (pigé)
  • Désiré et Léon ont ch... du poivre aux roussins, mais cette fausse couche de Bamboche s'est laissé « agriffer ». – (chier du poivre, fausse couche, agriffer)
  • Faut donc bien prendre ses précautions et ouvrir l'oeil et le bon. – (ouvrir l'oeil et le bon)
  • c'est un bon vieux et s'il voulait casser du sucre, on le menacerait de dire à sa femme, qu'il a couché avec nous deux rue de Courcelles. – (casser du sucre)
  • Maintenant, il y a encore le « fourgue » à qui on a vendu les « ferrailles », mais celui-là, je crois qu'on ne le connaît pas. – (ferrailles)
  • C'est bien compris, n'est-ce pas ? Tu dis que j'avais une fièvre de cheval chez toi et que tu me faisais de la tisane. – (fièvre de cheval)
  • C'est pas la vieille qui jaspinera puisqu'elle est refroidie et comme il faut. – (comme il faut)
  • Il n'y a qu'une chose qui serait embêtante, c'est qu'on « paumerait » Léon et Désiré. Léon ne dirait rien, mais ce salaud de Désiré, pour se venger de toi rapport à l'ancienne histoire, serait bien capable d'avouer. – (paumer)
  • Il s'en fout, le cochon, puisqu'il sait que d'une façon ou d'une autre pour lui, c'est les « durs » à perpète si c'est pas la « Butte ». – (butte, durs)
  • Mais s'ils courent encore tous les deux, ils doivent être loin et on ne les « pêchera » pas. – (il est loin, s'il court encore, pêcher)
  • et surtout toi qui es un peu mollasse, ne te laisse pas intimider. – (mollasse)
  • Maintenant, tu sais, ça n'en arrivera peut-être pas là [jusqu'à procès ou interrogatoire] et il se pourrait bien que ce soit l'enterrement. – (enterrement)
  • Tu te rappelles que tu as été assez poire pour donner à Bamboche une « toquante » de chez la vieille. Il a dû la laver, mais dans le cas où on l'aurait retrouvée sur lui, tu dirais que c'est Désiré qui te l'avait apportée et que tu ne savais pas d'où elle venait. – (laver)
  • C'est égal, je trouve que tout ça se complique salement et que ça sent mauvais. – (sentir mauvais)
  • Tâche donc de te remettre bien avec la surveillante du deuxième bâtiment que tu as engueulée le mois dernier. – (être bien avec)
  • Si on pouvait se tirer de cette affaire, ça serait bath tout de même. Moi je crois que je ne « refaucherais » plus. – (refaucher)
  • Pense donc, si on allait nous envoyer en Centrale. C'est ça qu'est pas rigolo. Là, pas moyen de jaspiner ou de s'envoyer des babillardes. Les gardiennes sont des rosses. On dit même qu'elles foutent des coups aux détenues. – (rigolo, rosse, centrale, babillarde)
  • On aurait dit qu'elle était maboule et elle ne pouvait même plus parler. Elle se rappelait de rien. Elle savait même plus le nom des rues et des boulevards. Fallait qu'elle ait reçu un rude coup de marteau, la pauvre fille. – (coup de marteau)
  • Il n'y a pas de « presse » qu'on soit comme elle [une femme devenue folle en prison]. Mais méfions-nous, il est moins cinq. – (moins cinq, pas la presse)
  • V'là l'printemps. Le « luisant » brille, la « lampagneducan », est verdoyante, les pierrots chantent et les « greffiers » sont amoureux. – (luisant, lampagne du cam, greffier)
  • [c'est le printemps] Et les pauvres femmes comme nous sont obligées de se retourner sur le dos, sur le ventre en appelant leurs « lacromuches ». Sainte Agripette, priez pour nous ! – (lacromuche, Sainte Agripette)
  • Ah ! ce que je m'em...bête, ce que je me fais vieille !! – (se faire vieux)
  • Si ça devait durer longtemps comme ça, je crois que je me casserais la « cafetière » contre la « lourde » de cette sale « tôle ». Encore 114 jours demain matin – (cafetière)
  • Tu reverras ton homme avant moi, t'as rien de la chance… – (c'est rien X)
  • Faudrait pas me tracasser en ce moment, je t'en réponds, car si la surveillante s'avisait de me faire une observation, je lui servirais quelque chose pour son rhume. – (prendre pour son rhume, servir)
  • Mimile – mon homme – où est-il ? Pourvu qu'il ne se mette pas à courir dans Montparno avec les gonzesses. Elles s'en payeraient bien une tranche, les vaches, car Mimi est joli gars et il n'est pas en bois. – (Montparno, on n'est pas de bois, s'en payer une tranche)
  • Fais-moi donc aussi un dessin, toi, quelque chose de rigolo, comme t'en faisais dans le temps avec un crayon sur les tables de marbre du père Jullien. – (72277)
  • je crois que je pourrai m'entendre avec elle et qu'elle me trouvera quelques michés sérieux, pas des purées comme chez la mère Louise où on gagnait à peine de quoi s'acheter de la poudre de riz et des gants. – (miché sérieux, purée)
  • J'avais l'intention d'aller à la Madeleine, mais je crois que c'est rasé comme ailleurs. Et puis pour recommencer j'aime mieux les maisons où il vient des étrangers comme rue Thérèse. – (rasé)
  • Tu sais qu'un jour j'ai prêté deux cents francs à Emma et elle ne m'a même pas envoyé un « linvé » de timbres-poste depuis que je suis ici. Mais ça ne fait rien, ça m'apprendra à avoir été trop gobeuse. – (linvé, gobeur)
  • Dis-moi surtout si je peux aller t'emprunter des effets à ton hôtel, ça c'est le principal, car quand on est mal frusquée on ne veut de vous nulle part. – (frusqué)
  • J'ai appris que cette « fiotte » de Valentin était parti au régiment. Quand j'ai plus été là, il n'a su que faire de sa peau et il s'est engagé. – (ne pas savoir quoi faire de sa peau)
  • il n'a sur que faire de sa peau et il s'est engagé. J'en suis bien contente, car je ne serai plus cramponnée par ce sale cafard, en sortant de la boîte. Je me mettrai avec Colin, un gars qui sait se dé...brouiller, lui. – (être cramponné, se débrouiller, se mettre avec)
  • Je le vois d'ici au régiment, il doit avoir l'air aussi godiche que quand nous étions ensemble. Il est bête comme une raie et ne comprend rien. Les autres l'avaient surnommé « la Pochetée » et sûrement, il en tenait un sac, et un plein. – (godiche, bête comme une raie, pochetée, en avoir un sac)
  • Fallait qu'il ait bu pour qu'il soit présentable. J'en étais honteuse, ma chère, j'avais l'air d'une « poufiasse » qui ne peut pas trouver un « marlou ». – (pouffiasse)
  • Quand je n'ai plus été là, il n'a su que faire de peau et il s'est engagé. […] Le voilà parti, bon débarras ! – (bon débarras !)
  • Tiens, pige son portrait au service avec sa gueule de « déjeté ». – (déjeté)
  • Le chameau ! La tante ! Le sacristain ! – (sacristain)
  • Mon pognon, si j'en avais, ce serait pour un gas qui aurait quelque chose entre les yeux, mais pas pour une « fiotte » qui serait même pas bon à être curé, car dans les curés y en a qui sont des gaillards à la « redresse ». – (37523, avoir quelque chose entre les yeux, à la redresse)
  • On dit qu'il est dans l'Est, tant mieux, car il paraît que là, les « officemards » les font pivoter ferme. Ça le changera. – (officemar, pivoter)
  • Valentin, il est crevé, Valentin, il a crampsé ! – (clamser)
  • Alors c'est vrai que tu rouspètes comme une vieille gonzesse et que tu veux « bouffer le blair » de la surveilboche. C'est pas moi qui t'en empêcherai, car tu sais comme je déteste les salopes qui veulent singer les religieuses. – (bouffer le blair, surveilboche)
  • Ta correction finit, je pense, à la fin de l'autre mois. Après tu leur diras zut à toutes ces sangsues [surveillantes de prison], et tu viendras avec moi. – (dire zut à, sangsue)
  • Au moins, que tu seras à « tes croûtes », tu pourras bouffer et boire à ton aise, au lieu que chez tes parents tu ne t'envoyais que des briques. – (bouffer des briques, être à ses croûtes)
  • Moi aussi, j'ai eu des crapules de parents qui m'ont fait mettre en correction, mais quand j'ai eu fini mon temps, je me suis « barrée » et ils ne m'ont jamais revue. – (crapule)
  • Eh bien, quoi ! tu « chiales » tout le temps ? Pourquoi pleurer ? Parce que ta « dabe » n'est pas venue te voir. Ah ! mince alors ! C'est moi qui m'en foutrais. D'abord, ta mère, si elle ne vient pas, c'est qu'elle ne tient pas à te voir, voilà tout. Bien sûr qu'elle ne t'aime pas. C'est comme ton « dab » il m'a l'air d'un rude saligaud. – (dabe, mince !)
  • Ma petite cocodette, Eh bien, quoi ! tu « chiales » tout le temps ? […] Mais tu ne vois donc pas, Cocodette, qu'ils t'ont fait fourrer dans cette sale prison parce qu'ils ne t'aimaient pas et que tu les gênais. – (cocodette)
  • ils t'ont fait fourrer dans cette sale prison parce qu'ils ne t'aimaient pas et que tu les gênais. Maintenant, va, ils doivent se donner du bon temps. Plus de gosse à la maison, allons, en route pour la campagne. Et c'est ce qu'ils font. – (se donner du bon temps)
  • Pendant ce temps-là, toi, petite malheureuse, tu chiales comme une Madeleine et tu appelles ta maman. – (pleurer comme une madeleine)
  • Si, en sortant, tu retournes chez toi c'est que tu seras une petite gnole, une petite propre à rien. – (gniolle)
  • sais-tu ce qui arrivera quand tu retourneras à la maison de tes parents ? Ils te mèneront la vie dure, ils te foutront des coups et tout le monde dans ton quartier saura que tu as été en correction. – (rendre la vie dure à)
  • Et puis, maintenant tu es fichue. Une fois qu'on a mis le pied dans ces boîtes-là, on ne peut plus trouver un homme pour vous épouser. – (fichu)
  • Une fois qu'on a mis le pied dans ces boîtes-là [maison de correction], on ne peut plus trouver un homme pour vous épouser. Faudra donc que tu fasses la noce. Eh bien, mieux vaut commencer jeune. On est gentille, on aguiche les michetons et on peut, si on est économe, se faire un joli petit bas de laine. – (noce, aguicher, bas de laine)
  • On a les mains gercées, on sent l'eau grasse. Pouah ! moi, je sais que ça me dégoûterait. – (pouah !)
  • Tu as une jolie petite frimousse éveillée, tu es bien bâtie avec tes petites hanches bien rondes et tes petits nichons de duchesse, tu peux donc, tout en faisant la bombe, trouver un type qui aura un béguin pour toi et qui te mettra dans tes meubles. – (frimousse, bâti, être dans ses meubles, 72602)
  • En attendant [de trouver un entreteneur], tu feras ton petit persil sans te la fouler, et tu gagneras toujours de quoi t'entretenir. – (aller au persil, ne pas se fouler)
  • j'ai de l'affection pour toi. J'ai vu tout de suite que tu étais une bonne petite fille pas méchante pour un liard. – (pas X pour un liard)
  • À force de pleurer après tes parents qui se foutent de toi, tu perdrais tes jolies petites couleurs, tes beaux yeux deviendraient toquards, et quand on a des « châsses » comme les tiens, des gracieuses petites « mirettes », il faut les conserver pour les amoureux. – (tocard)
  • Si tu préfères redevenir un petit souillon, cours chez ton « dab » mais si tu veux la mener joyeuse, viens avec moi, quand tu auras fini. – (la mener joyeuse, souillon)
  • Louis a sans doute foutu des cochonneries dans sa lettre. Quand il écrit c'est pour ça, alors, il me fait passer pour une « poufiasse », et avec ça que les gardiennes ne me gobent déjà pas, ça va bien aller. – (pouffiasse)
  • Mais qu'est-ce que ce saligaud de Louis pouvait bien me dire ? J'aurais bien voulu zieuter la lettre, mais le « grand singe » [directeur de prison] la tenait devant lui, sur son « burlingue ». – (zyeuter, singe)
  • On a bien raison de dire que le « carme » c'est tout dans la vie. Si j'avais eu une thune le 24 juillet dernier, je ne serais pas ici aujourd'hui. – (carme)
  • J'étais sans un radis ; le père Morel ne voulait même pas me faire l'oeil d'une consommation à cause que Maurice lui devait déjà beaucoup. Il paraît que l'ardoise était pleine – (radis, oeil, ardoise)
  • Mes trois mois finis, je vais me remettre au « flanche » et je t'assure que je pourrai bien voir crever une copine, je ne lui foutrai pas un sou. – (flanche)
  • Les hommes qui viennent avec nous, ils savent bien qu'ils doivent se méfier, mais le pauvre troquet il avait confiance en moi. Je lui rendrai sa thune, après avoir fait mon temps, et tout sera dit. – (troquet)
  • Je suis dans cette tôle de malheur pour m'être endormie sur cent sous, tandis que les femmes disent que j'ai volé gros avec Maurice dans un quartier rupin. – (X de malheur, gros, s'endormir sur)
  • les femmes disent que j'ai volé gros avec Maurice dans un quartier rupin. Elles n'ont pas à faire les malines et les curieuses, car elles sont toutes plus morveuses que moi. – (se sentir morveux, faire le malin)
  • Ma petite fiole, Mon calendrier tire à sa fin. Tous les jours sont presque barrés ; ça prouve donc que je n'ai plus longtemps à voir les marie-salopes d'ici [en prison pour femmes]. – (ma petite fiole, marie-salope)
  • il va falloir se débrouiller pour la « croustille » et Gugusse coûte trop cher et n'en fout pas une datte. – (ne pas en foutre une datte, croustille)
  • Gugusse coûte trop cher et n'en fout pas une datte. D'abord, il est toujours avec une « muffée » et quand on a besoin de lui il ne peut plus tenir sur ses pattes. – (muflée, tenir sur ses pattes)
  • On m'avait conseillé d'entrer en maison boulevard de la Chapelle, mais j'aime trop ma liberté pour ça et y a des jours où j'ai pas le « caractère ouvrier ». – (en maison, avoir le caractère ouvrier)
  • C'est vrai qu'on est tranquille et qu'on a toujours la « frippe » et la « piquette » [en maison de prostitution], mais je me ferais l'effet d'un oiseau qui est cage sans sa liberté. – (fripe, piquette)
  • Tu es gentille, tu te débrouilleras vite [pour trouver un entreteneur]. En attendant on te donnera la « fripe ». – (fripe)
  • Phémie, qui est venue l'autre jour, m'a dit qu'elle allait entrer à Grenelle [en maison de prostitution]. Elle, je comprends ça, elle se fait vieille et les « michetons » n'aiment pas les antiquités. Mais moi je n'ai que vingt-huit ans. On verra plus tard. – (antiquité)
  • je vais sortir sans presque rien, ça va l'avoir dur pour se « démélasser ». Je collerai au clou ma montre et ma bague – (se démélasser, l'avoir dur)
  • c'est pas dans nos sales quartiers qu'on peut seulement amasser quelques billets bleus pour ses vieux jours. – (75711)
  • J'aurais aussi autre chose à te demander, mais tu vas peut-être m'envoyer baigner. Si tu avais un corsage à me prêter, tu sais le rouge que t'avais l'année dernière, ça me ferait plaisir. – (envoyer se baigner)
  • C'est la purée, ma vieille, la sale purée, mais espérons que ça ne durera pas longtemps. – (purée)
  • Merci d'avance, ma petite fiole, et pense à moi comme je pense à toi. – (ma petite fiole)
  • C'est surtout à « Fonfonse » que j'en veux et à cette gadoue de Florentine et à Émilienne aussi. – (gadoue)
  • Ah ! faut-il que j'aie été couenne de ne pas lâcher le paquet dans la rue ou de le faire porter à Fonfonse. Comme ça c'est eux qui auraient été « paumés » à ma place. – (couenne)
  • Toi, ma pauvre Prudence, je ne pensais pas venir te rejoindre, mais il faut croire qu'on est fait pour se rencontrer puisqu'on est toujours ensemble dans les hôtels de la Préfectance. – (hôtel de la Préfectance)
  • J'ai été longtemps avant de t'écrire, mais il y a une petite en correction qui a bien voulu se charger de ma babillarde. […] comme je ne signe pas de mon nom, je ne crains pas qu'on sache qui écrit. Si tout de même on arrêtait le « bifton », ne me nomme pas. – (biffeton)
  • Comment as-tu pu savoir que j'étais là ? C'est rigolo tout de même. On m'a amenée avant-hier et je n'ai rencontré que des surveillantes et des gardiens. – (tout de même)
  • Il me causait donc tout le temps depuis qu'il était revenu et un jour ça a déplu au « Lutteur » qui m'a dit qu'il me casserait la gueule si je continuais à tailler des ours avec Castor. Comme de juste, moi je lui ai dit que je ne faisais rien de mal en causant et qu'il me foute la paix. – (tailler un ours)
  • On s'est disputé, puis on s'est remis – (se remettre)
  • mais le soir en rentrant à l'hôtel « Le Lutteur » qui avait pas mal pinté est revenu sur l'affaire de Castor. Alors je lui ai dit de me lâcher d'un cran. – (pinter, lâcher d'un cran)
  • Alors j'ai eu tort, je le reconnais, c'est moi qui ai commencé, je lui ai allongé une mornifle. – (mornifle)
  • il est revenu sur moi et m'a envoyé un « ramponneau » et j'ai été m'allonger sur le trottoir. Tu penses qu'il aurait pas dû continuer, mais une fois que j'ai été par terre il m'a bourrée de coups de talon et m'a « sonnée » sur le milieu de la rue. – (ramponneau)
  • Tu vois que c'est clair. Si « Le Lutteur » avait tourné de l'oeil, mon affaire était dans le sac pour le grand voyage à perpète ; mais il est solide, le cochon, et il en est revenu. – (tourner de l'oeil, l'affaire est dans le sac, en revenir)
  • Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place, toi, Suzanne, qu'est pas « manchotte » ? – (pas manchot)
  • mais s'acharner sur une femme comme si que c'était un autre « marloupatte », je trouve ça raide. – (marloupatte)
  • si je me remets avec lui je tâcherai moyen qu'il ne boive pas tant, car sans ça, ça rebifferait et cette fois c'est peut-être moi qui passerais le goût de la « frippe ». – (faire passer le goût du pain)
  • Ma grosse Sophie, J'apprends que tu « refauches » avec nous ici [en prison]. Tant mieux, ça te fera voir qu'il faut jamais se foutre des gens ! Tu rigolais quand nous avons monté dans le panier à salade pour aller au Dépôt, mais maintenant te voilà avec nous. – (refaucher)
  • Tu le vois, faut jamais chiner ceux qu'ont un malheur. – (chiner)
  • Moi je ne te plains pas, car tu as toujours été une rosse et tu as fait tout ce que t'as pu pour me retirer le pain de la bouche. – (arracher le pain de la bouche)
  • Tu le vois, faut jamais chiner ceux qu'ont un malheur. […] Ça t'apprendra à avoir un peu plus de plomb dans le ciboulot. – (avoir du plomb dans le ciboulot)
  • Toi, pense donc, chérie, tu as encore presque deux ans moins quelques jours à tirer. Aie pas peur, on priera pour toi. – (aie pas peur)
  • Dans un mois je serai libre et je m'arroserai la « gueulette » avec du bon « picton ». – (s'arroser la gueulette)
  • je m'arroserai la « gueulette » avec du bon « picton ». Pendant ce temps-là tu te « gargariseras » avec de la « flotte ». – (se gargariser)
  • Méfie-toi, la flotte ça fait gonfler le bedon et toi qu'en as déjà un comme le captif de la porte Maillot, tu pourrais bien t'envoler un jour. – (bedon, captif)
  • Tu t'en croyais trop et tu faisais ta poire comme une rentière. – (faire sa poire, s'en croire trop)
  • on t'enverra nos photographies quand nous serons sorties et un portrait de ton homme en train de s'appuyer une « saucisse » des Acacias. – (saucisse, appuyer)
  • J'ai sur un bras un coeur percé d'un couteau et sur l'autre un coeur et un casque de pompier – (coeur percé d'une flèche)
  • sur les nichons, cet idiot-là m'avait dessiné deux lunes et il avait écrit en-dessous : « Les lunes à Tata, ça vaut mieux que le soleil de la mouquère. » – (75718)
  • j'aime pas les « mecs » qui se font foutre des volées par les autres. Chaque fois que le Rouquin a eu une histoire, c'est toujours lui qui a « pris la pipe ». Tu parles comme on est en sûreté avec des fausses couches pareilles ! – (filer la pipe, fausse couche)
  • Elle m'a dit avec son air tourte qu'elle espérait bientôt me revoir. – (tourte)
  • Figure-toi que depuis que j'ai trouvé un cafard dans la « gameluche » je ne pouvais plus « briffer ». – (gameluche)
  • je ne pouvais plus « briffer ». Alors je m'ai démoli l'estomac. Toutes les après-midi je mettais du coeur sur le carreau, ça devenait triste. – (mettre du coeur sur le carreau)
  • Dans quinze jours, je serai redevenue fraîche comme une rose… et mon petit homme embrassera pas une figure de « macchabée ». – (frais comme une rose)
  • si tu as des commissions, je ne demande pas mieux que de les faire, tu n'as qu'à préparer tes « bavardes » et à me les faire remettre par « Fifine ». – (bavarde)
  • Allons, prends ta patience à deux mains. Tu n'as plus que soixante-trois jours à ce que tu m'as dit, ça sera vite coulé. – (à deux mains, coulé)
  • te rebiffe pas, ça ne sert à rien, c'est toujours les bourriques qui ont raison. – (se rebiffer)
  • Je sors de la visite du médecin et il m'en arrive une bien bonne. Il paraît que je suis malade et il m'a dit que j'étais bien « fadée ». Ça m'a foutu un coup tout de même, car j'étais loin de m'attendre à ça. – (une bien bonne, fadé, ficher un coup)
  • J'étais une fois à Saint-Lago et y avait une fille qu'était « fadée » comme moi, eh bien ! les soeurs y faisaient pas attention. – (fadé, Saint-Lago)
  • Toi, si tu voyais des copines, c'est pas la peine de leur raconter ça [qu'elle est malade], parce qu'elles jaspineraient tellement que tout le monde le saurait vite au « Trône » et ça pourrait me faire du tort quand je sortirai. – (Trône)
  • J'ai idée qu'on me sert mal exprès. J'ai trois haricots qui nagent dans l'eau et hier, on m'a servi un bout de « carne » qu'était plus dure qu'une semelle de soulier. – (carne, semelle)
  • C'est pas une raison parce que je suis « attigée » [atteinte d'une MST] pour qu'on me laisse crever de faim. – (attigé)
  • Y sont tous les mêmes les « dabs ». Ils font foutre leurs mômes en correctionnelle et quand ils vont les voir, ils pleurent comme s'ils n'avaient pas pissé depuis quinze jours. – (pleurer comme si on n'avait pas pissé depuis quinze jours)
  • Mais non, tout ça c'est du boniment, il n'en pense même pas un mot. – (boniment)
  • Va, il est bien content de ne plus être cramponné, ton père, et pendant que t'es ici il s'envoie des gonzesses tous les soirs. – (être cramponné)
  • Moi je sais que j'avais aussi des vaches de parents qui m'ont foutue en correction. Ça m'a tellement dégoûtée, qu'en sortant j'ai fait la noce. Sans ça, peut-être que j'aurais aussi été une honnête mère de famille avec un bon ouvrier comme mari et une flopée de gosses. – (noce, une flopée de)
  • c'est toujours la misère. Ceux qui des gosses et pas de fortune ou une belle situation ils sont toujours à tirer le diable par la queue. – (tirer le diable par la queue)
  • En attendant, je veille sur toi pour que les autres te fassent pas de mistoufles. – (mistoufle)
  • Qu'on se fait vieille ici, surtout depuis que les jours baissent si tôt. – (se faire vieux)
  • Sur ses cartes la mère Esther met ceci : Maison de société. Répertoire varié : Lèvres de feu, valse ; Au pays des roses, quadrille ; Longues ivresses, quadrille ; Pattes d'araignée, polka. Tu vois comme c'est rigolo et tu dois bien comprendre, bien que tu sois un peu bêtasse, ce que ça veut dire. – (patte d'araignée)
  • Au jour d'aujourd'hui c'est dur de trouver un bon travail où on soit tranquille tout en gagnant de quoi. – (avoir de quoi, au jour d'aujourd'hui)
  • L'autre fois tu me disais dans ton bifton que t'avais été avec un mec qui s'était fait raccourcir à la Roquette. Dis-moi donc son nom, car j'ai dû le connaître ce gonce-là. – (raccourcir)
  • Je l'ai bien connu moi, Sellier ; c'était un mec à la relève. Il avait une main coupée mais il avait à la place un crochet de fer avec quoi il agriffait les pantes et l'autre main il leur y écrasait la caboche comme si ça avait été des noix. – (à la relève)
  • Ça s'rait pas par hasard Sellier, tu sais le manchot qu'a dit bonjour à la Veuve avec son poteau Allorto. – (dire bonjour à la Veuve)
  • À ce moment-là, il était déménageur de son état, mais je crois qu'il déménageait aussi les cambuses sans que les paroissiens aient donné congé. – (cambuse, paroissien)
  • je te réponds qu'ils [cambrioleurs] ne laissaient pas grand'chose à la piaule. Aussi il était toujours galetteux, il a même prêté une fois un sig à mon homme en y disant : « Va, mon vieux, tu me rendras ça l'année prochaine. » – (galetteux)
  • il s'est fait pincer à Auteuil dans une cambuse où qu'ils avaient tué le jardinier et il a été condamné à mort avec Allorto. – (cambuse)
  • Jusqu'à présent il a évité les « durs » et je pense pas qu'il fasse connaissance avec la « Coupante ». C'est pas un homme à estourbir un vieux rentier. – (coupante, estourbir)
  • Ça n'est plus tenable surtout que la surveillante-chef ne peut pas me voir en peinture. Elle dit à toutes les autres que je ne suis pas une femme à fréquenter. – (ne plus vouloir voir X en peinture)
  • Celles qui ne voudront pas « frayer » avec moi eh bien qu'elles aillent se faire fiche. – (frayer, aller se faire fiche)
  • C'est que t'es une bonne fille aussi, Laurette, et que t'as jamais fait de crasses à personne. – (crasse)
  • et ton homme Michel-le-Breton est-ce qu'il est sorti ? Je crois qu'il n'avait paumé que six mois. – (paumer)
  • On n'est pas plutôt arrivées / Qu'elles nous dépouillent ces araignées / Et nous couvrent de guenilles, / À la place de nos habits. – (araignée)
  • Après elle nous f... en cellule / En compagnie des chiottes, il faut / Cirer sa carrée, / S'crever la peau ! – (se crever la peau)
  • Pour nourriture des haricots / Des pommes de ter' des pois cassés ; / Pour boire on n'a que de la flotte / […] / Pendant que les araignées / S'enfoncent de la gibelotte. – (s'enfoncer)
  • Malheureusement, cette romance qui commence si bien se termine par des horreurs qui feraient rougir un garde municipal. – (à faire rougir un garde municipal)
  • Marie, dite « Brunette de Sébasto » a composé une chanson qu'elle dédie à son petit homme. – (Sébasto)
  • Elles font de l'oeil aux michés. / Pendant qu'Alphonse fait le guet / En attendant la galette… – (Alphonse)
  • Ce sont les pierreuses, / Fausses amoureuses, / Pour plaire à leurs gigolos / Elles font la râfl' aux monacos – (gigolo, monaco)
  • Et le soir à la tôle elles radinent dare dare / En trémoussant leur p'tit pétard – (pétard)
  • Et pour éviter les « jetons » / Au mec elles refilent le pognon. – (jeton)
  • Elles vous disent, viens-tu chéri ? / Je serai bien gentille / Je suis bonne fille / Et tu ne t'embêteras pas / Sur le tas. – (tu viens, chéri, ne pas s'embêter, sur le tas)
  • Si un mich'ton fait du chambard / Alphonse qui n'est pas un flanchard / Vit' le surine. – (flanchard)
  • Mais s'il se fait « grainchir » / Adieu la fête / Car à la Roquette / On l'prend pour le raccourcir – (grinchir)
  • une détenue du nom d'Isabelle qui semble préférer aux rudes étreintes des chevaliers du trottoir les caresses plus douces de son amie Fanchon. – (chevalier du trottoir)
  • Une autre a mélancoliquement rimé les adieux d'un monsieur à rouflaquettes à sa môme. – (rouflaquette)
  • Elle explique d'abord que depuis quelque temps il y avait de la brouille dans le ménage, que le torchon brûlait – (53453, le torchon brûle)
  • J'ai bien envie de dev'nir honnête homme / P't'êt' bien qu'un jour j'aurai la forte somme… – (forte somme)
  • Autrefois j'étais un' chouett' môme / Et mes poches étaient bien graissées – (graissé)
  • On m'agate et me v'là en paume / Et je m'débine des mat'lassées. – (matelassée)
  • Quand j'fleurissais su'l'bitume / Tous les mecs étaient stomaqués – (estomaqué)
  • À chaqu' levag' je f'sais un sig / Ah ! dans c'temps-là j'pouvais briffer ! – (levage, cigue)
  • À chaqu' levag' je f'sais un sig / Ah ! dans c'temps-là j'pouvais briffer ! / Maint'nant me v'là que j'bouffe des figues, / Et qu'souvent j'oubli' d'boulotter – (75730)
  • J'étais nippée comme un' cocotte / On disait c'qu'elle est bien frusquée / Ça donne envie d'tirer un' botte / C'est un'gonzesse qu'est rien tapée. – (tirer une botte, tapé)
  • Maint'nant j'suis frusquée en feignasse / Mes deux oranges tombent dans mes bas – (orange)
  • Ah ! c'est la mouis', c'est la misère / Moi j'crev'rai com' ma pauvre mère ! / Et y' en a qui parl' de bonheur / Si ça vous fait pas mal au coeur ! – (faire mal au coeur)
  • Pour nous c'est la mort à la Morgue / Ousqu'on vous enterre sans orgue ! – (ousque)
  • Je terminerai cette série par une chanson qui est l'oeuvre d'une malheureuse dont le soutien est maintenant en Nouvelle-Calédonie. – (soutien)
  • c'est un rupin / Qui colle des paings / Aux salauds / Qui se moquent des dos. – (pain)
  • Mais on l'a foutu à l'ousto / Et puis de là à la Nouvelle / D'où qu'il écrit plus à sa belle ! / Il est mort mon petit Julot. / Et cependant il vit encore / Au bord de l'eau...... – (près de l'eau)
  • je crois intéressant de m'arrêter un peu à une catégorie de détenues qui se désignent elles-mêmes sous le nom de « femmes comme il faut ». Elles constituent « l'aristocratie » des maisons cellulaires. Certes, ces « dames » ne valent guère mieux que leurs codétenues mais elles ont un certain « vernis ». Elles mettent assez bien l'orthographe, parlent de tout avec à propos, affectent des sentiments élevés – (comme il faut, 75732)
  • Ces femmes ne sont ni du monde, ni de la bourgeoisie, ni du peuple. Elles appartiennent à ce que Maupassant appelait la « prostitution dorée ». – (75733)
  • un M. B... qui se disait banquier. Je ne sais en vérité quelle était sa profession car à Paris on voit tant de chevaliers d'industrie qui se font passer pour des hommes du monde. – (chevalier d'industrie)
  • J'étais jolie, spirituelle. Aussi tous les hommes se pressèrent-ils autour de moi. Mais j'étais très difficile, je ne voulais pas du premier venu. – (premier venu)
  • on me fit passer la visite et le médecin qui m'examina me dit que j'étais atteinte d'une vilaine maladie. Je protestai, je pleurai, disant que c'était faux, que je n'étais pas une coureuse, rien n'y fit. – (coureuse)
  • Enfin, je lui expliquerai tout. S'il ne me pardonne pas c'est que ce sera un égoïste et alors je le planterai là ; je n'aurai pas de peine à en trouver un autre. – (planter là)
  • Vous me dites que l'on va probablement nous changer de cellule. C'est ça qui serait ennuyeux. Je m'en doutais un peu, car cette surveillante ne peut pas nous voir. – (ne pas pouvoir voir qqun)
  • Je veux que vous appreniez à écrire convenablement, car vous êtes gentille, élégante même et aujourd'hui une femme qui fait des fautes en écrivant à ses amants n'arrive jamais, retenez bien cela. – (arriver)
  • Elle ne sait probablement pas à qui elle parle. Elle me prend pour une de ces malheureuses sans feu ni lieu qui sont venues échouer dans cette prison. – (sans feu ni lieu)
  • vous comprenez que j'ai hâte et vous aussi sans doute, d'être sortie d'ici [prison] où ça sent mauvais et où on a l'air de nous regarder en chiens de faïence. – (chiens de faïence)
  • J'ai pensé aussi à demander un peu d'argent à Mlle Berthe, car je suis très à court. – (être à court)
  • Pourquoi ne nous aviserions-nous pas de correspondre en frappant aux murailles comme les pauvres filles qui sont ici. Ce n'est guère relevé, je le sais, mais à la guerre comme à la guerre. – (à la guerre comme à la guerre)
  • vous vous nommiez tout simplement « La Boulotte » et que vous aviez pour ami un charmant jeune homme du nom de Charlot surnommé la « Terreur des Ternes. » – (terreur)
  • j'ai raconté moi aussi votre curieuse histoire à ces dames. […] Comme j'étais sur la pente, je ne me suis pas arrêtée et j'ai aussi raconté que vous aviez passé une partie de votre jeunesse en correction, que vous aviez été arrêtée trois fois pour vol et que votre Terreur était à la Guyane où on demandait des colons de mauvaise volonté. – (être sur la pente)
  • On ne vous appellera plus la « Boulotte » parce que vous avez réussi à l'aide de corsets à faire tomber votre ventre – (boulotte (fém.))
  • je me verrais obligée de vous rappeler que les murs ont des oreilles et que, sans le chercher, j'ai été mise, il y a peu de temps […] au courant d'une certaine affaire de chantage qui pourrait vous mener loin si je m'en occupais sérieusement. – (les murs ont des oreilles)
  • Dieu que le piano que l'on entend tous les jours de deux heures à quatre heures et quelquefois de neuf heures à dix heures est énervant. Je ne sais quelle est la serine qui joue ainsi, mais quand on tape de la sorte on fait capitonner ses fenêtres et ses portes ! – (taper)
  • C'est surtout l'accompagnement. Avez-vous remarqué cet accompagnement ? Ça ne varie pas et si ça change c'est faux comme une pièce du pape. – (faux comme une pièce du pape)
  • Elles vont bavarder et, comme je connais leur bon coeur, nous allons être débinées dans les grands prix. – (dans les grands prix, débiné)
  • il y a dans cette maison une femme de rien, une vieille « gouine » c'est le mot, qui s'est avisée de parler de moi aux filles qu'elle a rencontrées en allant soit à la promenade, soit au bain. – (72818, gouine)
  • Son mari qui était notaire, à ce qu'il paraît, a disparu un jour en emportant le magot de ses clients. On l'a repincé en Angleterre et aujourd'hui il est au bagne. – (repincer)
  • La femme du forçat, qui est une adroite et fine mouche, s'est, après le départ forcé de son mari, établie rue Marbeuf où elle tenait un salon de jeu. – (fine mouche)
  • On a bien raison de dire que ce que femme veut le diable s'en mêle. – (75737)
  • Mais parlons un peu de nous. Que d'eau a passé sous le pont depuis notre dernière entrevue ! que de malheurs aussi ! – (de l'eau a coulé sous les ponts)
  • M. D... était votre planche de salut, vous vous raccrochiez désespérément à lui et voilà qu'il vous claque dans les mains [il la quitte]. Pauvre amie ! – (claquer dans les mains)
  • Cette Georgette qui attend jusqu'au dernier jour pour torturer sa malheureuse amie et qui prend un malin plaisir à retourner le poignard dans la plaie, personnifie le vice dans toute sa hideur. – (remuer le couteau dans la plaie)
  • Nous arrivons maintenant à cette triste catégorie de filles névrosées qu'on appelle « Lesbiennes », tribades ou prêtresses de Sapho, et qui sont si nombreuses dans les maisons de détention. – (prêtresse de Sapho)
  • C'est par des insinuations perverses, des caresses, des soins, des prévenances de toute espèce que ces « pieuvres » séduisent les jeunes filles et finissent par se les attacher à jamais. – (pieuvre)
  • Et ce qui mérite d'être noté, c'est qu'il y a toujours une disproportion d'âge et de physique entre les femmes qui « se marient entre elles ». – (se marier)
  • Il n'en est pas chez les prostituées de l'abandon d'un amant de leur sexe, comme de celui d'un amant du « sexe laid ». Dans ce dernier cas elles se consolent aisément – (sexe laid)
  • Elles parviennent quelquefois à ébaucher des plans tellement bien combinés, tellement habiles qu'elles trompent la surveillance la plus sévère. – (combiné)
  • Apprennent-elles [lesbiennes] que leur inséparable « flirte » avec une prisonnière, elles deviennent enragées. – (fleurter)
  • Savez-vous que vous êtes gironde. Vous avez des yeux de madone et une coquine de petite bouche qui doit bien embrasser. Et puis vous êtes frêle comme un petit enfant. – (gironde)
  • Il est bien ennuyé sans moi, surtout qu'il ne trouve pas de travail. Il est dans la « mouise », il paraît même qu'il n'a plus d'habits à se mettre sur le dos. – (mouise, sur le dos)
  • J'ai appris que Paulot me fait des « paillons ». Je m'en doutais, c'est une « tante », une « fiotte », un … Il peut crever. – (tu peux crever)
  • Mon trésor mignon, Ne t'ennuie pas, ma choute. Tu me dis que tu pleures après moi. Ne t'ennuie pas, mon ange. – (ma choute)
  • Tous les hommes, crois-le bien, ma chérie, aussi ceux de la « Maub » que d'ailleurs ce sont tous des fumiers. – (fumier, la place Maub')
  • Ah ! ma pauvre chérie ! que l'on est à plaindre ! oh ! ma mignonne ! ma gosse ! mon trésor ! ma poulette ! mon bijou ! mon bichon ! – (ma poulette, mon bijou, mon bichon)
  • Quand tu sortiras, tu cacheras bien mes lettres, car on te mettra à poil pour emporter les effets de la maison et t'en rapporter d'autres. Pour qu'on ne te chipe pas ces « biftons » introduis-les dans le petit endroit que tu connais bien ; ils ne viendront pas les chercher là. – (à poil, biffeton)
  • Je finis cette lettre en te roulant mille et une saucisses dans ta petite bouche, sur ta petite langue. – (rouler des saucisses)
  • la vache de surveillante me choisit les gamelles pleines de viande à la manque. Hier, j'ai trouvé encore un cafard. Tu dois bien comprendre que je ne suis pas chipée pour cette barbacque-là – (à la manque, être chipé pour)
  • Ah ! ma crotte ! je t'ai de plus en plus dans le carafon. Je ne pense plus qu'à toi, j'espère que tu dois faire de même – (avoir dans le carafon)
  • Je ne pense plus qu'à toi [femmes détenues], j'espère que tu dois faire de même, et que tu tiens toujours ta promesse, car si tu y manquais ça serait « tante » de ta part. Mais tu la tiendras, n'est-ce pas, mon petit loup ? – (tante, mon loup)
  • je ne veux pas d'hommes dans nos affaires. Moi, je suis sûre que le mien va encore m'arranger, mais ça ne fait rien, je sacrifie encore un ou deux coups de lame pour toi, ma crotte – (lame)
  • Jure-moi quand tu sortiras de ne plus rester avec ton homme. Si il nous fait ch... on le fera chiper par les « flics ». – (chiper)
  • Encore 40 jours et la paire ! Quelle joie ! – (se faire la paire)
  • Tu sais que je suis là, mon coeur, pour veiller sur toi. […] Oh ! petite cocotte de mon coeur, si tu savais ce que j'ai souffert depuis que je suis séparée de toi. – (mon coeur, 57662)
  • Si on te disait quelque chose qui te ferait pleurer, je ne sais pas ce que je leur ferais à ces bourriques-là. Je crois que je leur arracherais les yeux avec mes ongles. – (arracher les yeux)
  • Mais va donc faire comprendre ça à de vieilles poufiasses qui ne pensent qu'à « gueuletonner » et à « s'humecter la dalle ». – (gueuletonner, s'humecter la dalle)
  • Il m'a semblé déjà que tu avais moins bonne mine et que tes petites « mirettes » étaient bien fatiguées. – (mirette)
  • Te billotte pas, ma belle petite Nénette, pense à moi tout le temps et envoie-moi des baisers quand tu seras couchée dans ta cellule – (se biloter)
  • Pense à moi comme tu pensais à la Sainte-Vierge quand tu étais petite et qu'on te faisait faire la prière dans ton petit dodo. – (dodo)
  • Te rappelles-tu, cocotte adorée de mon coeur, quand on s'est connue, comme tu m'as aimée tout de suite et comme tu m'as embrassée. – (57662)
  • Et un matin, cocotte, tu entendras frapper à ta porte, ce sera ta petite mémère qui reviendra trouver son petit trésor ! – (mémère)
  • écris-moi et surtout plus longuement que la dernière fois où tu avais seulement mis quelques lignes. Tu sais que j'attends tes lettres comme le messie – (être attendu comme le messie)
  • toi que j'adore, toi que j'aime, toi que je voudrais dévorer de baisers. Je te passe une langue sur ta petite gueulette d'amour. – (gueulette, gueule d'amour, passer une langue)
  • Ma jolie petite, Vous n'avez pas bien compris la bavarde que je vous ai fait remettre avant-hier dans le couloir. Vous avez l'air étonnée de ce que vous dis. – (bavarde)
  • Mon trésor, mon coeur, mon bijou, mon amour, ma crotte, mon trognon adoré, ma chatte en or, je t'aime [de femme à femme]. – (trognon, ma chatte)
  • Bien qu'on n'ait jamais « pagnoté » ensemble on est cependant mariées, c'est toi qui m'as dit que tu consentais et que tu te mettrais en ménage avec moi, à la sortie de la tôle. – (pagnoter, être mariés, 23415)
  • Et puis elle a eu une vilaine maladie, il n'y a pas longtemps et elle ne doit pas être guérie ; on l'appelle la pourriture et le médecin met des gants pour y toucher quand elle va à la visite. Tu vois le joli chopin que tu ferais si tu te mettais avec elle en sortant. – (chopin, se mettre avec)
  • Et puis elle a eu une vilaine maladie, il n'y a pas longtemps et elle ne doit pas être guérie ; on l'appelle la pourriture et le médecin met des gants pour y toucher quand elle va à la visite. […] Elle te refilerait la « jaunisse » et tu verrais la frimousse que tu aurais après. – (75741)
  • Elle a été dans le temps avec une pauvre fille qui s'appelait Emma et elle lui foutait des « flaupées » à la mettre en sang. – (être avec)
  • C'est une « purée » qui n'avait même pas une jupe à se coller sur ses sales fesses quand elle a été « faite » pour avoir enlevé l'oreille d'un flic avec ses dents. – (purée, être fait)
  • Si elle attend une réponse de toi ne dis rien, fais la morte – (faire le mort)
  • et qui se nippe qu'avec les frusques qu'on y donne par charité. Car elle est bien trop feignasse pour travailler. – (feignasse)
  • tu dois comprendre que je ne voudrais pas qu'un joli petit « trognon » comme le tien tombe sur une ordure pareille. – (trognon)
  • Je viens encore de biffer un jour sur mon calendrier de malheur. Ça se tire tout de même. – (se tirer)
  • Chère petite Chipette, […] Mais te désole pas, jolie chipette, je ne te ferai pas de « paillons » pendant ce temps-là. – (chipette)
  • On n'aura pas le temps de s'ennuyer et on oubliera nos tristes malheurs d'ici-bas dans les bras l'une de l'autre. Ce sera délicieux, ce sera un rêve, n'est-ce pas ma petite Bouci-Boula ? – (bou-ci bou-là)
  • Tu sais toi, je commence à en avoir assez de tes façons et si tu t'avises encore de babillarder avec ma môme, à la sortie j't'enlèverai les deux « châsses » et je les foutrai dans une poubelle. – (babillarder)
  • Il parait que tu veux te payer ma « cafetière ». À ton aise, ma chère, seulement ça te coûtera cher. – (se payer la cafetière de)
  • Ah ! écris-moi toujours des gentilles petites lettres comme celle d'hier, envoie-m'en des flottes, je les mettrai toutes sur mon coeur. – (des flottes)
  • Mais ta dernière [lettre] c'était un vrai bijou qui m'a fait tomber presque dans des crises. Je l'ai embrassée ta petite lettre, je l'ai lichée, puis je l'ai prise et je me suis couchée avec – (licher)
  • Ah ! cocotte bleue, tu es bien toujours la même, tu es propre et coquette. Et avec ça tu es jolie, jolie comme un amour, plus jolie qu'un amour. – (cocotte, 75743)
  • Ça commence à me démanger ferme de sortir de cette sale cambuse où je suis à quelques pas de toi et où je ne puis te presser sur mes deux seins. – (démanger)
  • elles disaient que nous causions du scandale… comment qu'elles appelaient ça… ah ! oui, du scandale immoral. Je leur z'y en foutrai du scandale immoral à ces bourriques-là – (en foutre de)
  • eh bien, celles qui ne voulaient pas entendre avaient qu'à ne pas écouter, pas vrai ? Ça les a scandalisées ces « bochardes ». Ne dirait-on pas que c'est des religieuses. Ah ! les soeurs faisaient pas tant de magnes, elles ! Elles avaient toujours l'air de ne rien entendre, au lieu que celles-là elles écoutent tout. Eh bien, elles doivent souvent en baver, les sophies. – (bocharde, faire sa Sophie)
  • Si c'était pas toutes des vicieuses, est-ce qu'elles pourraient comprendre surtout quand on se parle en « argomuche » ou en « largonji » ? – (argomuche, largonji)
  • Ah ! ce que je lui en ai bouché un coin l'autre jour à la surveillante-chef. Elle me demandait comme ça si j'étais mariée. Je crois bien, que je lui ai répondu, je suis mariée depuis un an avec La Mignarde. Elle est tellement tourte qu'elle n'a pas compris. Alors je lui ai dit : « Vous ne connaissez pas La Mignarde, la petite du 24 ? » Elle a piqué un soleil, ma chère – (être mariés, piquer un soleil, comme ça)
  • je m'en fiche encore. On peut dire de moi ce qu'on voudra, me traiter de gadoue, de traînée, de tout ce qu'on voudra, ça ne me fait pas plus d'effet que sur mes croquenots. – (gadoue, traînée, pas plus d'effet que sur mes croquenots)
  • Ce qui me fait de l'effet, c'est toi, ma petite Mignarde, toi, ma petite femme, toi, mon coeur brûlant. – (faire de l'effet)
  • Mais tout ça c'est des folies de ma pauvre tête qui déménage, c'est de la rigolade, pensons au sérieux. – (déménager, rigolade)
  • Ma Juliette adorée, Mon petit rat blanc, ma petite souris rose, La prison ne te change pas, mon coeur, tu es toujours aussi jolie, aussi tentante, aussi fraîche. – (mon rat, ma souris rose)
  • Être privée de tes lèvres, de ton corps, de tout ton être, c'est horrible, c'est à se tuer. – (à se tuer)
  • En voilà pour six mois, six mois sans amour. Je ne pourrai pas résister. Je crois que j'en ferai une maladie. – (en faire une maladie)
  • C'est pas ta « lesée » de Béatrix qui te foutra jamais un « rond », elle n'a jamais pu dans sa p... de vie s'acheter seulement une paire de « tartines ». – (lésée, putain de X)
  • Alors mademoiselle sera dans la « mouise », elle chialera et elle rappliquera à mon hôtel pour me « taper ». Ça s'ra comme des dattes, ma fille. Moi, un coup qu'on s'a foutu de moi, c'est fini. – (des dattes)
  • Moi, un coup qu'on s'a foutu de moi, c'est fini. T'auras beau vouloir me « bisotter », me câliner, y aura rien de fait. – (bisoter, il n'y a rien de fait)
  • Toi, je te ferai jamais de mal, parce que j'ai eu un « béguin » pour toi, mais l'autre je lui passerai un « schampoing » sur sa sale tignasse de pouilleuse. – (passer un shampoing, pouilleux)
  • Il pourrait bien se faire aussi que si j'étais trop « en rogne » quand je la rencontrerai, je lui foute quelque chose d'autre qui la dégonflera, la vache. – (dégonfler)
  • Ta Topaze qui t'a bien aimée et qui te méprise maintenant, petite sautée, gibier de biffin. – (sautée, gibier de biffin)
  • Je suis grande, brune, j'ai des yeux noirs, une bouche un peu grande et un menton qui a un grain de beauté. Je peux te dire sans me flatter que je ne suis pas mal et que quand je sors je suis toujours très bien habillée. – (pas mal)
  • Ça veut dire que si mon coeur saigne, j'en ferai saigner d'autres à mon tour et pas pour la frime mais pour de bon. – (frime, pour de bon)
  • On sera six mois sans se revoir, ma crotte, c'est long comme un jour sans pain, plus long, puisqu'il y a plus de jours. – (long comme un jour sans pain)
  • Je suis folle, je déménage, je m'em...bête, je suis en fureur. – (déménager)
  • Quelle misère, quelle… scierie !! – (scierie)
  • Je t'ai dit que t'étais gironde et que je te gobais. J'ai dit aussi que j'avais un pépin pour ta petite fiole et que tu remplacerais mon mec quand tu voudrais. – (pépin)
  • Je t'ai dit que t'étais gironde et que je te gobais. […] C'est des saloperies ça, espèce de petite béguine ? – (75750)
  • J'te croyais moins « pochetée » – (pochetée)
  • je te foutrai deux claques pour t'apprendre à cafarder… – (je vais vous apprendre à)
  • La Normande, dite Gousse d'Ail. – (75751)
  • Tu me connais, bellotte, tu sais comme je t'aime, ton abandon me tuerait. – (ma bellotte)
  • surtout qu'ici quand on veut des « gosses » y a qu'à se baisser pour en prendre. – (il n'y a qu'à se baisser)
  • Si tu ne l'avais pas reçu, dis-le moi, c'est qu'elle l'aurait volé et je lui dirais quelque chose. – (75752)
  • Prends patience, trésor, prends patience, mon chat, ça viendra bientôt, va. – (mon chat)
  • je ne t'emmène pas avec moi pour que tu sois malheureuse, au contraire. Je ne te collerai pas de tournées, moi, et je te nourrirai bien. – (tournée)
  • Tu sais, moi je suis jalouse comme une chatte et je ne voudrais pas que tu penses encore à ta saleté d'homme. – (jalouse comme une chatte)
  • N'oublie pas, fifille, que si t'es ici c'est de sa faute à ce cochon et quand tu seras sortie si ça recolle avec lui tu n'y couperas pas pour « refaucher » avant peu. – (refaucher)
  • Mais si des fois il voulait faire du « rebecca » je te préviens qu'il aurait pas envie d'y revenir. – (rébecca)
  • Ne parle plus à la grande Adèle ; c'est une vache comme les autres et elle « taille des ours » avec la surveillante. On lui fout des verres de vin et elle barbotte à gueule que veux-tu. – (tailler un ours, barbotter, à X que veux-tu)
  • Un bécot, mignonne, sur ta langue en sucre. [signé :] Ta femme qui em...... ton homme, Elvire. – (je t'emmerde)
  • J'ai dit aussi comme vous, je faisais a dégoûtée quand on me parlait des amours féminines mais aujourd'hui, trésor, je suis heureuse de les avoir connues. – (faire le dégoûté)
  • Il y a ici [en prison] une « coqueuse » que je voudrais bien lui dire quelques mots, mais ces rosses-là, ça se cache bien et on les connaît jamais. – (coqueur)
  • Maintenant, c'est « barré » pour se bavarder [sic] entre nous, la « Taupe » chauffera tout ce qu'on s'envoyera. Je me doutais du coup, je te l'ai dit dans le dernier bifton. – (se douter du coup, barré, chauffer, 75757)
  • Tu sais pas, si t'étais roublarde ce que tu ferais. Tu dirais que ta cellule est humide, que tu es malade d'une ancienne bronchite et qu'il te faut un peu de soleil. Alors on t'envoyerait peut-être dans mon quartier et là ça marcherait comme sur des roulettes. – (roublard, comme sur des roulettes)
  • Essaie un peu [encouragement à changer de cellule], y a que les plus honteux qui perdent. – (pour voir, il n'y a que les plus honteux qui perdent)
  • On se correspondra comme les omnibus, et je serai plus près de toi, mon lapin adoré. – (mon lapin)
  • Si tu viens dans le bâtiment où que je suis, alors c'est la noce. Les surveillantes sont de bonnes filles qui ferment les « châsses » sur bien des « flanches ». – (fermer les châsses sur, flanche)
  • et s'il y a des hommes qui viennent nous em...bêter, on leur dira : « Ah ! la barbe ! marré les mecs ! » Et ils seront bien obligés de nous f...iche la paix. – (la barbe !, maré !)
  • À revoir, ponife des rêves, à revoir bébé à sa maman, pense à ta petite femme comme je penserai à ma cocotte chérie, à ma petite Mélanie pour la vie. – (poniffe)
  • Petite lopette, petite Germaine, Ta surveillante elle est rien vache. C'est Tata qui m'a mis au courant. – (lopette, vache)
  • Il paraît qu'elle [surveillante de prison] t'empêche de te promener et qu'elle te laisse dans la « boîte carrée » pendant que les « mouches » se balladent dans leurs cages. Ça c'est rien vache et si j'étais à ta place moi, je ferais un foin, je ne te dis que ça. – (boîte carrée, cage, mouche, foin)
  • Y a bien un directeur dans cette turne-là ; qu'est-ce qu'il fout alors, le grand singe, s'il s'occupe pas de sa tôle. Moi à ta place je demanderais à lui parler et je lui dirais qu'il y a un règlement qui dit qu'on doit nous envoyer promener pendant tant de temps, n'est-ce-pas ? eh bien ! pourquoi que des surveillantes se foutent du règlement comme de leur première… chemise. – (singe, comme de sa première chemise)
  • Non, mais faut pas te laisser faire comme ça, ma fille, car tu finirais par passer pour une godiche. – (godiche)
  • Rouspète, gueule, aie pas peur, va, les bourriques te mangeront pas. Quand elles voient une bonne petite gosse qui dit rien, elles l'em...bêtent tant qu'elles peuvent. C'est lâche tous ces gens-là, ça a les foies blancs, mais un coup que ça s'aperçoit qu'on a une tête qui se laisse pas faire, elles marchent droit. Moi j'ai eu, comme ça, une « surveillante » qui s'en prenait à mon blair. Je l'ai dressée va et aujourd'hui elle est douce comme la peau de mon… dos. – (ne pas manger qqun, bourrique, avoir les foies blancs, mon blair, doux comme la peau de mon dos)
  • Une fois elle m'a dit : « Vous n'irez pas au promenoir ». « De quoi, que je lui ai répondu, j'irai pas au promenoir, eh bien, vous allez voir ça, ma vieille, j'vas faire un bouzin à tout casser et je céderai pas. » – (de quoi ?, à tout casser, bousin)
  • Pendant que les autres allaient prendre la fraîche et que je restais là, je gueulais, je chantais tout le temps – (fraîche)
  • faut te rebiffer, sans ça tu serais bouffée comme une sardine… – (75764)
  • T'as tes petits bas noirs et t'es à poil comme notre soeur Ève et t'as ton petit ruban de velours noir autour du cou. – (à poil comme notre soeur Ève)
  • une vieille fouine qui a l'air crevé est venue me voir et m'a demandé ce que j'avais. Je lui ai dit et elle m'a fait sortir tout de suite. C'est pas plus mariole que ça. – (pas plus mariole que ça)
  • T'es tout plein gentille avec tes cheveux qui te tombent dans le cou. – (tout plein)
  • J'ai rien oublié tu vois : j'ai mes pendantes et jusqu'à mon grain de beauté sur la joue gauche et mes jarretières avec des choux. – (pendante)
  • Ris, ris, ma belle, t'auras d'l'amour à la sortie. Ta femme qui te passe une langue entre le nez et le menton… – (passer une langue)
  • Chérubine, Votre coeur et votre amour sont pour moi deux joyaux qui n'ont pas de prix et que je donnerais pas pour tout l'or du monde. […] Jamais, ma Chérubine, je n'ai aimé une femme comme je vous aime. – (chérubin)
  • Et te désole pas, finette, prends ça gaiement. Chante, rigole, ne te fais pas de mauvais sang. – (75768)
  • Le directeur m'a fait appeler et m'a fortement lavé la tête en disant que j'introduisais dans la maison des moeurs honteuses. – (laver la tête)
  • Je t'écris pour te dire que ma conditionnelle est maintenant une affaire faite et que je sortirai probablement en même temps que toi. – (74248)
  • je sortirai probablement en même temps que toi. C'est la noce comme tu vois. Vive la joie ! – (75769)
  • Mais c'est surtout toi que je voudrais respirer mon trésor, ma fleur chérie. – (ma fleur)
  • Si il n'y a pas encore de maldonne, le 30 avril je serai envolée et toi, tu t'envoleras quinze jours après, à moins que je me trompe dans mes comptes et que ça soit toi qui t'en ailles la première. – (maldonne)
  • et au moins je saurai que tu ne vas pas galvauder avec de sales vadrouilles. – (galvauder, vadrouille)
  • Quand on a le bonheur de posséder un joli petit coeur comme le tien on le met sous globe et on ne veut plus que personne d'autre le regarde. – (75770)
  • Mon calendrier est tellement barbouillé que je n'y reconnais plus rien et je perds un peu la tête. – (perdre la tête, 63714)
  • La Grêlée, C'est donc vrai ce qu'on me dit qu'avec une bobine comme la tienne qu'est une vraie écumoire tu faisais encore la petite fifille ? – (figure d'écumoire)
  • Moi je te croyais au champ de navets et v'là que j'apprends que tu vis encore. – (champ de navets)
  • Je suis ce que je suis et toi tu es ce que tu es, mais j'aime encore mieux être dans ma peau que dans la tienne. – (être dans la peau de)
  • combien de carats que tu vaux ? Tu dois avoir aujourd'hui quarante-huit ans, peut-être cinquante et tu es ridée comme une vieille poire. – (ridé comme une vieille poire)
  • T'as écrit à ma môme Clarisse, elle m'a envoyé ton ordure de bifton. Eh bien, tâche moyen de t'en tenir là et ça sera fini comme ça. Mais si tu rebiffes ça tournerait au vilain. – (tourner au vilain, rebiffer)
  • avec une bobine comme la tienne qu'est une vraie écumoire tu faisais encore la fifille ? […] C'est tout ce que j'ai à te dire g... à massacre, vieille passoire rouillée. – (tête de massacre, passoire)
  • Toutou fourré, petite Zibeline, Que les rêves font du bien et comme j'en ai fait un joli la nuit dernière ! – (75773, 75774)
  • Je te tenais dans mes bras. Nous étions toutes les deux couchées dans les fleurs et tu m'embrassais et je te bécotais. On se serait cru au ciel. – (être au ciel)
  • Elle me parle d'elle tout le temps, c'est elle par ci, c'est elle par là, il n'y a qu'elle de malheureuse, il n'y a qu'elle qui souffre. – (X par-ci, X par-là)
  • Au revoir, mon adorée, mon amour, ma nénette, ma petite chatte. Je te baise les lèvres et ta petite langue. – (nénette)
  • Tes parents sont des vaches, des fiottes, des crapules. Surtout tâche de ne pas retomber dans leurs pattes, car ils t'en feraient voir de dures. – (dans les pattes de, en voir de dures)
  • Tu sais comme je t'aime, petit trognon, tu ne seras donc pas malheureuse avec moi. Je ne connais que deux choses que tu auras avec moi : c'est l'amour et la bonne « frippe ». – (trognon, fripe)
  • Coeur en or, Oui, tu es une jolie petite nonotte et tu peux compter que je t'aimerai toujours, mais il ne faut pas écrire aux autres femmes, car on se fâcherait, cocotte, et tu ferais beaucoup de peine à ton amante qui est folle de toi. – (75775)
  • Si la petite Nini à sa petite Zélie veut toujours être aussi gracieuse et aussi caressante, elle aura du « nannan » en sortant, du bon petit « nannan » comme elle n'en a jamais eu. – (nanan)
  • Ne te désole pas, chouchoute, encore soixante et onze jours et nous serons réunies pour toujours, toujours, toujours. – (chouchou)
  • Poserez-vous un jour sur mes lèvres brûlantes votre jolie bouche qui ressemble à un bouton de rose ? – (75776)
  • On m'a fait hier une crasse qu'il faut que je te dise. Si tu pouvais em... celle qui me l'a faite, j'en serais bien contente. C'est celle qu'on appelle « La Girafe » qui m'a fait le coup. – (crasse)
  • Elles s'avaient toutes disputé en allant au préau et alors elles se sont mises à gueuler tant qu'elles ont pu pour faire caner la surveillante. – (75777)
  • La surveillante m'a traitée de « petite vaut-rien » alors je y ai dit « pas tant que vous ». – (16021)
  • Pour toi, ma belle, je te roule mille langues dans ta bouche. – (rouler une langue, 70708)
  • Quand on fait ce que tu fais, on est une lâche et je ne te l'envoie pas dire. – (ne pas envoyer dire)
  • Tu savais que j'étais en ménage avec la gosse du 14 et tu t'es arrangée pour me la soulever. – (soulever)
  • on se retrouvera à « la Taverne des Marronniers » et nous verrons si tu conserveras la gosse pour ta sale gueule qui tue les mouches. – (tuer les mouches)
  • Écris-moi, adorée, dis-moi que je me mets des idées dans la tête et que je perds la raison. – (se mettre des idées dans la tête)
  • Allons, Paulette de mon coeur, trésor, bijou, petite gueulette, parle-moi de ton amour et tu me consoleras. – (75780)
  • Petite finette à sa nonotte, Comme c'est ta fète aujourd'hui, petite José, petite fifi, petite fifine, je t'envoie, mon coeur, mon trésor adoré, une jolie petite fleur dans un joli pot. – (75775, 75768)
  • l'année dernière, à cette époque-ci, on avait fait la bombe toutes les deux et qu'on en tenait une rude « muffée » quand on est rentré chez nous. – (muflée)
  • Ah ! que je voudrais déjà y être. Mais encore 124 jours. C'est égal ça se trotte, ça se carapatte. – (se trotter, carapater)
  • sur le cou, sur les joues… partout, partout, partout, fifine chérie, oiseau, bijou, diamant rose. – (75781, 38836)
  • celui qu'on appelle Alexis et qui a toujours des tas de clefs, eh bien, il me regarde avec des yeux qui brillent comme des lanternes. Je crois qu'il en pince pour moi. – (briller comme une lanterne)
  • Je te demande un peu de quoi que je m'occupe au lieu de te demander de tes nouvelles, ma choute, ma chouchoute. – (ma choute, chouchou)
  • Faut pas te laisser aller comme ça, faut te remonter un peu. Quoi, on n'est pas mortes parce qu'on est en prison. – (se laisser aller)
  • Quoi, on n'est pas mortes parce qu'on est en prison. On en sort de d'là, c'est pas comme du Père-Lachaise un coup qu'on est dans la boîte. – (boîte)
  • On aura de quoi s'occuper va, ma choute, depuis si longtemps qu'on se sera pas embrassées. Écris-moi, pépette, et mets-en aussi long sur ta babillarde que le blair de la « surveilmuche ». – (pépette, surveilmuche)
  • T'as pas entendu c'potin qu'elles ont fait la nuit dernière ? C'est vrai que t'es un peu loin. Moi ça m'a réveillée et j'ai commencé à gueuler si elles allaient pas bientôt nous foutre la paix. – (potin)
  • j'ai eu une rude frousse tout de même. Pense donc, si ça avait été toi, ma criquette ? Rien que d'y penser j'en tremble. – (criquette)
  • Pourquoi que tu mourrais toi ? Tu te portes comme le Pont-Neuf et moi aussi. – (se porter comme le Pont-Neuf)
  • je me dis souvent comme ça que y en aura une de nous deux qui « glissera » la première et je me mets à pleurer. – (se laisser glisser)
  • C'est ce qui te montre que les femmes un coup qu'elles sont amoureuses l'une de l'autre, elles ne peuvent plus se quitter. – (un coup que)
  • Ne pensons qu'à nos amours, nos amours et nos ivresses et foutons-nous de tout le monde, des mecs, du pape et des Russes. – (se foutre du pape)
  • Essaie de m'voir demain, s'il y a plan ; moi je monterai sur la petite grille. – (pas plan)
  • Oh ! ma cocotte, quelle vie, quelle… scierie ! – (scierie)
  • Demain la boîte sera illuminée comme si qu'il y aurait une fête. Le devant ça sera beau, « chnoc ». Les « pelicans » en bâilleront et gueuleront un tas de bêtises. – (comme si que, chnoc, en bâiller, pélican)
  • Ah ! les vaches ! les carnes ! les fumiers ! si on s'avait pas toutes les deux pour se foutre de tous ces « gonciers » y aurait plus qu'à se pendre avec sa « liquette ». – (goncier)
  • Nous en reverrons, va, ma belle, des Quatorze-Juillet et nous nous dégourdirons les gambettes aux bals de Ménilmuche, mais on dansera toutes les deux – (se dégourdir)
  • et si des « mecs » viennent nous faire du boniment on leur dira : « caltez, caltez, les marlous n'en faut plus ! » – (calter)
  • Ah ! j'aurais bien voulu avoir un métier comme les autres et toi aussi, mais on a eu des « dabes » qui rigolaient et des « dabichonnes » qui foutaient rien de leur sainte journée. – (dabichonne)
  • Tu n'es qu'une petite poufiasse, une ordure, que je ne voudrais pas ramasser maintenant avec les mains. – (ordure)
  • on n'aura jamais d'enfants à nourrir et on sera pas obligées de chaparder pour leur donner de la « barbacque » et du « bricheton ». – (bricheton)
  • La surveillante m'a dit que je devrais être honteuse de t'écrire comme je le faisais et qu'elle avait là une de mes lettres qui a manqué de la faire rendre. Pauvre chérie, si elle pouvait rendre la graisse qu'elle a de trop ça lui ferait joliment du bien. – (pauvre chéri)
  • C'est un tas de « casseroles » qui racontent ce qui se fait. Moi ça n'est pas dans mon caractère. J'aimerais mieux me faire couper les « arpions » plutôt que jaspiner – (casserole, aimer mieux se faire couper les arpions plutôt que)
  • Celles-là elles ont le… derrière sucré ; on n'y touche pas. – (75788)
  • Mais tout ça va finir où [sic] je mange le morceau au directeur. – (manger le morceau)
  • Faut qu'elles soient engueulées ces goncières-là, sans ça elles se croient les patronnes du… château. – (engueulé, goncier)
  • Elles te font des misères aussi, ma crotte, à toi qu'es si bonne que tu ne ferais pas de mal à une mouche. – (ne pas faire de mal à une mouche)
  • Faut pas avoir l'air d'avoir peur ici, sans ça c'est rasé. On vous em...bête jusqu'à la gauche. – (rasé, jusqu'à la gauche)
  • si jamais elles se mettaient après toi, dis-le moi. Je les « arrangerai » toutes s'il le faut. – (75790)
  • Minette, On n'a donc plus un petit bout de papier et un petit morceau de crayon pour écrire à sa petite femme que l'on aime. – (minette)
  • quand tu auras tout ce qu'il faut pour écrire, tu m'en mettras des tartines qui n'en finiront plus. – (en mettre des tartines)
  • Je t'ai donné mon amour, mais si tu n'en voulais plus, il y a des « mômes » qui ne roteraient pas sur le bifteck. – (ne pas roter sur le bifteck)
  • Malgré que tu fasses la rosse, je t'embrasse quand même sur ta « bécote ». – (75794)
  • Quand je t'ai laissée chez la mère Hortense tu semblais cependant dans de bonnes dispositions et tu avais l'air bien calme. Est-ce que tu te serais battue et que tu te serais montrée un peu violente ou est-ce que tu aurais fait du « barbot » ? – (barbot)
  • Tu me dis que tu t'ennuies et que tu ne sais pas comment tu vis, mon coeur, ma minette. Faut pas te crever comme ça, tu n'as qu'à penser à moi qui t'aime comme mon enfant. – (minette)
  • Il faut bien te résigner ma « bézotte » puisqu'il n'y a rien à faire. – (72035)
  • Nous avons six mois à faire et on en a déjà 4 de tirés et ça s'en ira petit à petit. – (tiré)
  • ce qu'elles vont être chiffonnées nos pauvres frusques […] surtout qu'il pleuvait quand on est venues. Si les vaches les ont pas fait sécher ça sera du propre et on aura de drôles de touches dans la rue. Les pélicans se gondoleront de nous voir passer – (touche, pélican)
  • je n'ai pas envie de retourner à l'hôtel du Mont-Dore. C'est une sale turne où y a plein de punaises et le patron est un ancien « flic ». Avec ces gens-là, faut toujours se méfier, car c'est des « bourriques ». – (bourrique, turne)
  • J'ai la « flemme » et un mal de tête fou, j'ai balancé l'ouvrage et je me suis mise à regarder le joli jardin du Directeur – (balancer)
  • J'ai mangé une bonne « chique » de pain et j'ai repris mon poste d'observation sur le tabouret – (chique)
  • Je te fais parvenir deux mots pour te dire de prendre garde à la « Gambette » car c'est une « loppe » une « coqueuse ». Ce que tu lui as dit, elle l'a répété à la surveillante – (coqueur)
  • Un baiser, trésor, une langue… – (faire une langue)
  • Je t'ai promis de ne plus penser à lui, tu vois que je suis de parole. – (être de parole)
  • je ne veux plus le voir, j'ai soupé de sa fiole, de sa sale fiole. – (en avoir soupé)
  • Je t'aime plus que jamais ! Plus le temps de la fuite approche, plus je te vois devant mes yeux ! – (fuite)
  • Oh ! pour un baiser de toi je me jetterais dans le feu. Je me crois folle, je suis comme une « loufe ». – (louf)
  • rien que nous deux comme je te l'ai promis. Je te baise la gueulette. – (gueulette)
  • Mais je t'ai dit qu'elles ont leurs têtes et il faut croire que les nôtres ne leur reviennent pas. – (avoir ses têtes)
  • Et toi, mon coeur, ma vie, qu'est-ce que tu deviens ? – (ma vie)
  • As-tu toujours des douleurs dans les reins ? tu t'en plaignais beaucoup l'autre jour. Faut voir le médecin, si ça continue, pour être d'aplomb à la sortie. – (être d'aplomb)
  • Avec qui que tu t'es disputée ? C'est pas avec cette « lésée » de Cloclo au moins ? Ces salopes-là valent pas la peine qu'on s'en occupe. – (lésée)
  • Si c'est ton amant qu'est venu je ne t'en voudrai pas pour ça, car je sais bien qu'il a pas pu te faire un enfant à travers le grillage, mais quand on sera sorties, il faudra le barrer et vite – (faire un enfant, 75798)
  • C'est dégoûtant qu'on laisse rentrer ici des salauds comme ça – (dégoûtant)
  • je vais dire à la surveillante en chef que c'est pas ton mari, que c'est un sale « mec » de la Butte qu'a déjà été condamné comme voleur sept ou huit fois. – (mec)
  • Il en a un sacré toupet de venir relancer ma chérie de mon coeur jusqu'ici. – (relancer)
  • Ah ! ces cochons d'hommes ça trouve toujours le moyen de s'introduire partout. Il aura fait du boniment à la surveillante, il y aura fait du plat, et elle se sera laissé tomber. – (faire du plat, 75799)
  • Jure-moi, ma crotte, que cette sale « frappe » [son « mec »] ne foutra plus les pieds ici ou que s'il revient tu refuseras d'aller au parloir. – (frappe)
  • J'ai des fourmis dans les arpions et des cafards dans le « ciboulot », c'est comme ça, et c'est de ta faute parce que à la veille de « calter » tu as l'air de te foutre de ma poire. – (avoir des cafards dans le ciboulot, se foutre de la poire de)
  • à la veille de « calter » tu as l'air de te foutre de ma poire. […] J'attends une explication avant ta fuite. – (fuite)
  • Quand tu auras froid tu viendras te coucher à côté de moi et je te réchaufferai, ma petite colombe. – (ma colombe)
  • c'est pour bien appuyer la thèse que je soutiens ici et dont le but est de montrer l'influence néfaste de la prison sur des filles mineures que l'on jette en proie à des « goules » assoiffées de débauche et de meurtre. – (40709)

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