Annonce amicale : 30 jours pour jacter comme mézigue, de Sylvain Vanderesse, est paru.
Mots croisés et autres jeux à gogo.
Aux éditions de l'Opportun.
Citations relevées dans “La vie des forçats” (1930)
Cette page réunit toutes les citations relevées dans La vie des forçats, avec l'entrée qui y est attachée.
- Les débats des assises l'ont abruti. La condamnation l'a assommé. – (60689)
- On apporte ensuite un costume pénal tout neuf au condamné. On le lui endosse, non sans l'avoir au préalable examiné encore sur toutes les coutures, un tailleur complice pouvant y avoir caché quelque objet libérateur. – (sur toutes les coutures)
- Les gardiens, pour tuer le sommeil, s'acharnent à une interminable partie de belote. – (tuer le sommeil)
- Brave père Jean ! Il n'a pas son pareil pour remonter un homme, lui redonner le goût de la vie. – (remonter)
- Tout est silencieux ici. Les gardiens sont presque muets, et accueillants au possible. – (au possible)
- Une porte qui claque, trois tours de clés, le bruit gras d'un verrou, et on est encore une fois dans la ratière. – (ratière)
- les gardiens sont occupés avec les nouveaux convois d'arrivants, et en profitent pour «téléphoner» à qui mieux mieux. À gauche, à droite, en haut, par les murs, les tuyaux, les W.-C., par tout ce qui conduit les sons – (téléphoner)
- Pan, pan, pan... Mais crac, une porte s'ouvre : c'est un gardien qui a surpris un «téléphoniste» et l'emmène dare-dare au cachot. – (téléphoniste)
- Pan, pan, pan… Mais crac, une porte s'ouvre : c'est un gardien qui a surpris un « téléphoniste » et l'emmène dare-dare au cachot. – (dare-dare)
- Enfin, le réveil. Quelques guichets s'ouvrent. On distribue le café à ceux qui, ayant de l'argent au pécule, l'ont commandé la veille au cantinier. – (cantinière)
- Enfin, le réveil. Quelques guichets s'ouvrent. On distribue le café à ceux qui, ayant de l'argent au pécule, l'ont commandé la veille au cantinier. – (pécule)
- Chaque prisonnier a droit de dépenser en cantine une somme prévue par le règlement. Avant guerre, c'était dix sous par jour. – (cantine)
- D'autres, que la langue démange, essaient de parler au voisin. – (la langue me démange)
- Ils sont honnêtes. Alors qu'ils pourraient lésiner sur les achats de vivres, puisque personne de les contrôle, ils achètent largement ; les plus affamés des convoyés mangent à leur faim. – (lésiner)
- Ils s'ingénient à amadouer les plus récalcitrants par quelques bonnes intentions. – (amadouer)
- Car bouger, changer de prison, voyager, même aux fers et dans une cellule large comme les épaules, c'est pour les prisonniers une distraction de choix. – (large comme les épaules)
- Depuis des années, les prisonniers des prisons modèles n'ont pas été à pareille fête. – (se trouver à pareille fête)
- Ils jurent bien de n'y plus retourner de leur vie vagabonde. Non, pour sûr. – (pour sûr !)
- Ceux-ci fument à longues bouffées, emplissent leurs poumons de l'âcre senteur, comme pour en garder davantage le souvenir dans les longs mois qui vont suivre. – (bouffée)
- La clique de la garnison répèteses airs martiaux. – (clique)
- le directeur lui-même ne peut rien à cela. Sans les mouchards, son bagne ne serait pas gardé. Et commence ainsi la haine sourde et impitoyable des forçats entre eux. – (mouchard)
- On subit des frôlements qui ne sont pas tous involontaires. L'abbé-forçat rit comme une petite folle. – (s'amuser comme une petite folle)
- Le gardien du troisième sexe a jeté son dévolu sur un jeune drôle de dix-huit ans, frais et rose comme un cochon de lait. Le lendemain, le cochon de lait demande et obtient d'être mis à l'isolement. Son gardien pourra ainsi le retrouver – (troisième sexe)
- Le gardien du troisième sexe a jeté son dévolu sur un jeune drôle de dix-huit ans, frais et rose comme un cochon de lait. Le lendemain, le cochon de lait demande et obtient d'être mis à l'isolement. Son gardien pourra ainsi le retrouver – (drôlesse)
- Le gardien du troisième sexe a jeté son dévolu sur un jeune drôle de dix-huit ans, frais et rose comme un cochon de lait. Le lendemain, le cochon de lait demande et obtient d'être mis à l'isolement. Son gardien pourra ainsi le retrouver – (frais et rose comme un cochon de lait)
- Ne prenons pas ces choses au tragique. Nous en verrons bien d'autres. – (37421)
- Ne prenons pas ces choses au tragique. Nous en verrons bien d'autres. – (en voir d'autres (futur))
- ils auront pour cinquante francs un paque de caporal que le prévôt des cellules, corrompu à son tour, leur passera cigarette par cigarette. – (caporal)
- Chacun se tient coi pour n'être pas signalé comme forte tête et être, de ce fait, interné aux îles du Salut en arrivant en Guyane. – (forte tête)
- Chacun cause bruyamment au nez des gardiens, contents eux-mêmes de ce départ qui va leur permettre quelques semaines de répit. – (au nez de)
- Ce n'est pas une mince affaire que de les mettre en ordre, quatre par quatre. L'appel n'en finit plus. – (pas une mince affaire)
- Venus de tous les coins de France élevés dans des milieux différents, condamnés à des peines inégales pour des crimes ayant pour cause des mobiles plus différents encore, ils méfient d'instinct les uns des autres. – (à tous les coins)
- Cependant, un nervi de Marseille a crié : « Les Martigues, à vos numéros ! » – (nervi)
- Les Corses et les Italiens en font autant et pactisent vite avec les Marseillais. Puis les gars de ch'Nord. Enfin les Parisiens. – (ch'Nord)
- Les surveillants changent aussi d'un bagne à l'autre les jeunes éphèbes déjà en possession de maris. À quoi bon ? Ils se marieront de suite dans l'autre bagne. Et voilà d'autres haines ardentes entre ces maris d'un même homme. – (mari)
- Les surveillants changent aussi d'un bagne à l'autre les jeunes éphèbes déjà en possession de maris. À quoi bon ? Ils se marieront de suite dans l'autre bagne. Et voilà d'autres haines ardentes entre ces maris d'un même homme. – (se marier)
- La plupart des forçats ont le mal de mer. Ils vident leurs estomacs où ils peuvent. – (vider son estomac)
- Le transport roule et tangue, escale une vague, tombe dans un trou pour remonter encore. […] Les coeurs les plus fermes chavirent. Et personne ne peut rien pour les malades. […] Il faut bien laisser passer le « coup de tabac ». – (coup de tabac)
- Ardemment, les forçats regardent par les hublots cette terre si proche qu'on atteindrait en quelques brasses vigoureuses. Quelques-uns tirent déjà des plans. Passer par un hublot, nager jusqu'au dépôt de charbon, se noircir pour avoir l'air d'un débardeur – (tirer des plans)
- Ceux-ci [gendarmes algériens] […] demandent à voir les «têtes de Turc» du convoi. Des loustics se nomment à leur place et racontent des histoires abracadabrantes aux pandores amusés. – (tête de Turc)
- Il y a dans le convoi des forçats quelques « réintégrés ». Ce sont des forçats en rupture de ban, repris en France. Ils ont passé par le Venezuela ou le Brésil, vivant comme ils pouvaient, et n'y ont pas trouvé la fortune – (réintégré)
- Ils expliquent aussi comment il faut se comporter en Guyane pour échapper aux foudres de la Pénitentiaire. Ils nomment les camps ou les chantiers où l'évasion est plus facile. – (Pénitentiaire)
- L'évasion ! Unique espoir et suprême pensée. Et un culte nouveau naît dans l'âme du forçat, le culte de la « Belle », comme on dénomme là-bas la liberté. – (belle)
- Les surveillants inscrivent des noms sur leur calepin, avec le motif. – (porter le motif)
- Les portes-clés sont des forçats, en majorité des Arabes, qui assument la charge de garder leurs codétenus. – (porte-clefs)
- Comme tous ces Arabes, sans exception, sont invertis, ils recherchent parmi les nouveaux ceux qui leur plaisent le mieux. – (inverti)
- Les veinards seront infirmiers, cuisiniers, aides-pharmaciens, aides-comptables, aides-magasiniers… Les déveinards iront faire les corvées insalubres et exténuantes dans les camps et les chantiers forestiers – (veinard)
- Les veinards seront infirmiers, cuisiniers, aides-pharmaciens, aides-comptables, aides-magasiniers… Les déveinards iront faire les corvées insalubres et exténuantes dans les camps et les chantiers forestiers – (déveinard)
- Aujourd'hui, les cuistots ont été un peu fort. Si je vais un jour à la cuisine, je vendrai jusqu'aux marmites... – (être un peu fort)
- Jamais ils n'avaient autant mangé et aussi bien, car Barrabas était un as de la poêle. – (as)
- Il y a trois catégories de condamnés en Guyane. Les relégués, dont le camp est à Saint-Laurent-du-Maroni. Les déportés […] Les transportés – (47550)
- Il y a trois catégories de condamnés en Guyane. Les relégués, dont le camp est à Saint-Laurent-du-Maroni. Les déportés (condamnés politiques), qui vont à l'Île du Diable. Les transportés – (61646)
- Il y a trois catégories de condamnés en Guyane. Les relégués, dont le camp est à Saint-Laurent-du-Maroni. Les déportés (condamnés politiques), qui vont à l'Île du Diable. Les transportés (forçats). – (transporté)
- Les punitions varient de huit à trente jours de cellule pour un seul motif. Elle s'additionnent à chaque motif. – (porter le motif)
- Les témoins entendent tout ce que l'on dit et, à l'appel de leur nom, témoignent d'après ce qu'ils viennent d'entendre, pour ou contre l'accusé, selon qu'ils veulent l'enfoncer ou le sauver. – (enfoncer)
- C'est un jeune forçat que d'autres ont violé, en lui ouvrant le ventre pour prendre le «plan» quand cet objet n'a pu sortir autrement. – (plan)
- les forçats peuvent tendre des trappes pour attraper du gibier, aller à la chasse aux papillons, cultiver un petit lopin de terre, un «abatis» qui leur donnera quelques pieds de bananes ou des tubercules comestibles – (61648)
- Il y a a là des misères sans nom. – (sans nom)
- Charvein, de fatidique mémoire, fut pendant des décades l'enfer de l'enfer. On y envoyait les récidivistes d'évasion, les réclameurs, les fortes têtes. – (réclameur)
- Les forçats travaillaient nus. Ils devaient tirer à la bricole des arbres abattus précédemment et les conduire jusqu'à la crique voisine. – (24863)
- Les nouveaux forçats ne sont en Guyane que depuis quelques jours et ils vont d'étonnements en étonnements. Ils constatent qu'il n'y a au bagne que vols et rapines, prostitution et mouchardage, injustices et corruption. – (mouchardage)
- les cocotiers agitent leurs longues palmes vertes d'où pendent des régimes de cocos dorés – (7152)
- D'autres [forçats], plus bachiques, en dérobent et les boivent dans la cale. – (61651)
- Le rêve momentané de tout forçat de la corvée générale est de s'embusquer. Les places sont l'objet d'intrigues et de commerce, aux îles comme à Saint-Laurent ou à Cayenne. Les cuisines, l'hôpital, la pharmacie sont les endroits […] convoités – (embusquer)
- Viennent ensuite les places de « garçons de famille », ou domestiques chez les surveillants et fonctionnaires. Là, les forçats balaient, lavent le linge, repassent, cuisinent, font la vaisselle, entretiennent les poulaillers, gardent les chèvres – (garçon de famille)
- Ils ont conscience de faire un travail utile et, pour la plupart, s'en acquittent à merveille, sans direction technique, puisque les surveillants sont des sans-métier. – (61652)
- Édenté, tordu, béquillard et laid comme Quasimodo, les forçats lui ont donné ce nom dont il est fier. – (béquillard)
- Édenté, tordu, béquillard et laid comme Quasimodo, les forçats lui ont donné ce nom dont il est fier. – (laid comme Quasimodo)
- S'évader des îles est si difficile que la plupart n'y pensent même pas. Il reste un moyen héroïque : se maquiller d'une maladie incurable : la tuberculose ou la lèpre. – (maquiller)
- Le maquillage de la lèpre est autrement plus difficile. Il faut d'abord avoir séjourné dans les camps forestiers où il y a des lépreux […]. Le maquilleur est censé avoir eu des rapports intimes avec une lépreuse. – (maquillage)
- Le maquillage de la lèpre est autrement plus difficile. Il faut d'abord avoir séjourné dans les camps forestiers où il y a des lépreux […]. Le maquilleur est censé avoir eu des rapports intimes avec une lépreuse. – (maquilleur)
- Que sa peau frissonne aux piqûres répétées du major et ses immenses efforts seront perdus. Car, soupçonné de maquillage, il sera enfermé en cellule, gardé à vue, les taches disparaîtront et aussi l'insensibilité – (maquillage)
- Il y a le maquillage des yeux. On met sous la paupière une graine de panacoco, ou une graine de ricin, ou encore du sulfate de cuivre. Quelques-uns ont ainsi perdu un oeil. – (maquillage)
- Les voleurs et les assassins sont mieux considérés que les évadés. Car ceux-ci donnent du fil à retordre à l'AP dont les agents aiment la tranquillité et détestent le surcroît de travail occasionné par les évasions. – (donner du fil à retordre)
- Beaucoup se maquillent pour aller à l'hôpital quelques semaines. – (maquiller)
- Il avait vingt ans. Il était blond comme les blés et plein de vice comme un épi mûr est plein de gluten. Un vieux « travaux » en fit sa femme. – (blond comme les blés)
- Les uns lisent, écrivent, peignent ou gravent des noix de coco. Les autres servent de boys ceux-là, ou de «garçons de famille» aux surveillants. – (61654)
- À peine le corps est-il dans l'eau que les requins l'ont déjà dépecé, un bras, une jambe, le tronc, la tête. C'est fini en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. – (en moins de temps qu'il ne faut pour le dire)
- Désespéré, le pauvre diable se jeta à la mer, juste à l'endroit où l'on mouille les morts. – (pauvre diable)
- Au passage de la mer Rouge, les passagers jettent pareillement des sous aux négrillons nageant parmi les requins. – (8108)
- Le bon surveillant Pied-de-Chou, pourtant si débonnaire, ne pouvait pas le rencontrer sans entrer dans une sainte colère. – (saint)
- Baille fut tué à la case numéro deux par un rival, à cause du môme Tata. – (tata)
- Cinq heures du soir à l'horloge de Royale. – (61655)
- Les ouvriers des travaux parmi lesquels on reconnaît les mécanos à leurs cottes graisseuses, et les ébénistes simples et nets comme un bon meuble. – (mécano)
- Les jardiniers portent des gamelles pleines de rata ; le surveillant Pied-de-Chou les autorise à prendre quelques légumes pour améliorer leur pitance. – (rata)
- Puis ce sont les balayeurs, pour la plupart estropiés, lamentables jambes-de-laine ou bras-de-saindoux, portant comme un fusil leur balai sur l'épaule. – (jambe de laine)
- Puis ce sont les balayeurs, pour la plupart estropiés, lamentables jambes-de-laine ou bras-de-saindoux, portant comme un fusil leur balai sur l'épaule. – (bras-de-saindoux)
- on remarque de vieux bagnards et de très jeunes éphèbes, embusqués par la grâce de leurs charmes. – (embusqué)
- Il est tellement drôle que les surveillants les plus sévères sont désarmés par sa blague. – (blague)
- Laplanchette se roule par terre et Jamis se tient les côtes. – (se rouler par terre)
- « Eh bien, m'avez-vous trouvé un costaud ? –Je le cherche, chef, il n'est pas là, je vais le f… dedans. » Le principal lève les bras au ciel, puis : « Un costaud, c'est un homme fort… » Le pauvre surveillant en reste bouche bée. – (costaud)
- « Eh bien, m'avez-vous trouvé un costaud ? –Je le cherche, chef, il n'est pas là, je vais le f... dedans. » Le principal lève les bras au ciel, puis : « Un costaud, c'est un homme fort… » Le pauvre surveillant en reste bouche bée. – (lever les bras au ciel)
- Chacun pour soi, le bagne pour tous – (chacun pour soi et Dieu pour tous)
- Ils sont maintenant autour du tonneau d'eau et lavent leur gamelle. «Pas besoin d'eau chaude, fait Janis. –T'en fais pas, on les aura, répond Tanet. –Vingt-deux, un bourriquot.» – (t'en fais pas, on les aura)
- Ils sont maintenant autour du tonneau d'eau et lavent leur gamelle. « Pas besoin d'eau chaude, fait Janis. –T'en fais pas, on les aura, répond Tanet. –Vingt-deux, un bourriquot. » – (vingt-deux !)
- Ils sont maintenant autour du tonneau d'eau et lavent leur gamelle. «Pas besoin d'eau chaude, fait Janis. –T'en fais pas, on les aura, répond Tanet. –Vingt-deux, un bourriquot.» On appelle ainsi les mouchards. Ce sont les âmes damnées du bagne. – (bourricot)
- Les portes-clés préparent leur ratatouille devant la porte de leur case. – (ratatouille)
- Les Arabes, tournés tournés vers leurs couchant, dont leurs salamalecs. – (salamalecs)
- se battant au couteau pour un regard de travers – (X de travers)
- C'est un homme incompréhensible […] volant les bourriquots, respectant les hommes d'évasion et aidant les punis en cellule. – (homme d'évasion)
- On ne compte plus ses meurtres. Il s'en tire toujours avec six mois, les témoins déclarant au tribunal que c'est le mort qui a commencé. – (s'en tirer)
- Les invertis, en faisant des effets de torse et de jambes, raccrochaient sans vergogne dans le coursier. Sans vergogne, ils allaient en quelque coin sombre et se livraient pour dix sous. – (raccrocher)
- Adroit, le cuisinier invite à manger quelques fiers-à-bras, lesquels invitent leurs mignons. – (mignon)
- Dans le fond de la case, près du couloir menant aux W.-C., le jeu de la Marseillaise s'installe. Les moeurs du bagne veulent qu'il n'y ait qu'un jeu de Marseillaise par case. – (jeu de la Marseillaise)
- Les débrouillards seuls mangent au bagne. Et une place de teneur de jeu est une bonne débrouille. – (débrouille)
- Les bourriquots tremblent à la seule pensée de signer leur nom au bas de leur déposition. Car, dans une affaire de justice, la dénonciation ne peut être anonyme comme à l'AP. – (bourricot)
- Voyons d'abord les « pas de chance », les gosses de pauvres, les abandonnés. Ceux-là leurs parents devraient être au bagne à leur place. – (pas de chance)
- Aussi loin que Hixese rappelle, il se voit parmi les romanichels roulant une vie libre et sans soucis sur les routes de France. – (romanichel)
- Trouver un prétexte pour entrer dans un château est un jeu pour un romanichel. – (jeu)
- Les priapées de la case ont le don de le mettre hors de lui, qui aime tant les femmes. – (priapée)
- on l'appelait Gueule cassée. La première fois que je le vis, j'eus un frisson d'épouvante […]. Sa figure torturée faisait peine à voir. Et de le voir là, en forçat, on avait honte pour les profiteurs de la guerre. – (gueule cassée)
- qu'on le ramène en France, qu'on le soigne s'il est dangereux ; mais pas au bagne, pas lui, pas une gueule cassée ! Un homme ainsi mutilé de la face ne peut pas être responsable. – (gueule cassée)
- À huit ans, le milieu n'a plus guère de secret pour lui. À treize ans, il a sa femme sur le trottoir. À dix-huit ans, il est au bagne. Là, à part le manque de liberté, il est chez lui. – (milieu)
- prends la cagnotte, et, le couteau à la main, lance le cri de guerre corse : «Garde-toi, je me garde.» – (garde-toi, je me garde)
- Renvoyé à Saint-Laurent, il s'évade encore deux fois, est repris et finalement interné aux îles du Salut. Il y reste quinze ans. Il a du plomb dans l'aile. Il ne joue plus, ne se bat plus, lit énormément. Il devient infirmier-panseur. – (avoir du plomb dans l'aile)
- On lui confie des sommes importantes ainsi que des secrets. Il ne trahit jamais. C'est un homme. Il a conservé le point d'honneur des hors-la-loi de sa génération. Les jeunes lui font pitié, qui se vendent comme des filles, et se dénoncent mutuellement. – (homme)
- Il est resté gavroche malgré l'âge. La joie de la case, c'est de l'entendre se chamailler avec Laplanchette en javanais. Car ils ont tous deux pris part, dans leur enfance, aux guerres entre gosses. – (javanais)
- La joie de la case, c'est de l'entendre se chamailler avec Laplanchette en javanais. […] L'un vante la supériorité des Grandes-Carrières, l'autre de Saint-Ouen. Une tournée générale de cafés clot habituellement ces régals de gueuloir. – (gueuloir)
- Jean-Marie et Marie-Anne s'aimaient d'amour. Ils avaient dix-sept ans. Marie-Anne devint grosse. Elle pressa Jean-Marie de se marier avant que les commères jacassent. – (être grosse)
- Jean-Marie et Marie-Anne s'aimaient d'amour. Ils avaient dix-sept ans. Marie-Anne devint grosse. Elle pressa Jean-Marie de se marier avant que les commères jacassent. – (jacasser)
- Les commères jasèrent, la montrèrent du doigt. – (montrer au doigt)
- Les uns s'adaptent aux moeurs du bagne dès leur arrivée, comme l'abbé incendiaire, qui avait toujours un mignon sur ses genoux, et, fait plus grave, mettait au pillage, pour payer ses passions, la pharmacie où il était employé. – (mignon)
- De grands pervertis, comme J..., condamné au bagne pour assassinat du frère de sa fiancée, se plaisent au bagne comme des poissons dans l'eau, et, pour une fortune, ne s'en évaderaient pas. – (comme un poisson dans l'eau)
- L'AP sait cela. Elle n'y peut rien. Elle laisse courir. Plus la perversion est grande, plus les divisions régneront et moins elle aura de mal. – (laisser courir)
- Pour tout le monde, le nom de Cayenne est synonyme du bagne. Les Guyanais portent cette croix, semble-t-il, pour racheter les péchés des Français. Ainsi, dit-on, le Christ portait la sienne pour racheter les péchés des hommes. – (porter une croix)
- Quand on voit les efforts inouïs que font les forçats pour recouvrer leur liberté, leur « Belle », on pense que les mêmes efforts, avant leur condamnation, accomplis dans un but louable, les auraient conduits loin dans la vie. – (belle)
- Orphelin de bonne heure, il avait débuté dans la cambriole avec les vagabonds rencontrés sur la Gironde, à Bordeaux. Naturellement, il échoua au bagne. – (cambriole)
- Très intelligent et pas du tout corrompu, il se déplaisait dans la compagnie lamentable des bagnards. Plusieurs tentatives d'évasion le firent envoyer au champ de Charvein, aux incorrigibles, où les hommes travaillent nus. – (incorrigible)
- Son corps est déchiré par les épines, ses pieds sont une seule plaie. « Marche ou crève ». Il n'y a pas de milieu. – (marche ou crève)
- Hélas ! Il est repris par la cambriole, s'en prend au consul français, lequel fait arrêter tous les suspects. – (cambriole)
- « Et toi l'ancêtre, quel âge as-tu ? –Soixante-dix, gouverneur. –Nom de Dieu ! Combien te reste-t-il à faire ? –Cent cinquante ans à peu près. –Hein ?... –Pour évasion, gouverneur. » – (ancêtre)
- D'Artagnan ne se plaisait pas à Cayenne, ville de forçats poivrots, de libérés avachis. – (poivrot)
- M. Brebis, appelé par un collègue pour vider un punch bien tassé, descendit le premier sur l'appontement de Saint-Laurent. – (tassé)
- Condamné pour la traite des Blanches, plusieurs fois évadé, repris à Paris et renvoyé au bagne, il se morfondait aux îles du Salut. – (traite des blanches)
- Il endure la cellule, les fers et les plus durs travaux avec un tel calme que les plus sévères surveillants sont démontés. – (démonté)
- Il était mécanicien, bricolait des bicyclettes, trafiquait de tout. – (bricoler)
- Il combinait des évasions pour les forçats du camp, moyennant une rétribution qu'on peut qualifier d'honnête dans ce milieu. – (combiner)
- L'enfant, maladif au départ, se portait à merveille et poussait à vue d'oeil, comme une plante sauvage des tropiques. – (61666)
- L'enfant, maladif au départ, se portait à merveille et poussait à vue d'oeil, comme une plante sauvage des tropiques. – (41746)
- Un des déportés a truqué sa serrure. – (truquer)
- « On n'en sort pas, de ce bordel de Diable [îlot nommé le Diable]... », grogne l'un d'eux. – (bordel de)
- On peut dire que toutes les idées tournent autour de ce point central : « La Belle ». Il y a les chançards et les déveinards. – (chançard)
- Leur panier au bras, l'air important, ces embusqués regardent de haut les minables libérés en quête d'une course pour une croûte de pain. – (61668)
- Leur panier au bras, l'air important, ces embusqués regardent de haut les minables libérés en quête d'une course pour une croûte de pain. – (61669)
- Les ouvriers en fer et en bois sont les premiers casés. Il y a peu d'ouvriers habiles au bagne. – (casé)
- Ceux qui tiennent le haut du pavé, ce sont les bouchers. – (haut du pavé)
- Mais les Noires sont extrêmement vindicatives. […] On se tromperait si on les prenait pour des arriérées. La pratique du Blanc les a mises à la page. Quelques-unes ont été dressées par quelque Alphonse libéré, et parlent l'argot de la Chapelle – (mettre à la page)
- « Tu me prends pour une “cave” » – (cave)
- Ils promettent la lune au surveillant principal et les voilà encore embusqués chez quelque civil. – (promettre la lune)
- Il fit surtout la guerre à la pratique ancienne du vol des denrées et des effets des forçats, connue en Guyane sous le nom bénin de « camelote ». Des agens furent punis, rétrogradés, révoqués. – (camelote)
- Il apparut une fois de plus que les Blancs ne « tiennent pas » dans les travaux durs, sous le soleil chaud des tropiques. Tous tombaient malades au bout de quelques jours. – (5475)
- Le supplément de vivres, vin, tafia et café […] était souvent dilapidé par des subalternes peu scrupuleux. Au lieu de faire un litre de lait avec une boîte, on en faisait trois : deux boîtes de lait partaient en « camelote ». – (camelote)
- Les hommes avaient touché des moustiquaires pour la nuit. Dans le sommeil fiévreux, ils les avaient vite déchirées. On ne les remplaçait pas. Impossible de dormir alors, avec ces nuées de « maringouins » venant de la vase toute proche – (61671)
- Piote est le diminutif de Pierre. – (Piote)
- Les forçats avaient confiance en lui et le citaient comme un « homme ». Au bagne, la réputation d'« homme » correspond à celle de gentleman dans la vie libre. L'opposé d'un « homme », c'est le « mouchard », le « bourriquot ». – (homme)
- Les forçats avaient confiance en lui et le citaient comme un « homme ». […] Mais réputation oblige. Piote ne traîna pas autour du marché de Cayenne avec les libérés loqueteux. – (X oblige)
- Les pères le [un aide-jardinier, indécrottable poivrot] gardaient, comme une croix, craignant qu'il fasse un mauvais usage de la liberté s'ils le mettaient dehors. – (porter une croix)
- Un autre mendiant plus vil encore […] avait relevé les noms de quarante commerçants […] Il allait tirer leurs sonnettes à tour de rôle, excipait de son incapacité à travailler à cause du paludisme, entrait à l'hôpital, retournait tirer les sonnettes – (tirer les sonnettes)
- Après avoir vécu du jeu au bagne et tiré au flanc dans des places de confiance pendant de longues années, il avait perdu le goût du labeur, en supposant qu'il l'ait jamais eu. – (tirer au flanc)
- Les uns mouraient à la peine comme des chiens. – (tuer/abattre/crever/etc. comme un chien)
- entraient à l'hôpital de la Miséricorde, d'où ils sortaient, quand ils sortaient, mal guéris et faméliques. Ceux-là auraient pu tirer les sonnettes ; ils ne le faisaient pas, cependant. Ils s'embauchaient dans les usines de borracha ou de castanhas – (tirer les sonnettes)
- ou encore acceptaient des métiers de chien pour des salaires de famine. – (de chien)
- ou encore acceptaient des métiers de chien pour des salaires de famine. – (34113)
- J'ai connu des évadés qui ne pouvaient plus s'y adapter [à la liberté]. Ils regrettaient le bagne, la quiétude relative de leurs emplois de garçons de famille ou d'aides-comptables, et aussi, disons-le, quelque ami de coeur laissé là-bas. – (ami de coeur)
- On rencontre au Brésil un certain nombre de Français, interdits de séjour pour la coco et autres stupéfiants, qui ont préféré l'exil à l'interdiction des grandes villes de France. – (coco)
- Franceschi, ancien séminariste défroqué, eut une veine rare dès son arrivée au Venezuela. – (rare)
- Un autre […] avait tâté de la peinture aux îles du Salut. En arrivant au Venezuela, il se souvint qu'il avait peint pas mal de Napoléons. Il prend sa palette et pond des Napoléons à cheval, à pied, au bivouac, à Austerlitz, à Iéna, à Moscou – (pondre)
- Il prend sa palette et pond des Napoléons à cheval, à pied, au bivouac […]... Il les vend comme des petits pains. Il réalise pas mal d'argent, achète une hacienda – (se vendre comme des petits pains)
- Il les vend comme des petits pains. Il réalise pas mal d'argent – (pas mal)
- Il y a plusieurs centaines de Guaz qui roulent leur bosse à travers le Venezuela. – (rouler sa bosse)
- Un consul de ce pays me disait dernièrement les efforts de la plupart de ces évadés pour se refaire une vie. Peu y parviennent. Ils ont du plomb dans l'aile. – (avoir du plomb dans l'aile)
- Il a fait vingt-trois ans de bagne, les trois-quarts attrapés là-bas à la suite d'évasions malheureuses. – (attrapé)
- Le bagne, c'est l'envers de la vie. Les pas de chance, les gosses abandonnés, les mal-doués par la nature, les victimes de leur psychologie morbide, les détraqués y coudoient les crapules finies. – (pas de chance)
- Le bagne, c'est l'envers de la vie. Les pas de chance, les gosses abandonnés, les mal-doués par la nature, les victimes de leur psychologie morbide, les détraqués y coudoient les crapules finies. – (X fini)
- Le bagne, c'est l'envers de la vie. Les pas de chance, les gosses abandonnés, les mal-doués par la nature, les victimes de leur psychologie morbide, les détraqués y coudoient les crapules finies. – (61677)
- Le bagne, c'est l'envers de la vie. Les pas de chance, les gosses abandonnés, les mal-doués par la nature, les victimes de leur psychologie morbide, les détraqués y coudoient les crapules finies. – (détraqué)
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