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Bob.17767 

abruti (depuis 1594) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2025-06-11 23:03 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

abruti ⟦ abruti de ⟧ #1594 #nom

■ Fatigué, rendu bête, hébété, assommé, sans forces (drogue, alcool, travail, maladie, fatigue) ; ■ idiot, imbécile, fou ; insulte

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

abruti existe depuis 1594 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● Si l'homme à qui le vin tient l'esprit abruti, La Noue, Poésies chrétiennes, 1594 (Roland de L.)

→ Tous les mots de 1594

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1594 2002 1861 1876 1868 1880 2002 1899 1844 2019 2016 1948 1953 1945 1930 1935 1887 1897 1960 1960 1969 1932 1958 1954 1979 1935 2015 1982 2009 1935 2013 1957 1965 1815 1871 2011 2008 1903 1947 2011 1977 1976 1897 1908 1909 1910 2003 1911 1912 2002 1924 1851 1851 1927 1927 1836 1927 1927 1927 1845 1957 1923 1884 1904 1952 2003 1927 1937 1899 1945 1946 1954 1955 1955 1955 1955 1956 1989 1920 1993 1948 1972 1951 1957 1954 1846 1951 1896 1966 1904 1910 1917 1917 1957 1980 1988 1901 1961 1952 1964 1966 1981 1954 1963 1905 1889 1918 1859 1999 1905 1960 1964 1926 1982 1958 1980 1986 1901 1981 1960 1974 1972 1995 2006 1916 1916 2008 1917 1918 1980 2002 1983 1990 1915 1915 1975 1954 2004 1947 2001 1997 1998 2011 2004 1921 1963 2012 2007 1953 1975 1977 1979 1967 1958 1953 2011 1953 1968

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(prolonger la discussion)


Bonjour. On trouve cet adjectif chez La Noue (Poésies chrétiennes, 1594). 1er vers de la strophe XLI. Le 29 février 2024, Roland de L.

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi

ABRUTI, IE, part. passé, adj. et subst.
I.− [En parlant d'une pers. ; la cause de l'abrutissement est indiquée par un compl. ou par le cont. ; emploi princ. part.] Dont les qualités typiquement humaines (physiques, morales et surtout intellectuelles) ont été gravement diminuées :
1. Ce n'étoit plus ces enfants de Brutus, qui maudissoient le grand Pompée pour avoir fait combattre de paisibles éléphants ! C'étoient des hommes abrutis par la servitude, aveuglés par l'idolâtrie, et chez qui toute humanité s'étoit éteinte avec le sentiment de la liberté. F.-R. de Chateaubriand, Les Martyrs ou Le Triomphe de la religion chrétienne, t. 3, 1810, p. 243.
2. ... il se sentait si troublé que, s'il avait essayé de se lever il serait tombé sur place assurément. Il demeurait immobile, abruti d'étonnement et de souffrance, d'une souffrance naïve et profonde. G. de Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, Petit soldat, 1885, p. 192.
3. ... il [Parent] se sentait étourdi, abruti, fou, comme s'il venait de choir sur la tête. G. de Maupassant, Monsieur Parent, 1885, p. 11.
4. Mais elles ... venaient à nous du fond du café maure, lentement, la tête haute, abruties par l'étourdissant et continuel frappement des tambours funèbres ... F. Jammes, Le Roman du lièvre, 1903, p. 282.
5. Une aristocratie gâteuse, abrutie par les clubs, prostituée aux Américains et aux Juifs, qui, pour prouver son modernisme, s'amuse du rôle insultant qu'on lui prête dans les romans et les pièces à la mode, et fait fête aux insulteurs. R. Rolland, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, p. 765.
6. Il avale d'un coup le remède sans qu'abrutie de chaleur, Thérèse ait songé à l'avertir qu'il a doublé sa dose habituelle. F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, 1927, p. 238.
7. ... Honoré s'arrêta et l'on fit cercle autour de lui. Il tira la lettre un peu froissée d'être restée trois jours dans sa poche, la déploya sous les yeux du vétérinaire abruti de respect. M. Aymé, La Jument verte, 1933, p. 303.
8. Quand dix hommes vous assomment, la chair abrutie ne réagit plus. On n'est plus que matière. M. Van der Meersch, Invasion 14, 1935, p. 93.
9. Tous ces êtres semblaient avoir été pris tellement à l'improviste par les événements, qu'ils se sentaient surtout désaxés, abrutis ; effrayés peut-être, sous leur hâblerie ; mais résignés, ou bien près de l'être. R. Martin du Gard, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 508.
10. ... cet aspect de bagnards abrutis par la trique et la terreur, qu'ils n'ont pas pu prendre en quelques jours de captivité, qu'ils cachaient sous leurs airs bien cirés. E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 417.
II.− Fam. Superlatif de stupide.
A.− Emploi adj. [En parlant d'une pers. ou de l'aspect notamment du visage d'une pers.] :
11. ... il paraît que le vent tourne à la bêtise générale. Avec ça je deviens aussi de jour en jour plus stupide et plus abruti. G. Flaubert, Correspondance,1842 , p. 12.
12. ... vous savez que je suis un grand-père vrai, c'est-à-dire abruti et imbécile d'adoration pour ces chers petits êtres qui commencent quand nous finissons. V. Hugo, Correspondance, 1873, p. 344.
13. Moi, j'étais transportée, et quelquefois je lui disais : « Voyons Rimbaud, dites, tout de même, vous ne trouvez pas cela beau ; » Mais lui ne me disait rien et il me regardait de son oeil abruti. P. Claudel, Partage de midi, version pour la scène, I. 1949, p. 1069.
Rem. Dans l'ex. 12 abruti et imbécile sont hyperboliques et mélioratifs. Le mot est habituellement péj., et s'associe fréquemment à stupide (ex. 11).
B.− Emploi subst. Personne tout à fait stupide :
14. ... discours grossiers, communs, remplis de clichés, mais toujours pleins d'à-propos, de convenance avec l'intelligence des abrutis auxquels il parle, discours du bon enfant de Paul de Koch devenu homme d'État. E. et J. de Goncourt, Journal, août 1864, p. 67.
15. Chaillot (ahuri, abruti de). Celui qu'un rien étonne, sorte d'idiot. L. Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien,L'Argot ancien et moderne, 1878, p. 76.
16. ... − abruti ! C'est malin ce que tu as inventé là ! de faire endosser ton chèque par un maladroit qui n'a même pas de passeport et que je vais devoir tenir à l'oeil. A. Gide, Les Caves du vatican, 1914, p. 807.
Rem. En constr. exclam. (ex. 16), abruti est, suiv. le ton ou le cont., plus ou moins fortement injurieux ; précédé de espèce de, l'injure devient vulg.
Prononc. : [abʀyti]. Enq. : /abʀyti/.
Étymol. ET HIST. − Part. passé de abrutir, adjectivé et substantivé dep. Besch. ; l'emploi subst. est considéré comme fam. (cf. H. France 1907, s.v. : abruti, élève assidu qui s'abrutit dans l'étude ; arg. des écoles) ou injurieux.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 424. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 249, b) 698; xxes. : a) 897, b) 676. (tlfi:abruti)