BOULOT, subst. masc.
Pop. Synon. de travail.
A. [L'accent est mis sur la fonction et la régularité du travail effectué] Chercher, donner du boulot; un petit, un vrai boulot ; les heures de boulot ; partir au boulot ; métro, boulot, dodo. C'est fini la rigolade. Maintenant, au boulot (GIONO, Un de Baumugnes, 1929, p. 37). Je ne dis pas. Tu fais ton boulot, il n'y a rien à te reprocher (SARTRE, Les Mains sales, 1948, 2e tabl., 1, p. 38).
B. [L'accent est mis sur la quantité de travail effectué] Il a fait du boulot, pendant qu'toi tu r'gardais les hirondelles (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 22) ; ... oh ! Je sais bien qu'il y aura du boulot pour que ça finisse, et plus encore après. Faudra bosser. Et j'dis pas seulement bosser avec les bras (BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 177).
C. [L'accent est mis sur la qualité du travail] Un drôle de boulot ! Mes jeunes gens sont gonflés à bloc ; je les ai bien en main ; ils font du bon boulot (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 127).
Prononc. 1. Forme phon. : [bulo]. 2. Homon. bouleau.
Étymol. ET HIST. 1881 bouleau « action, bagarre » (A. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod.) ; 1900 « travail » (J. RICTUS, Doléances, p. 69 dans SAIN. Tranchées, p. 23).
Orig. obsc. ; peut-être déverbal de boulotter2* (FEW t. 1, p. 609b ; ESN.) ; l'hyp. d'une dérivation sém. de bouleau* « bois difficile à travailler et qui donne beaucoup de travail aux menuisiers », d'où « travail pénible » (SAIN. Tranchées, p. 23) semble peu probable, rien ne confirmant l'emploi du terme en menuiserie ; peut-être langage des forestiers, le bouleau poussant très vite dans tous les terrains aux confins des villages, et son bois servant notamment à fabriquer des sabots (cf. il y a du bouleau à abattre et abattre du travail). (tlfi:boulot)
Au sens de Travail : usuel et général, daté de 1890 dans Sainéan ; mais on trouve : Y va y avoir du bouleau (on va se battre, jargon de voyous), dès 1881 (Rigaud), et c'est très vraisemblablement le même mot ; le sens combat se tire de travail. L'explication de boulot est à trouver ; on en a aisément de plus vraisemblables que de le tirer, avec Sainéan, du bois de bouleau et de la menuiserie en tant que le bois de bouleau est impropre à la menuiserie ; boulot ne signifie pas Difficultés au travail, mais Travail en quantité. Paris mange du pain rond qu'il nomme du boulot ; de l'équation boulot = Pain se tirent bien : 1/ du boulot, des Coups de poing (des pains), 2/ il y a du boulot (sur la planche), il y a beaucoup de travail (à faire) ; pour admettre cette étymologie de boulot; il faudra pouvoir écarter le provençal boulau, quantitié plus ou moins grande, un bon boulau, une bonne quantité (Mistral) et le verbe boulonner, travailler, escorté de la Barrer le boulon, ne pas travailler (Delesalle) (Esnault1919)
- Boulot, ou bouleau : terme technique employé d'abord par les ébénistes du faubourg Saint-Antoine (bucher le boulot). (SAINXIX)
- Ce mot a pris naissance d'abord chez les sculpteurs sur bois parce que tout morceau de bois à travailler est un bouleau ; cette expression s'est ensuite étendue à tous les corps de métier. (VIR)
- Cabinet-makers dislike to carve bouleau (birchtree). (MAR)
- Probablt de boulotter = travailler. (GR)
- Orig. obsc. ; peut-être déverbal de boulotter (FEW t. 1, p. 609b ; ESN.) ; l'hyp. d'une dérivation sém. de bouleau « bois difficile à travailler et qui donne beaucoup de travail aux menuisiers », d'où « travail pénible » (SAIN. Tranchées, p. 23) semble peu probable, rien ne confirmant l'emploi du terme en menuiserie ; peut-être langage des forestiers, le bouleau poussant très vite dans tous les terrains aux confins des villages, et son bois servant notamment à fabriquer des sabots (cf. il y a du bouleau à abattre et abattre du travail). (TLFi)
- Terme de métier qui vient du faubourg St Antoine, le quartier des ébénistes : corruption de bouleau, bois difficile à travailler. (Laut1916)
- Argot parisien courant d'avant-guerre. (Dauzat1918voc)