A. − Arg. milit. Médecin militaire. Je m'suis fait porter pâle, l'toubib me r'connaît toujours. Y m'fout une purge et c'est marre (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 110).
B. − P. ext., pop., fam. Médecin. C'est un très bon toubib. Zbo eut l'astuce de mener son peintre chez un toubib, lequel déclara à Modigliani qu'il n'en avait pas pour trois mois s'il continuait à boire (...). Le médecin avait peut-être raison (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 199).
Prononc. et Orth.: [tubib]. Barbusse, Feu, 1916, p. 37 : toubi. Étymol. et Hist. A. 1617 terme de relation Tabibe « médecin » (J. Mocquet, Voyages, p. 164 ds Arv., p. 478 : [Au Maroc] Cidi Hamet Talbe [...] ayant entendu qu'il y avoit un Tabibe c. un Medecin à bord de nostre navire), attest. isolée ; à nouv. 1849 tébib (F. Jacquot, Expédition du Gal Cavaignac dans le Sahara algérien, p. 151 : le tébib (médecin) du lieu) ; 1858 tbeb (Fromentin, Une Année dans le Sahel in R. des Deux Mondes, 15 nov., p. 260 ds G. Christ, Arabismen im Argot, Frankfurt am Main, 1991, p. 546 : un derviche doublé d'un tbeb (Médecin)) ; 1860 tebeb (N. Cotte, Le Maroc contemp., p. 165 : Tebeb (médecin)) ; 1863 tobib (A. Camus, Bohèmes, p. 67 : les Arabes [...] nous prendront pour de célèbres tobibs, - médecins, -). B. 1. a) 1870 arg. milit., soldats d'Afrique toubib « médecin, médecin militaire » (d'apr. Dauzat, Arg. guerre, 1918, p. 121) ; 1882 toubib (M. Frescaly, Le VIe Margouillat, p. 55 ds Sain. Lang. par., p. 159) ; b) 1873 arg. milit., en France toubib « médecin, médecin militaire » (d'apr. Esn.) ; 1879 toubib (d'apr. Dauzat, loc. cit.) ; 1916 toubi (Barbusse, Feu, p. 37) ; 1917 toubib (Genevoix, Nuits de guerre, p. 168) ; 2. 1920 fam. toubib « médecin » (Bauche, Le lang. pop. ds FEW t. 19, p. 173a) ; 1923 toubib (Martin du G., Thib., Belle sais., p. 1005). Empr. à l'ar. maghrébin ṭbι ̄b (ar. class. ṭabι ̄b) « médecin », avec adjonction d'un -ou- épenthétique. Fréq. abs. littér.: 13. Bbg. Blochw.-Runk 1971, p. 338. − Quem. DDL t. 23 (s.v. toub). (tlfi:toubib)
- De l'arabe tbib : médecin. (CODI)
- Mot algérien. (SAIN-TRANCH)
- Arabe. (PARA)
- Arabe d'Algérie tbeb, arabe class. tabib « médecin, habile savant, versé dans la connaissance d'une chose ». (GR)
- Mot importé par nos Sénégalais. (Laut1916)
- Mot arabe importé par les troupes d'Afrique. (Déchelette 3 octobre 1915, Déchelette 1918 )
- De l'arabe. (Dauzat1917MdF)
- Terme spécial au XXe corps, a acquis une vogue universelle depuis la guerre ; arabe tbibi, médecin, primitivement sorcier, pas nouveau mais popularisé par la guerre ; déjà en usage en 1870 mais seulement parmi les soldats de l'armée d'Af. ; désigne le médecin-major en 1879 au 31e d'art. ; déjà en usage en 1870 mais seulement parmi les soldats de l'armée d'Af. Le mot, dont l'emploi était très restreint, est devenu usuel dans les EM depuis la guerre. Au XXe corps en 1908-1909, était déjà courant ; dans les hôpitaux mil. n'a été répandu que depuis 1915 ou 1915. (Dauzat1918)
- Empr. à l'ar. maghrébinṭbι ̄b (ar. class. ṭabι ̄b) « médecin », avec adjonction d'un -ou- épenthétique. (TLFi)