Fam. Eau.
A.− Cours d'eau, nappe d'eau. Tomber, se jeter dans la flotte. Y a d'la flotte. Rien à faire ! − L'équipe où est Mélusson a creusé plus profond, et c'est de l'eau. On arrive à une mare (Barbusse, Feu, 1916, p. 345) :
Et nous voilà ballants sur ce bateau en marche, au milieu d'une mer absurde, la flotte, on flotte, nous flottons ! Claudel, Part. midi, 1949, I, p. 1074.
− Spéc. Pluie. Il tombe de la flotte (Rob., Lar. Lang. fr.). Rien que d'écouter maintenant la flotte sur les carreaux, ça me rappelle celle qui fouettait les vitres de l'atelier, à Montparnasse, et ça me donne le cafard (Carco, Voix basse, 1938, p. 37).
B.− Eau servant à la boisson, à tout usage domestique. On buvait nous autres de la flotte et de la bien claire et strictement... Alors où qu'elle partait la gniole ? (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 294).
Prononc. : [flɔt]. Étymol. et Hist. 1. 1883 « bain » (Macé ds Larch. Suppl., p. 68) ; 2. 1886 « eau » (Chautard, Vie étrange arg., p. 223). Mot d'orig. incertaine. D'apr. le FEW t. 15, 2, p. 149b, il s'agirait d'un déverbal de flotter3* « pleuvoir » mais 1 peut venir de flotter1*, cf. arg. « nager » (1836 ds Esn.). (tlfi:flotte)
- Proprement : flot ; archaïsme. (SAIN-TRANCH)
- Orig. incert., p.-ê. de flotter « pleuvoir », mais le mot désigne en anc. franç. une inondation. (GR)
- Argot parisien courant d'avant-guerre. (Dauzat1918voc)
- Une pluie où l'on flotte. (1884. Typos de province)