POULET, subst. masc.
B. [Poulet désigne une pers.]
2. Arg., pop. Inspecteur, enquêteur de police en civil ; p. ext., policier. Synon. perdreau, poulaga (infra rem. 1). Allez-vous-en ou je tire... ou j'appelle la police ! (...) Pas si pressé de voir arriver les poulets, il tirait avec un silencieux (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 155). Et moi, pauvre con ! si je ne m'étais pas méfié, question drogue, il me filait aux poulets (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 563) :
2. Le geste de Gonzague, inspiré par le mépris de la facilité (...) aboutissait à ce paradoxe : avantager un lascar qui vivait sur des principes contraires (...). C'était tout juste si maintenant il ne faisait pas figure de mouchard (...) lui (...) que les poulets n'avaient jamais su faire parler ! H. BAZIN, Bur. mariages, 1951, p. 85.
Prononc. et Orth. : 5. 1911 arg. « policier » (d'apr. ESN. 1966) ; cf. 1928 (LACASSAGNE, Arg. « milieu », p. 166).
Dér. de poule1* ; suff. -et* ; le sens 3 peut-être parce qu'en pliant ces billets, on y faisait deux pointes qui ressemblaient à des ailes de poulet (BL.-W.1-5). Bbg. SCHÖNE (M.). Poulet « billet doux ». Fr. mod. 1942, t. 10, p. 232. (tlfi:poulet)
- De poule = police. (GR)
- Il semble que Yonnet ait raison de rattacher « poulet » au nom d'un chef de service du XIXe dont l'activité et la sévérité sont restées proverbiales. (Arnal) [où Yonnet aurait-il proposé cette hypothèse? gb]
- Non péjoratif ; pas outrageant ; cela dépend évidemment de l'intention de celui qui les [poulet et flic] emploie. Ils sont entrés dans la coutume et font partie de notre vie. (Arnal)
- Ce terme tend à disparaître de plus en plus. (Michel Alexandre, 1997)
- Utilisé depuis la fin du XIXe, lorsque le 36, quai des Orf., a été construit sur l'emplacement d'un marché aux volailles. (Dauré2010)