|

se marrer (depuis 1883) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2022-10-28 23:58 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

se marrer ⟦ se mârer ; se marer ; se marrer doucement ; laisse-moi me marrer ; marrer ; marer ; faire marrer ; tu me fais marrer ; ≠ ne pas se marrer ; pas là pour se marrer ; marer ⟧ #1883

Rire, s'amuser, se moquer, se tordre de rire ; se moquer de qqun, faire rire (parfois méprisant), amuser, rigoler ; □ laisse-moi rire (incrédulité, mépris) ; □ faire rire (amuser) ; faire rire (incrédulité, ironie, raillerie) ; ≠ avoir du mal, des difficultés, souffrir ; pas là pour s'amuser, sérieux, au travail

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

se marrer existe depuis 1883 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● 1883(?) ; Macé, 1889 (TLFi, d'après Esnault)

→ Tous les mots de 1883

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1883 2003 1983 2015 1934 1987 1989 1997 2001 1988 1925 1933 2016 1948 1945 1935 1960 1960 1979 1953 1949 1965 1954 1979 1966 1935 1969 1990 2015 1982 2009 1977 1935 2013 1957 1965 1976 1961 2011 2006 1955 2008 1976 2011 1976 1965 1977 1979 1979 1981 1983 1985 1988 1945 2003 1969 1947 1973 2001 1953 1949 1891 2000 2002 1975 2002 1963 2003 1960 1954 1899 1985 1973 1973 1925 1925 1927 1981 1957 2001 xxxx 2005 1992 1979 1904 1930 1952 1952 1984 2003 1937 1947 1945 1946 1946 1954 1955 1955 1955 1955 1956 1998 2000 2001 1976 1968 1948 1955 1951 1957 1954 1920 1951 1938 1979 1984 1980 1969 1959 1961 1952 1981 1954 1982 1957 1953 1948 1954 1901 2004 1964 1995 1952 1967 1982 1954 1980 1963 1981 1999 1974 1918 1995 2006 1918 1921 1980 1984 1981 1979 1983 1971 1984 1918 1994 1978 1979 1947 1985 2012 1997 1922 1998 2011 1889 1997 2004 1974 2012 2007 1977 1979 1958 1953 2011 1953 1953 1953 1956

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(preum's)

Bah non, personne n'a contribué !

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi

MARRER (SE), verbe pronom.
Pop. et fam. S'amuser beaucoup, rire sans retenue. Synon. se bidonner, se gondoler. À la fin, on pouvait plus se retenir tellement qu'on se marrait. On en éclatait par le nez (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 128). Chacun pour soi et Dieu pour tous, on n'est pas sur terre pour se marrer (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 99) :
... quand le convoi stoppa (...), ce fut un éclat de rire général: le général de Castelnau se marrait, les officiers de son état-major se marraient, ils étaient tous venus à la gare pour réceptionner les fameux chiens de guerre destinés à l'armée française...
CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 239.
En partic. [Avec une idée de dérision, de raillerie] Non, quelle armée ! Et on parle de chasser les Boches ? Laissez-moi me marrer (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 27). J'aime pas combattre avec des capricieux. Pour l'instant il s'étale, pourtant, joue le héros ! De quoi se marrer (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 678).
Loc. verb. à valeur factitive. Faire marrer qqn. Il nous fait bien marrer quand il imite la messe, dit Madame Duseuil (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 71). Vous me faites marrer ! dit Henri. Vous êtes tous là à attendre des choses de moi (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 366).
Prononc. et Orth.: [], (il se) marre []. QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 81 : se marait. Étymol. et Hist. 1. 1883 se marer « s'ennuyer » (G. MACÉ, Notes ds ESN.) ; 1910 verbe trans. marrer « ennuyer » (ID., ibid.) ; 2. verbe pronom. a) 1883 (?) « rire tout son soûl » (ds ESN.) ; 1889 (G. MACÉ, Mes lundis..., ibid.) ; b) 1916 « rire de quelque chose qui n'appelle pas ordinairement le rire » (BARBUSSE, Feu, p. 233). 1 orig. incertaine, prob. de l'esp. mareo « ennui » (dep. XVIIIe s. d'apr. AL.), marear « ennuyer » (dep. XVIIIe s., MORATIN, ibid.), marearse « avoir le mal de mer » (dep. le XVIIe s., M. ALEMAN, ibid.), (v. ESN.), le passage sém. étant du même type que celui du mot noise* (du lat. nausea « mal de mer »); plutôt que dér. de marre* (FEW t. 16, p. 535b). 2 prob. par antiphrase de se marrer1, se marrer signifiant également « rire (amèrement) de quelque chose qui devrait plutôt faire pleurer » (v. 2b), (v. FEW loc. cit. ; BL.-W.3-5), plutôt que de marée « cuite » (v. ESN.). Fréq. abs. littér. : 194. (tlfi:marrer)