languefrancaise.net

Citations relevées dans “Les loubards” (1983)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans Les loubards, avec l'entrée qui y est attachée.

  • « loubard » rime avec « motard », « voleur » avec « chômeur », etc. – (84318)
  • ceux qui « pensent qu'à la bagarre et à vous chercher des histoires », ceux qui « cognent pour un oui, pour un non », ceux qui « jouent les durs ou les gros bras ». – (cogner, gros bras)
  • ceux qui « foutent leur merde où qu'ils soient » – (foutre la merde)
  • ceux qui « sont toujours à traîner dans le quartier au lieu d'aller chercher du boulot » – (65698)
  • ceux qui « ne peuvent pas s'amuser sans faire des conneries » – (connerie)
  • ceux qui « font hurler leur musique de sauvages », ceux qui « font pétarader leurs mobylettes ou leurs motos » – (84319)
  • ceux qui « fauchent dans les supermarchés » – (faucher)
  • ceux qui « boivent à leur âge, si c'est pas une honte ! » – (72331)
  • En fait, la notion de loubard ne porte pas nécessairement stigmatisation du point de vue de ceux qui s'auto-désignent comme tels, elle est au contraire valorisante. Par ailleurs, son usage implique des stigmatisations différentielles qui sont fonction de la position sociale de ceux qui l'emploient. – (loubard)
  • Quant aux tatouages cutanés, ils tendent à devenir, plus qu'un attribut symbolique propre aux loubards, une trace distinctive du passage en prison, une marque d'appartenance à la communauté des « ex-taulards » (comme les trois points au poignet de « mort aux vaches »). – (trois points)
  • le port de la « banane » ou – variations sur le même thème – de la « licorne », du « remorqueur » ou de la « falaise », des pattes ou des favoris, a pu être pendant un temps le corollaire obligé du « blouson noir » – (84321, 84322, 84323)
  • le style « minet » ou « snob » ou « fils à papa » (on dirait plutôt « fils de bourges » aujourd'hui) – (bourge)
  • on en verra la preuve dans la pratique dite de la « dépouille » telle que, par exemple, elle est décrite et mise au goût du jour dans « Laisse béton » : « T'as des bottes, mon pote, elles me bottent ! J'parie qu'c'est des Santiags : viens faire un tour dans l'terrain vague (…), j'te fais des bottes à la baston ! […] » – (dépouille)
  • De ce fait, le simple port de l'uniforme loubard – homologue en cela de l'uniforme policier – suffit à susciter la peur chez ceux que croise son porteur (qui l'autorise à feindre l'étonnement quand, sur son passage, les « pèlerins » s'écartent « Ben qu'est-ce qu'il leur prend ?… Ma parole, ils ont les foies ! ») – (pèlerin, 62538)
  • « c'est un rigolo, un marrant », « avec lui, qu'est-ce qu'on se bidonne ! » – (rigolo, marrant)
  • « ils ne parlent que d'histoires de pine et de cul » – (X de cul)
  • Le prestige du « motard qui n'a plus rien à prouver » s'évalue, plus qu'à la cylindrée de son véhicule, au nombre de « ses gamelles », de « ses passages à l'hosto », des cicatrices de ses blessures (« Je suis esquinté de partout »). – (gamelle)
  • Emphase du risque en prenant des virages impossibles « à fond la caisse », en descendant les escaliers « en mob » ou en se refusant à porter un casque. – (à fond la caisse)
  • L'autre fois, c'était Place des Vosges, il y a deux rockys qui arrivent, vraiment des rockys, habillés tout en noir, foulard noir, les Santiags hyper-pointues avec le bout de ferraille au bout… Gene Vincent… Enfin vraiment « les loubs rockys », des rivets dans le dos, des aigles avec des yeux en brillants… Ils sont arrivés… Ils en pouvaient plus les mecs !… Ils roulaient leur caisse, ils étaient très grands, très secs, vraiment le type même du loubard, tu vois ? [Henri, 1978] – (rocky, loub, rouler sa caisse, 84324)
  • on débouchait une « chopine », un « litron », un « kil de rouge » ou de « blanc sec » comme on commande encore un « ballon », un « quart » ou un « demi de rouge », ou comme on achète « du huit degrés cinq » ou « du onze » – (quart, demi, douze degrés, onze)
  • de la consommation dite contre-culturelle à la « défonce ». – (défonce)
  • Et si la consommation de drogues dures ou la « défonce avec n'importe quoi » ne sont pas non plus le monopole des loubards, du moins se distinguent-elles à la fois, par leur sens, de la « fumette contre-culturelle des babas-cools » – (fumette)
  • joutes physiques et verbales et des mises au défi (« T'es pas cap' de descendre les étages en mob !… ») – (cap)
  • Dans le registre de la « baston » : «C'est un méchant ! », […] «C'est le bon gros mais faut pas s'y fier !» – (78191)
  • Très jeune, il fait partie de bandes de loubards en Normandie, fréquente assidûment les bals (« baston », « emprunts » de véhicules, divers vols). Puis, à travers « la défonce », il se « baba-coolise » et se décrit lui-même comme « baba-loub' » – (loub)
  • « Alors là, il l'a pas raté !… », « Qu'est-ce qu'il lui a passé c't'enculé !… » – (passer qqchose à qqun, enculé)
  • Une fois, c'était dingue, on a dépouillé un marchand de ceintures. – (dépouiller)
  • On était trois : moi, je vais occuper le bonhomme ; un autre il prend deux ceintures, il les met sous sa veste ; un môme, pas plus haut que mes couilles, il passe, il y avait un super-paquet de ceintures attachées avec des élastiques, il prend le paquet, il le met sur son épaule et il se tire avec ! Le môme il les avait tous enculés ![entretien Charly, 1973] – (84326, enculer)
  • Quand à la « baston » entre bandes rivales presque toujours désignées par la référence à leur lieu géographique d'implantation (les « Marg's » pour la Cité des Marguerites, les « Malaks » pour la « bande de Malakoff», « Crimée » ou la « Rue de Lappe », etc.), elle est aux loubards ce que les matchs de championnat ou de coupe sont aux équipes sportives. – (84328, 84327)
  • Tout le monde avait peur. Quand il y avait un mec des Bleuets, ils avaient vraiment les jetons ! [entretien Charly, 1973] – (avoir les jetons)
  • certains éducateurs et enseignants dont, à des degrés variables, les principes pédagogiques ont pour base essentielle le « dressage », la « mise au pas », « à coups de pompes dans le cul » – (coup de pompe)
  • Pendant un moment on était vachement tranquilles, et c'est eux qui ont recommencé. Ils nous ont fait chier avec des vérifications d'identité (…). Ils s'arrêtaient sur le boulevard, et puis ils venaient à pied, en traîtres, et puis ils passaient derrière les bâtiments et ils nous coinçaient. C'est salaud, ça ! [entretien Charly, 1973] – (salaud)
  • Tac ! On allait coller sur le commissariat du 13e où on se bastonnait avec les flics. C'était le panard, tu vois ? C'était plus la fête que politique ! [entretien Henri, 1978] – (panard, bastonner)
  • moi je branchais mes potes loubards, tu vois, et je leur disais : « on va coller des affiches ». Tac ! On allait coller sur le commissariat du 13e où on se bastonnait avec les flics. – (brancher, tac !)
  • Les mecs, à la limite, la politique, ils n'en avaient rien à secouer ! [entretien Henri, 1978] – (à la limite)
  • Il faut dire que tous les mecs de banlieue, ça n'était pas pour une question de politique qu'ils allaient aux manifs, c'était pour cogner du poulet ou pour pouvoir voler. [entretien Charly, 1973] – (poulet)
  • Tu vois, moi, je voudrais bien me bouffer un flic, mais je ne peux pas, je vais me faire piquer, il me connaît c't'ordure ! Alors que dans une manif, tu as des milliers de mecs, qu'est-ce que tu veux qu'ils te reconnaissent ? Tu peux leur foutre un pavé à cinquante mètres, tu es sûr de ne pas te faire piquer… […] Tu peux te bouffer du poulet, ça fait du bien !… [entretien Charly, 1973] – (se bouffer qqun, piquer)
  • Et bon, l'éducateur, à partir du moment où tu réponds, il te cartonne deux fois plus parce qu'il est sûr qu'à ce moment-là, il peut te cogner sur la gueule et t'as perdu, parce que si un mec de trente ans il te met son poing sur la gueule, même si t'en as seize, ça fait mal, tu vois ? [entretien Gaston, 1978] – (cartonner qqun)
  • t'as tendance déjà à te défendre. Alors tu commences par enlever tes fesses quand tu le vois arriver, et puis après, quand on t'en met un, et ben, t'essayes de faire quelque chose aussi ! [entretien Gaston, 1978] – (en mettre un)
  • Quand un mec de trente ans te met un coup de poing dans la gueule, quand tu en as treize, tu te relèves pas !… Il t'arrange bien !… [entretien Gaston, 1978] – (arranger)
  • Fugues dès l'âge de 11 ans. À 13 ans, il milite aux JC « avec les loulous du quartier [entretien Gaston, 1978] ». – (loulou)
  • entre le « style baba-cool » qui dénonce la « frime de rupin » du « style bcbg », ce dernier dénonçant lui-même la « frime d'intello » du premier. – (BCBG)
  • À la MJC, on y est allé trois, quatre fois : on s'est fait virer avec perte et fracas parce qu'on s'est battu, on a cassé plein de trucs. [entretien Henri, 1978] – (avec perte et fracas)
  • Alors on a commencé à l'insulter, à le traiter de tous les noms, et puis il a morflé un de nos petits copains, alors là, on l'a défoncé, tu vois ? [entretien Henri, 1978] – (traiter de tous les noms, morfler, défoncer)
  • le dénigrement (L'« intello » est un « pédé », une « gonzesse », une « lopette », etc. « Tout dans la tête et rien dans le froc ! ») – (rien dans X, tout dans Y)
  • Il était content quoi… Bon, après il disait ce qu'il voulait, j'en avais rien à foutre… [entretien Gaston, 1978] – (rien à foutre)
  • Quand on discute, on discute de grosses, on discute de motos, de bagnoles, des trucs qui m'intéressent, quoi, pas des conneries. [entretien Charly, 1973] – (grosse)
  • des trucs qui m'intéressent, quoi, pas des conneries. Tu vois pas qu'il va me jacter des trucs de droit, non ?… Qu'est-ce que je vais pouvoir parler, moi ? Il va m'enterrer tout de suite ! [entretien Charly, 1973] – (enterrer)
  • Dépouiller un faux loubard de son blouson de cuir (« Maintenant n'importe qui se met un cuir sur le dos, des Santiags, et ça y est, je suis un loub' !… ») – (loub)
  • Moi, pour avoir une mobylette, disons que j'ai pas attendu après mes parents… Si je devais les attendre, à cet instant-là j'en aurais pas encore !… J'ai été obligé d'en emprunter une !…. [entretien Gaston, 1978] – (emprunter)
  • Les « bagnoles empruntées » pour « aller faire un tour », qu'il s'agit de parvenir « à piquer » et à conduire « sans se faire ramasser » – (emprunté, ramasser)
  • « De la bouffe » et « de quoi picoler » pour « faire la fête avec les copains » et « se marrer un coup » – (faire la fête, 63002)
  • on faisait une fête le mercredi et le mardi, on allait casser une petite épicerie par exemple. Mais on piquait même pas la caisse, y'avait rien dedans et puis on était incapable de l'ouvrir de toute façon. [entretien Henri, 1978] – (casser)

<53 citation(s)>