Fam. Tu parles, vous parlez de, d'un(e)... [Marque la surprise l'irritation, l'admiration du locuteur] −(...) Dis donc, t'as entendu, c'te nuit, l'attaque ? Mon vieux, tu parles d'un bombardement qu'ils ont balancé. Quelque chose de soigné comme décoction ! (Barbusse, Feu, 1916, p. 12). C'est malheureux de voir un tacot pareil ! de Bayonne ici, quatre heures, quatre et deux font six. Six heures pour 180 kilomètres, vous parlez d'une moyenne ! les gars du tour de France font mieux... (Bernanos, Crime, 1935, p. 861).
Tu parles, vous parlez si..., comme... Tu penses bien, vous pensez bien que. « ... Vous pouvez vous mettre en grève : j'ai de l'argent, je prendrai des mois de vacances que j'irai passer sur la Côte d'Azur. » Tu parles s'ils en ont fait une, de bouille ! (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 259). Vous parlez s'il a encore été question de la relève ! Ah ! nom de Dieu de nom de Dieu ! On n'a pas idée d'être déveinards à ce point-là ! (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 36).
Absol. [Marque l'incrédulité, le désaccord, la réprobation du locuteur] Pour Heredia, je suis un paresseux. (Tu parles !) (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1899, p. 366). Goethe eut le sentiment qu'il avait encore bien des choses à apprendre. « De ce jour, clama-t-il, magnifiquement, selon les habitudes de son génie, commence une époque nouvelle ! » Tu parles ! par la suite, comme le système était excellent, on se mit à fabriquer des héros en série, et qui coûtèrent de moins en moins cher, à cause du perfectionnement du système (Céline, op.cit., p. 88). [Marque l'approbation du locuteur, le fait qu'il renchérit sur ce qui vient d'être dit] −Dans les premiers temps, c'était franc, mon vieux. Y en avait, j'l'ai vu, qui collaient leurs musettes et même leur armoire dans une voiture de gosse qu'i's poussaient sur la route. −Ah ! tu parles ! c'était l'bon temps d'la guerre ! Mais on a changé tout ça (Barbusse, Feu, 1916, p. 198). (tlfi:parler)
- parler : tu parles ! loc. interj. PHRASÉOL. - TLF, cit. Valéry, 1899 (marque l'incrédulité) ; FEW (7, 607b), v. 1910 ; TLF, cit. Barbusse, 1919 (marque l'approbation) ; R (cit.), GLLF, 1922, Brunot ; Lex.[75], PR[77], DELF, ø d.
- 1894 - «Pourtant il faut avouer que le chapeau du surnuméraire, / Le surnuméraire, bien entendu, de l'enregistrement, / - Un jeune homme charmant, / Ma chère ! - / Vous a encore une allure particulière ; / - Un chapeau qui vient de chez ?? Charles ?? / Tu parles !...» Franc-Nohain, Les Inattentions et sollicitudes, 62-63 (Vanier) - P.E.
- parler : tu parles ! loc. interj. non conv. PHRASÉOL. - TLF, cit. Valéry, 1899 ; FEW (7, 607b), v.1910 ; GLLF, 1922, Brunot ; Lex.[79], cit. Simon ; DELF, GR[85], ø d. Add.DDL 20 (1894)
- 1901 - «'Il fallait une véritable oeuvre d'art [...] on s'est donc adressé à M. Luc-Olivier Merson'. Tu parles ! » R. de Gourmont, Epilogues, 229 - P.W.
- parler : tu parles d'un..., tu parles d'une... loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - TLF, cit. Barbusse, 1916 ; GLLF, GR[85] (cit.), 1919, Dorgelès ; Lex.[79], DELF, ø d.
- 1793 - «Ah ! foutre, mon ami Duchesne, tu parles d'une espingole. Si un bougre tortigne du cul, crack, mon bougre est à bas.» Rougyff, n° 1, 183e jour de l'égalité, 2a - P.E. (bhvf:parles)