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Citations relevées dans “Typos de province” (1884)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans Typos de province, avec l'entrée qui y est attachée.

  • Arguenuche, mot bien fait pour un argotier – (84840)
  • le terme argot, longtemps cherché dans son origine, semble être tiré du bavardage de l'oie qui jargote ou jargonne. On appelle aussi arguenon l'endroit où l'on parle l'argot. – (84841)
  • Truc, qui primitivement signifiait un coup, un choc, veut dire aujourd'hui manière de tromper et de voler. – (84842)
  • Barbe, ivresse. L'étymologie de ce mot vient peut-être de sainte Barbe, patronne des canonniers, des pompiers, puisqu'on dit « boire un canon, pomper ; » de là la sainte-barbe, ou jour d'ébriété. – (sainte-barbe)
  • Singe, compositeur typographe : généralement, c'est le nom sous lequel l'ouvrier désigne le patron ; mais ce nom a été surtout donné par les pressiers aux compositeurs parce qu'en travaillant ils font des mouvements de singe. Balzac les appelle aussi des singes, et les imprimeurs à la presse à barreau, des ours. – (singe)
  • on dit vulgairement incendié-soûl, brûlé-soûl. – (84861, 84862)
  • qui a un hanneton dans la tête, une araignée au plafond : un toc-toc, une manie, d'où le français populaire être toqué. – (84867)
  • Pieuter, coucher sur la paille, pour piauter, coucher sur une piau, une peau ; de là pieu, un lit. – (se pieuter)
  • on dit en Normandie : badasser comme une pie borgne. On lui crevait un oeil pour la faire babiller, comme on en crevait deux au rossignol pour le faire mieux chanter. – (bavard comme une pie borgne)
  • Pompe (avoir de la), avoir du travail, c'est-à-dire de quoi pomper ou prendre des lettres dans sa casse. – (pomper)
  • Je ne parlerai pas des confrères parisiens, je préfère aujourd'hui casser du sucre sur le dos de ceux de province, tout en gardant les convenances d'usage, bien entendu. – (casser du sucre)
  • Tenez, c'était il y a huit jours la veille de notre fête, la Saint-Jean-Porte-Latine, et cette veille tombant le samedi, jour du batiau, un grand diable de paquetier, en attendant la banque, proposa, vers cinq heures du soir, une partie de cadratins à son compagnon. Aussitôt dit, aussitôt fait. – (84990, jour de batiau, 84991, banque, 84992)
  • proposa […] une partie de cadratins à son compagnon. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le premier prend six cadratins de dix et les jette sur le marbre. –Blèche ! dit-il. Un troisième typo reprend : Trois blèches, c'est gagné ! Du deuxième coup, il amène quatre et s'écrie : Coup de sorcier ! – (blèche, 84845)
  • deux cadratins sont l'un sur l'autre. Il se touchent, fit-il, ça ne compte pas. Il recommence et amène deux. Cela lui faisait six points. À son tour, l'adversaire ramasse le jeu et compte trois. Au deuxième coup, blèche. – (blèche)
  • Au deuxième coup, blèche. Enfin, à la troisième et dernière fois, il a encore trois cadratins sur le cran. –Rends-pot ! s'écrie-t-il. – Et les deux enfants de Gutenberg recommencèrent leur partie qui fut gagnée par le grand avec neuf points contre cinq, et même il fit bonhomme au dernier coup. – (faire rampeau, 84993, 84846)
  • Le moment de la banque arrivé, le prote nous fit distribuer notre paie par l'attrape-science. – (banque, attrape-science)
  • le prote nous fit distribuer notre paie par l'attrape-science. Alors chacun compta son petit avoir, et ce fut à qui bâtirait les plus curieux projets sur l'usage qu'il en ferait. Ceux qui avaient des loups prenaient leur justification pour que l'ancien mastroquet ne les choppe pas en sortant. Ils préféraient le laisser paver longtemps pendant qu'ils s'esquiveraient tranquillemite. – (loup, prendre sa justification, 84847, tranquillemite)
  • Les typos dans le conjungo mettaient de côté les faces de leurs pommes, afin de n'être pas sans un rotin. – (conjungo, faces, pomme, rotin)
  • C'est tout ce monde-là qui aurait gobé un boeuf pyramidal si la banque avait fouaillé. – (boeuf, fouailler)
  • Pas de barbe en perspective pour la Saint-Jean, s'ils avaient été coupés ! C'eût été vraiment une déveine épatante. – (barbe, 84990, coupé)
  • Les gosses serraient dans la queue de leur mouchoir leur prêt et les pinots de fade qu'ils récoltaient des ouvriers pour avoir fait leurs commissions pendant la semaine. – (gosse, pinot de fade)
  • Il est peut-être bon de vous dire que notre atelier est composé, dans la galerie des singes, d'un prote à tablier, car nous n'avons pas de prote à manchettes, d'un metteur, d'un tableautier, de quatre compositeurs-paquetiers et de deux apprentis ; et dans la galerie des ours, d'un pressier, d'un conducteur-margeur et d'un apprenti. – (singe, ours, prote à tablier, prote à manchettes, 84855)
  • Si l'on ajoute à ce tableau un rapin ou écrevisse, deux écureuils et un apprenti imprimeur lithographe, on a le tableau exact de notre ménagerie intellectuelle et manuelle. Je ne parle pas du naïf, parce que c'est un personnage à part. – (écrevisse, rapin, écureuil, naïf)
  • Les typos sont gens sortes. Aussi, le jour de la Saint-Jean, ne s'en privèrent-ils pas. Le repas de cette fête, qui n'était point une balade ordinaire, se tenait à la campagne, dans une guinguette en renom, car messieurs les gens de lettres ou de caractères sont quelque peu gourmets. – (sorte, balade, gens de lettres, gens de caractères)
  • Ceux qui possédaient un cadratin l'avaient sorti de son étui ce jour-là. – (cadratin)
  • D'aucuns étouffèrent un perroquet avant de se parangonner à table, par mesure de précaution. – (étouffer un perroquet, se parangonner)
  • D'autres, voulant anticiper sur les libations, poussaient déjà le cri : bé ! bé ! comme à l'atelier au milieu de l'après-midi. – (84860)
  • Je flairai, en voyant ces manoeuvres, coups de feu, cuites, culottes, tuites, etc., vers la fin de la réfection, surtout pour certains poivreaux que je connaissais suffisamment. Je me dis : Ce sera comme parache ! les bibassiers bibasseront, le romain deviendra italique. – (cuite, poivrot, bibasser, comme parache, coup de feu, bibassier, pincer son italique)
  • Je me dis : Ce sera comme parache ! les bibassiers bibasseront, le romain deviendra italique. Mince de rigolade, alors ! Ce sera à qui posera un ours à la société ou fera quelque postiche. – (poser un ours, postiche)
  • Devant les mets succulents de l'empoisonneur patenté, personne ne renaudait, et sauf quelques saillies plus ou moins salées et des réflexions goguenardes, la tranquillité régna jusqu'au dessert. – (empoisonneur)
  • Mais le vin échauffa les cerveaux et bientôt ce fut un déluge de mots impossibles. La dive bouteille avait fait partir la chanson. On chanta – (59635)
  • En fait-il de l'épate ! fit un bourreur de lignes au tableautier qui chantait avec emphase – (épate, bourreur de lignes)
  • Comme on le pense bien, la sorte était mauvaise en compagnie, car le moment n'était pas parfaitement choisi pour susciter une attrapance. Aussi le chanteur continua-t-il avec un accent qui dénotait un cran – (sorte, attrapance, cran)
  • C'est égal ! dit emphatiquement un autre typo, de moeurs tranquilles, mais à moitié hannetonné, à cette table je trouve, ce me semble, au fond de mon verre où repose un nectar généreux, l'oubli de mes quotidiens ennuis, et… et je… désire… –Un démêloir à monsieur ! repartit un compagnon. –V'là son hanneton qui le travaille ! dit un autre. –Quelle araignée dans le plafond ! Quel toc-toc ! Assez de mastic ! Tu nous canules avec tes ampoules ! dit enfin un troisième ; si bien que le pauvre diable ahuri se tut et que le pot-pourri de la Mère Michel fut envoyé complaisamment par le metteur afin de débarrasser le frère à la sauterelle dans la guitare. – (hannetonné, toc-toc, va chercher un démêloir, mastic, canuler, 84868, sauterelle dans la guitare, hanneton, avoir une araignée au plafond)
  • Après, l'on se mit à deviser, car personne n'avait encore envie de faire un michaud. – (faire un michaud)
  • –Tiens ! dit un mariole à son copain, voici une devinette qui n'est pas mie de pain. Pourrais-tu me dire quel est le poisson qui ressemble le mieux à un cheval de fiacre ? –Connais pas, fit l'autre. –Eh bien ! c'est la sole, parce que la solférhinocéros (la sole fait rhino, et rhino, c'est rosse.) – (mie de pain)
  • Surtout pas de montage, parce que nous n'y couperions pas. – (montage, couper dans)
  • un typo qui, ayant invité un confrère plusieurs fois à déjeuner, mais en vain, quoiqu'il promît toujours son concours au coup de fourchette – (coup de fourchette)
  • un typo qui, ayant invité un confrère plusieurs fois à déjeuner, mais en vain, quoiqu'il promît toujours son concours au coup de fourchette, s'imagina de le faire battre par le tambour de ville, avec cette annonce : Il a été perdu un compositeur typographe qui répond au nom de M. X., et qui a son domicile telle rue, tel numéro. Prière aux personnes qui le rencontreraient de le conduire chez M. Z., restaurateur, où son compagnon, M. ***, l'attend à déjeuner depuis longtemps. Il y aura une bonne récompense ! –H ! il était d'une force herculéenne, le frère, firent tous les convives. – (H !)
  • Dites donc, les amis, repris-je au bout d'un instant, nous devons convenir qu'il fait bon ici. Nous n'avons pas à nous crever les quinquets sur l'indigne copie de scribes qui ne feraient pas mal de revoir les bancs de l'école. – (se crever les quinquets)
  • À première vue, ça semble bien écrit ; mais ça n'en a que l'apparence. Et les coquilles, et les bourdons, et les doublons, et les remaniements, et les corrections de toute sorte. Nous ne les avons pas. On ne va point en Galilée, ni en Germanie. Au diable le canard ! – (bourdon, aller en Galilée, aller en Germanie)
  • Plus de pâte, plus de panama, point de planquage de sortes, plus de cri : poche ! poche ! v'la le patron ! – (mettre en pâte, panama, 84875, poche !)
  • Point n'est besoin de taper à tour de bras sur les prisonniers, ni de craindre les moines, ni de tailler des capucins. – (prisonnier, moine, capucin)
  • Ah ! s'il passait un trimardeur en règle, pas un sarrasin par exemple ! m'est avis que nous lui ferions une copieuse passade ou caristade, comme vous voudrez. – (trimardeur, sarrazin, philosophe)
  • Seulement, il ne faudrait pas que nous aurions affaire à un rouleur éhonté, avec de mauvais passifs et un baluchon à la manque. Celui qui n'a pas son saint-jean complet n'est pas encore très coupable, et ma foi il y a bien toujours quelques outils à courir dans l'atelier qu'on peut lui prêter. – (rouleur, saint Jean)
  • Je comprends un frère sortant de son pacquelin et qui cherche mèche pour tout de bon. – (mèche)
  • Vous allez me dire que je suis un pallasseur ; mais, qu'importe ; si je ne vous ennuie pas trop, je vais continuer. – (pallasseur)
  • Vous allez me dire que je suis un pallasseur ; mais, qu'importe ; si je ne vous ennuie pas trop, je vais continuer. Aussitôt chacun répliqua : Je marche ! –Vous marchez, pour quoi ? –Dame ! il faut s'entendre. Est-ce pour mon pallas ou pour que je boucle ma lourde ? –Pour votre pallas, parbleu ! – (boucler la lourde)
  • Bien, les enfants ! alors c'est urfe, urpinos, rupin, quoi ! – (urpinos)
  • Donc, turbinons de la langue, puisque c'est ma toquade, et pigez-moi la vignette bien en face, car j'aime ça, moi, quand je tiens le crachoir, d'autant plus que je ne piausse jamais !… – (84999, piger la vignette, piausser)
  • Hé ! dites-donc, qui est-ce qui connaît le nouveau petit coutiau de notre reporteur ? Étonnement sur toute la ligne. –Elle est très gentille la bergère ; mais elle a des yeux à le faire crampser dans six mois, s'il ne se donne à garde. – (petit coutiau, clamser, sur toute la ligne)
  • Allons, tant mieux ! reprit quelqu'un, s'il claque, nous irons à l'enterrement du macchabée. À propos, lithoco, pense au lapin traditionnel. – (manger du lapin, 85000, 84887)
  • On te fera une conduite en règle ; nous cirerons nos ripatons, nous engerquerons notre grimpant de cérémonie, nous délaisserons notre paletot cylindrique et nous prendrons nos belles frusques. – (ripaton)
  • Est-il rien bête ! celui-là, risposta le litho. – (litho)
  • Est-il rien bête ! celui-là, risposta le litho. Compte là-dessus, mon bon, tu attendras longtemps, j'espère. Je n'ai pas envie d'aller de si tôt ad patres. Trêve de débinance ! Ne béchons pas ! ça porte malheur !… – (compter là-dessus, débinance, 53544)
  • –Qui me passe le rhum ? demanda l'écrivain. –Derrière le poêle répliqua un malin gosse typo à mi-voix. – (derrière le poêle, chez Cosson)
  • –Qui me passe le rhum ? demanda l'écrivain. –Derrière le poêle ! répliqua un malin gosse typo à mi-voix. Celui qui en était chargé à table le réprimanda de sa réponse inconvenante et passa la cholette demandée à l'artiste et au prote, qui se versèrent chacun une rinçonnette hygiénique. – (cholette, rinçonnette)
  • Mais leurs délices sont de bécher les imbéciles qui posent pour avoir de l'esprit. – (bêcher)
  • Un amphibie embauché tout récemment et qui n'avait pas payé largement son article 4 fut bientôt interloqué par le conducteur-margeur. –Hé l'ami, lui dit-il, faudrait voir à casquer encore pour ta bienvenue, si tu veux ne plus te faire attraper… – (amphibie)
  • –Hé l'ami, lui dit-il, faudrait voir à casquer encore pour ta bienvenue, si tu veux ne plus te faire attraper… Mais pour te prouver, ajouta-t-il en riant, que je ne suis pas un mauvais diable, je t'engage simplement à te conformer au verset 20 (versez vin) de l'article précité. – Et il tendit sa coupe au pressier-compositeur qui lui versa une bonne rasade d'eau-d'eff. – (payer son article quatre, verset 20, eau d'affe)
  • M'est avis, reprit-il, que quand tu étais sur le trimard, tu te trouvais bien heureux quand tu pouvais, avec la collecte ou viaticum te payer pour deux ronds de cette boisson souveraine, après avoir boulotté un peu de fripe. – (fripe, boulotter)
  • M'est avis, reprit-il, que quand tu étais sur le trimard, tu te trouvais bien heureux quand tu pouvais, avec la collecte ou viaticum te payer pour deux ronds de cette boisson souveraine, après avoir boulotté un peu de fripe. Je sais ce que c'est, moi ! Sans compter les avaros que l'on essuie parfois sur le tour de France. – (aller sur le trimard, avaro)
  • Je me souviens qu'un vieux frère, un enfant de la balle, ma foi ! dont la culotte déchirée demandait sa remplaçante, eut toutes les peines du monde, ne trouvant pas de turbin, à s'en procurer une autre. – (turbin)
  • un vieux frère, un enfant de la balle, ma foi ! dont la culotte déchirée demandait sa remplaçante, eut toutes les peines du monde, ne trouvant pas de turbin, à s'en procurer une autre. Ce n'était pas un éhonté, et je sais que certains rouleurs, à sa place, auraient déniché quelque truc pour se renipper. – (renipper)
  • On n'est tout de même pas heureux sur la route, sans pépin quand il tombe de la lance et sans le moindre césar en poche. – (pépin, lance, césar)
  • Si par hasard on possède une toquante, la première chose que l'on fait en cette occase, c'est de la laver. – (laver)
  • En campagne, on pieute dans les fermes ; en ville, c'est dans quelque turne, où la piole et le pieu sont peu confortables, que l'on se rend, je ne dirai pas de préférence, mais par nécessité. – (se pieuter, turne, pieu, piaule)
  • C'est très bien, tu deviens bassin, interrompit poliment le compagnon de gauche ; si tu continues, je vais croire que tu es un mio maboule. – (bassin, 85003)
  • Si nous étions à la boîte, je ferais un appel au peuple en ta faveur, car tu dois avoir les amygdales sèches. – (amygdales sèches, appel au peuple)
  • Chante-nous plutôt Le Barboteur de sortes, ça nous divertira davantage. – (barboteur)
  • –Je ne suis point boeufier, répliqua le conducteur, et pour preuve, j'acquiesce à ton désir. –Batt, batt ! firent les convives. – (84892, bath)
  • Si vous aviez tous un petit béquet d'intelligence, débuta le prote après la chanson et alors que la conversation se ranimait, vous me laisseriez placer mon mot. – (85005)
  • Apprenez que ce n'est pas poli de badasser sans cesse à tort et à travers. – (84893)
  • Si tel monsieur, à peine capable d'orthographier sans faute un article (chose que nous constatons assez fréquemment), tombe sur une coquille, il taxe immédiatement le compositeur et le correcteur d'ignorants, de… que sais-je ? – (34119)
  • Ah s'il se chargeait donc de lire les épreuves, ce serait du joli que sa correction ! – (du joli)
  • Ainsi, nous disons tous : […] – oui, bido ! en signe désapprobation et de doute – (oui, Bidaut !)
  • Ainsi, nous disons tous : […] correctance, qui est une corruption du mot correction – (correctance)
  • Ainsi, nous disons tous : […] chiper, fricoter, raboter des sortes, pour piller des casses – (fricoter)
  • Ainsi, nous disons tous : […] rupinoscophe, choite, choitenosophe, pour très bien – (rupinoscophe, choitenosophe)
  • monter le job, pour faire un jobard – (monter le job)
  • Sur ce dernier mot, notre prote avala une gorgée de café, probablement pour éviter son décartonnage – (décartonnage)
  • il poursuivit son explication de notre argot par le mot décognoir, qui signifie nez au figuré. – (décognoir)
  • Un typo qui possède un éteignoir respectable regarda le prote d'un mauvais oeil ; mais celui-ci qui était dans son dur pour la converse ne s'en aperçut pas et continua – (éteignoir, converse, être dans son dur)
  • Nous disons : […] équipe, pour ensemble des compositeurs d'un journal quotidien ; mais ce mot est plus spécial aux typos parisiens – (équipe)
  • j'aime à vous dire que je vous gobe tous parce que vous m'écoutez bien, et pourtant je serais marri de vous entendre dire que je me gobe en parlant de la sorte. – (se gober)
  • Ce n'est peut-être pas méchant ce que je vais vous dire mais c'est égal, je me sens en veine de tailler de la cope sur notre vocabulaire. Et d'abord, ne gourgoussez jamais, car il n'y a rien de bon à prétendre d'un gourgousseur. – (tailler de la cope, renauder, gourgousseur)
  • Je préfère vous voir écraser joyeusement un grain. Alors, si vous vous mettez pafs et s'il y a lieu à suif, peut-être que la gratte vous passera sous le nez à l'occasion : mais ce sera tout et la rancune sera éteinte. – (écraser un grain, paf, grate)
  • Étant jeune, j'aimais beaucoup à lever des petits clous : mais, chose à noter, en qualité de mal-nommé, j'étais fort consciencieux et je détestais les lignes à voleur. – (ligne à voleur, lever les petits clous)
  • j'étais fort consciencieux […]. Si parfois il se produisait des lézardes dans mon paquet, je mettais tout mon soin à remanier ma composition. En un mot, j'aimais à être correct. – (lézarde)
  • En un mot, j'aimais à être correct. Aussi, à la lecture en première, avais-je généralement peu de corrections, bien qu'on me donnât rarement de manuscrit belge. – (manuscrit belge)
  • À ma sortie de metteur, et après avoir été homme de bois, mulet, chef de matériel, je me fis marron pendant six mois ; mais ce n'était pas mon affaire, car il faut avoir une liche diabolique pour enlever des commandes. – (85025, homme de bois, mulet, 85028, marron, avoir une liche diabolique)
  • Dans ma vie de typo, je n'ai assisté qu'une fois à une mise bas, et je vous assure que c'est triste : mieux vaut cent fois une entente cordiale entre le patron et ses ouvriers, et avoir toujours de la pompe, car je subis alors un contre-temps tout comme mes compagnons, et cependant j'étais page blanche. – (mise-bas, avoir de la pompe, page blanche)
  • Il y a vingt ans, on fêtait le pâté de veille ; mais à présent on n'y songe plus, et, en fait de pâté, il n'y a que celui que trient les gosses après que quelque consciencieux l'a rangé ! – (85032, gosse, pâté)
  • Trinquons donc à la santé de la Typographie française. Et tous choquèrent leur verre à l'unisson. –Ça tombe en registre, reprit le prote ; on ne fit pas mieux quand j'arrosai ma réglette, où la reconnaissance fut à la hauteur. – (tomber en registre, arroser la réglette, reconnaissance)
  • Voyez-vous, mes enfants, j'ai toujours eu pour principe d'éviter les roulances, et c'est pour cela que je fraternise volontiers avec tous les francs compagnons ; et maintenant que me voilà en retiration, je ne m'en porte pas plus mal. – (roulance, retiration)
  • Est-ce votre avis, père l'Arguenuche ? Je hourche ! répliquai-je, et considérant qu'aujourd'hui tout le monde doit avoir le sac, je propose une tournée en l'honneur de notre excellent prote. – Accepté ! nous cotisons tous ! – (84908)
  • Mais en attendant que le mastroquet nous serve, continuons notre argot. Je ne prétends pas aujourd'hui vous poser une sangsue, ni vérifier si vous ne comptez pas du salé, ni vous monter quelque scie. Non ! renvoyons ces balivernes au fin fond de la Sibérie. – (poser les sangsues, Sibérie, salé)
  • Et je coupai la parole au prote et m'écriai : Ut ! Emparons-nous de la sentinelle du mastroc et mettons-la en prison, histoire de nous rafraîchir le gosier ; nous ne lui demanderons pas symbole, puisque le pape est mort, car j'entends un son argentin dans le gousset de notre trésorier, qui n'y aurait pas fourré par hasard des sonnettes. – (84910, mastroc, sentinelle, 85037, 85038, le pape est mort, symbole, sonnette)
  • Mais, à force de boire, le vin avait alourdi les cervelles, et il se trouva qu'un typo moins solide que les autres laissa choir entre ses mains sa tête sur la table. –Tableau ! exclama queique goguenard moins aviné, v'là Silène qui lui taconne sur la boule ! – (tableau !)
  • Sa soulographie est complète ! – (soulographie)
  • Maintenant, vous me permettrez de vous raconter une petite histoire, puisque nous sommes sur le chapitre des balançoires. –La parole est à monsieur fit tout le monde en choeur. Surtout pas de montage, parce que nous n'y couperions pas. –Alors, je leur racontai la sorte [blague, niche] d'un typo qui, ayant invité un confrère plusieurs fois à déjeuner, mais en vain, quoiqu'il promît toujours son concours au coup de fourchette, s'imagina de le faire battre par le tambour de ville, avec cette annonce : Il a été perdu un compositeur typographe qui répond au nom de M. X., et qui a son domicile telle rue, tel numéro. Prière personnes qui le rencontreraient de le conduire chez M. Z., restaurateur, où son compagnon, M. ***, l'attend à déjeuner depuis longtemps. Il y aura une bonne récompense ! – (balançoire)

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