B.− Au fig., rare au plur., fam. Tristesse lancinante accompagnée d'idées noires et d'un sentiment de profonde lassitude. Synon. bourdon (arg.) ; mélancolie, spleen (littér.) :
2. Le spleen de Londres, lent, mouvant, subtil, qu'est-il à côté du cafard de New-York combattu à coups de cocktails, de l'affaissement nerveux qui nous y guette? Un Européen résiste quelques mois. Le Newyorkais n'y échappe que par les départs. Le salut dans la fuite. Morand, New-York, 1930, p. 280.
SYNT. Attraper, avoir, donner le cafard; un jour, une période, une crise de cafard.
En partic., fam. Cafard de + subst.Nostalgie sombre. Je savais quand ça le reprenait ce cafard des architectures, c'était surtout à la campagne (...) Il lui revenait un coup de souvenirs (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 444).
Loc., fam. Coup de cafard. Acte irréfléchi inspiré par le cafard :
3. Beaucoup de ces entreprises [les évasions], au début surtout, n'ont pas eu d'autre fondement qu'un « coup de cafard ». Décidées sur une impulsion et exécutées, sinon dans l'heure même comme cela s'est vu, du moins à bref délai et sans préparation, ... Ambrière, Les Grandes vacances, 1946, p. 219. Hist. 2. 1857 cafard « idées noires » (Baudelaire, Les Fleurs du mal, p. 196). Du sens « blatte » est issu le sens 2 également p. métaph. (cf. avoir le bourdon). (tlfi:cafard)
Usuel et général ; courant dans les corps africains et coloniaux, généralisé par la guerre ; (cafard vert est le plus terrible, comme la manille verte est la manille la plus forte, celle d'atout) ; sématisme : insecte rongeur (Esnault1919)
- Expression used by the poilus when they have the blues in their trenches. (MAR)
- Appellation métaphorique analogue à hannetons et araignée. (SAIN-TRANCH)
- De cafard = esprit dérangé. (GR)
- Armée d'Afrique, avant la guerre. (Dauzat1918)