bistrot < bistro ; bistrotte (fém.) ; bistrote (fém.) ; ≈ bistro-tabac ; bistro-bal ; □ chez le bistro ; □ aller au bistrot >
■ (le professionnel) Marchand de vin, débitant de boissons, aubergiste, patron de bar, cafetier < ; ■ (l'établissement) débit de boissons, café, bar, petit restaurant ; □ chez le débitant, chez le marchand de vin ; □ aller au débit
- Mot devenu populaire vers 1906, s'est répandu si largement que l'Académie française l'a admis donc son dictionnaire de 1954. (DHAF)
- Origine provinciale ; le mot a probablement désigné au début l'aide du marchand de vin et ensuite la patron lui-même. (SAINXIX)
- D'origine confuse : certains le datent de l'arrivée des Cosaques à Paris lors de l'invasion de 1814 (les hommes de troupes qui n'avaient pas le droit d'y entrer officiellement faisaient rapidement en criant bistro = vite) mais GIR pense que le terme est d'origine française et que c'est une déformation de mastroquet, lui-même issu de la constraction de stroc = setier (cf. Vidocq, les voleurs) et de demi : mi-stroc qui a donné mistroquet ; ce mot devient listroquem en louchebem → bistroquet → bistroque → troquet → bistroquet → bistrot. (GIR-BIST)
- A d'abord désigné le cabaretier avant de désigner le débit de boisson ; étymologie incertaine : peut-être emprunté au poitevin « bistraud » (petit gardeur de vaches domestiques, d'où commis d'auberge). Autre étymologie peu vraisemblable : les Cosaques à Paris, en 1814, commandaient à boire en disant « bistro, bistro » (= vite en russe) : les cabaretiers auraient pris le mot pour eux. (MCC)
- Corruption de mastroquet. (AYN)
- Orig. incert. ; p.-ê. du poitevin bistraud « petit domestique », qui aurait désigné l'aide du marchand de vin ; ou encore des formes bistingo (1845), bistringue, bastringue, d'orig. obscures ; quant à une adaptation du russe byistro « vite », venue des cosaques demandant à boire à Paris en 1814, c'est une pure fantaisie en l'absence de toute attestation du mot à l'époque ou peu après ; mais l'hypothèse la plus vraisemblable rattache le mot à bistouille (par la var. attestée bistrouille et un verbe bistrouiller). → Bistouille. (GR)
- D'origine confuse, le mot bistrot date pour certains, de l'arrivée des Cosaques dans la région parisienne durant la guerre de 1814. Les hommes de troupe qui n'avaient absolument pas le droit de fréquenter un quelconque estaminet, déjouant toute surveillance s'y précipitaient à chaque occasion en criant : bistro, bistro !... ce qui paraît-il signifie : vite... vite... Après avoir absorbé ce qui leur était servi, ils disparaissaient aussi rapidement qu'ils étaient venus. C'est de cette époque dit-on que le parisien avide de nouveauté prit l'habitude d'appeler le café, le bistro. Bistrot sans T final évidemment, mais nombreux sont ceux, et nous en sommes, qui l'écrivent avec la lettre en question, pourquoi ? Nous pensons que le mot litigieux est vraiment français et qu'il provient d'une suite d'allitérations et de déformations de mastroquet tout simplement. En louchebem (ce langage particulier aux bouchers) mastroquet devient listroquem. Reprenant le mot au vol l'argot à son tour le malaxe et le refond pour en faire listroquet, listroque, troquet, bistroquet et finalement le raccourci bistrot avec un t car il ne faut pas oublier que l'on dit en parlant de son tenancier ou de sa tenancière qu'il est un bistrotier ou une bistrote. (Giraud, Bistrots, 1960)
- 1884 arg. pop. bistro « cabaretier » (G. MOREAU, Souvenirs de la Petite et de la Grande Roquette, t. 2, p. 3) ; 1892 bistrot (TIMM.) ; d'où le fém. bistrote [1914 d'apr. ESN. sans attest.] ; 1919, supra ex. 4. Orig. obsc. ; à rattacher au poit. bistraud « petit domestique » d'orig. inc. (cf. FEW t. 22, 2, p. 61a ; v. aussi ESN., s.v. bistaud) si l'on suppose que le mot a tout d'abord désigné l'aide du marchand de vin, plutôt qu'à relier à bistingo « cabaret » 1845 (RAISSON, Une Sombre histoire, I, 40 dans Fr. mod., t. 19, 1951, p. 203), bustingue (avec coquille ?) « hôtel où couchent les bohémiens » 1848 (A. PIERRE, Arg. et jargon, ibid.) et bistringue, bastringue*, tous d'orig. obsc. ; l'hyp. qui voit dans le mot, l'adaptation du russe bistro « vite » remontant aux cosaques assoiffés occupant Paris en 1814 n'est pas suffisamment fondée. Le -t final qui permet le fém. bistrote (cf. supra prononc. et orth.) est dû aux nombreux mots fr. en -ot à valeur affective (cf. NYROP t. 3, § 287-291) (TLFi)
relations
synonyme | débitant, débit |
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usage | alcool |
famille | bistro |
index | Bistrot |
datation | 1882 || ●● La journaille j'vas chez l'bistrô, / Quand j'ai assez d'fric pour un glasse. / Dam, moi, masser, c'est pas mon blô, / C'est pourtant pas qu'on soit feignasse ; / Je n'suis pas emprunté d'mes mains […] Moi, j'suis fier comm' tous les marloux ; / Et chez les bistrôs, dans les guinches, / On n'nous voit jamais qu'en Des foux, Ça fait qu'on s'gourr' pas entre aminches, Léon de Bercy, Le Rameneur, Le Chat Noir, 16 septembre 1882 (communication PBoisard) ●● cabaretier, Chez le bistro, chiff., 1884 ; cabaret, café de quartier, Un bistrot où qu'vont les estropiés, Bruant, 1901 (DHAF) ●● bistro, cabaretier, G. Moreau, Souvenirs de la Petite et de la Grande Roquette, 1884 ; bistrot, Timm., 1892 ; bistrote (fém.), 1914 (Esn.) (TLFi) |
fréquence | 312 |
registre ancien | 7 |
registre actuel | 4 |
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historique | dernière modification le 2025-06-21 05:05 (+30) (diff) |