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Bob.2201 

miché (depuis 1732) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2025-01-31 02:04 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

miché ⟦ Miché ; michet ; mich' ; miche ; femme miché ; □ faire un michet ; faire un miché ; lever un miché ⟧ #1732 #nom masc.

■ (hist.) Sot, dupe ; < ■ (prost.) client de prostituée (ou de prostitué), celui qui paye pour baiser ; ■ entreteneur d'une fille ; ■ (homme riche) riche client d'une prostituée ; personne riche, homme généreux qui dépense sans compter ; ■ client, homme ou femme qui paie (péj.) ; ■ (par ext.) imbécile, niais, client, dupe, bête ; (amant de passage, individu), (femme qui paie) ; ■ (rare) homme aimé entretenu par prostituée ou courtisane (souteneur qui l'exploite) □ trouver un client, ramener un client

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

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Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

  • 1927. Souvenirs de la vie de plaisir sous le second Empire
    Cette femme, après lui avoir mangé deux cent mille francs, tout son bien, l'avais lâché, non pour un miché mais pour un greluchon, c'était la fin de tout.
  • 1949. Un drôle de mec - Roman traduit de l'argot américain
    Il fallait qu'elle aille au boulot, essayer de lever un miché. Le plaisir c'est bien gentil mais le travail avant tout
  • 1790. Le courrier extraordinaire des fouteurs ecclésiastiques
    je ne suis ni belle ni jolie, mais j'ai de ce qui se magne avec plaisir ; et les michés qui sont une fois venus chez moi me préfèrent à toutes mes soeurs du quartier
  • 1889. Paris-Impur
    elles s'arrêtent de temps en temps devant un magasin pour bien s'assurer que le suiveur ne perd pas la piste et qu'il est un miché sérieux ne suivant pas en amateur
  • 1937. Bagatelles pour un massacre
    Regardez un peu les gens riches, ils y habitent presque plus. Quand ils y passent deux mois par an, c'est le bout du monde !… Paris manque à présent de tout, ils le savent bien les michés
  • 1966. Les cahiers du capitaine Georges - Souvenirs d'amour et de guerre (1894-1945)
    J'étais vraiment le client, le miché, l'anonyme, le passant qu'on ne reverra jamais
  • 1904. Les robes noires
    le divorce est prononcé au profit de la femme par des juges qui acceptent que celle-ci se dise lingère alors qu'elle faisait la rampe à Marigny et se disputait […] avec ses compagnes l'honneur d'avoir levé un michet de l'orchestre
  • 1938. Moi, un nain
    On n'a pas l'idée de me prendre pour un client ni pour un miché, on sait que nous sommes des copains, sans plus
  • 1974. Le roman d'un turfiste
    J'ai beau être miché, je vais vous dire, ces putes, elles sont un peu comme des encaisseuses du Crédit Lyonnais. Y'a pas beaucoup de surprise.
  • 1911. Le journal à Nénesse
    le vieux, qui est allé à Chantilly, m'a donnez rendez-vous pour ce soir dans le passage des Panoramas… Dans le passage des Panoramas, il y a toujours des michés très rupins… Qui sait ! Je ferais peut-être quelque chose en l'attendant…
  • 1974. J'ai été 16 ans médecin à Fresnes
    « Un miché, c'est tant ! » Ses prix étaient relativement modérés. Ce professionnel, qui remuait de la croupe, fade blondasse de plus de trente-cinq ans, était, en fait, assez répugnant.
  • 1903. Les enracinées
    Oui, c'est comme ça fifille, on va se tirer et reprendre son petit turbin avec ardeur. Ce que je vais les aguicher les michés. Je suis capable d'en faire trente par jour
  • 1970?. Paris passionnément
    Mais ces charmes, elles les monnayaient, ces putasses ! Depuis quarante-huit heures, j'avais remporté des succès trop flatteurs pour me résigner à jouer le rôle humiliant du « miché ».
  • 1835-1840. Les dames de maison et les filles d'amour
    plus sept ou huit filles, bien dressées, qui vous engagent à entrer, en employant le protocole usité. Ensuite demandent le petit cadeau, et foutent, branlent et paillassonnent plus ou moins suivant la générosité du miché.
  • 1914. La grâce de Bichu, dans Racaille et parias
    –Ah ! pige-moi ces longues pattes que ça a, pour cavaler ?… On aurait les pareilles, nous aut's… mais rien qu'les femmes, naturell'ment… c'qu'on s'défilerait d'la corvée auprès des mich' ! –Un coup d'jarrets, on t'les plaqu'rait au bas d'la Butte pour leur fair' un pied d'nez du haut du Sacré-Coeur !
  • 1815. Le Palais-Royal ou les Filles en bonne fortune
    Les filles appellent un miche l'homme qu'elles font monter chez elles, et qui les paye.
  • 1898. Les criminels
    Gagner assez d'argent pour se payer plus tard un bon fusil, voilà toute l'ambition du Corse. Les moeurs de ce dernier sont assez pures. Quand il se prostitue – ce qui arrive rarement – il ne fait miché que parmi les compatriotes.
  • 1989. Képas
    Quand j'étais môme à Pigalle, je me plantais contre un arbre ou un mur et je ne bougeais plus. C'était le miché qui abordait.
  • 1987. Néons
    Il propose qu'on s'associe, il dit qu'il dévalise les michés bourrés, je demande : « C'est quoi, un miché ? » –Ben, c'est un pédé qui raque pour baiser
  • 1861. Les souteneurs ou les amants de coeur
    Il me restait à connaître la seconde espèce de michés. Les petits jeunes gens, ceux qui croient être aimés pour eux-mêmes, qui s'imaginent qu'une femme ne peut les voir sans devenir immédiatement amoureuse de leur personne, de leur grâce, de leur esprit. Cette catégorie, très-nombreuse, est choisie de préférence par les lorettes qui font du sentiment tout à leur aise avec ces jeunes naifs, et qui les quittent au bout de huit jours lorsqu'ils commencent à devenir exigeants et veulent que leurs maîtresses soient fidèles, ou même après avoir reconnu le vide de leurs idées sentimentales.
  • 1870. Le sublime ou le travailleur comme il est en 1870, et ce qu'il peut être
    le terme arrive, elle lui persuade que son michet (3) l'a quittée à cause de lui, et que les meubles ne sont pas en son nom, on va la renvoyer ; le pipelet intervient et le ravale. Il paie et emmène les loques et la fleuriste chez lui. Ce n'est pas la peine de payer deux loyers. Il est acoquiné. [(3) Michet, entreteneur, il y a le michet sérieux, celui qui donne beaucoup, devant celui là elles se mettent à plat ventre, on lui lèche les pieds.]
  • 1790. C'est foutu, l'commerce ne va pas
    ce pourfendeur de Mars avoit bien affaire aussi de s'présenter pour nous enlever nos michés. C'te jeunesse, ça nous a lâché pour courir après lui, & je n'la désapprouvons pas da non
  • 1784. Confession d'une jeune fille, dans L'Espion Anglois, tome X
    sans toucher aux parties de la génération, ce que l'on évite avec le plus grand soin, elles prennent enfin une telle vigueur, un désir si violent du coït qu'il faut y satisfaire ou y suppléer en provoquant la nature par les frottemens différens suivant le genre de plaisir que cherche le Miche (1). [(1) J'ai conservé, Milord, ce terme de Mlle Sapho, comme d'une énergie difficile ou plutôt impossible à rendre autrement. Il exprime de la façon le plus méprisante la vilité du rôle que joue dans les mauvais lieux un homme qui n'y reçoit du plaisir qu'en proportion de l'argent qu'il donne. Les filles appellent bon Miché celui qui paye bien mauvais miché celui qui paye mal, sot miché, celui qui n'a pas le ton ou les allures au lieu où il se trouve.]

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

miché existe depuis 1732 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● Caylus, Le Bordel, 1732 (bhvf) ●● il faut cependant trouver quelque miché qui prenne la moitié de st' enfant, sot qui se laisse duper, Caylus, Le Porteur d'eau, 1739-47, cité par Michel ; amant qui paie les faveurs d'une fille, Mérard de Saint-Just, 1764, cité par Larchey 1861 (TLFi) ●● Dupe née, jobard, [Margot, enceinte : Je dois] trouver quelque Miché qui prenne la moitié de st'enfant, poissard, 1739 ; celui qui paie l'amour, filles, 1764 (DHAF)

→ Tous les mots de 1732

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1732 1866 1861 1841 1884 1987 1989 1925 1933 1930 1929 1778 1791 1790 1789 1790 1897 1897 1897 1897 1898 1898 1953 1935 1966 1815 1914 1914 1840 1840 1961 1961 1955 1955 1875 1863 1820 1970 1912 1841 1903 1974 1907 1836 1892 1927 1894 1934 1901 1897 1881 1870 1971 1949 1905 1885 1960 1899 1925 1935 1981 1790 1802 1791 2003 1732 1939 1939 1884 1904 1930 1889 1952 1937 1954 1955 1948 1920 1951 1966 1904 1938 1901 1979 1922 1851 1895 1895 1895 1966 1901 1952 1975 1908 1910 1815 1967 1891 1927 1897 1947 1997 1974 1911 1924 1950

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(preum's)

Bah non, personne n'a contribué !

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi

MICHÉ, subst. masc. et adj.
I.− Arg., subst. masc. Client d'une fille publique. Il me semblait, parfois, que nous étions en maison et que nous attendions le miché (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 291) :
1. Le soir, au Petit Luxembourg, les vieilles pauvres catins qui traînent sur les bancs, cherchant l'ombre pour leurs rides mal fardées et de pauvres michés pas difficiles. Léautaud, Journal littér., 1, 1903, p. 75.
− P. ext. Homme qui entretient une femme. On le reverra, Jadin : c'est une excursion, pas plus. C'est une fille qui a son genre de vie, elle saura jamais garder un miché (Colette, Vagab., 1910, p. 22) :
2. Il y a longtemps que je la guettais, la Carlotta. Oh ! c'était une petite filature qu'on m'avait demandée. Un vieux client, avec qui j'ai eu à faire dans une histoire de drogues, il y a quelques années. Un homme de bourse. Il est en affaires avec le miché de la donzelle... Aragon, Beaux quart., 1936, p. 453.
II.− Pop., subst. masc et adj. Sot, dupe. Synon. pop. cocu. C'est parce que nous, au P.C.I., nous avons compris le marxisme que les Staliniens nous en veulent tant... − Vous autres, vous êtes doublement michés. Vous comprenez le jeu et vous ne le jouez pas (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 264).
Prononc. : [miʃe]. Étymol. et Hist. 1. 1739-47 « sot qui se laisse duper » (Caylus, Le Porteur d'eau ds Les OEuvres badines, X, p. 551 ds Michel : il faut cependant trouver quelque miché qui prenne la moitié de st' enfant) ; 2. 1764 « amant qui paie les faveurs d'une fille » (Mérard de Saint-Just ds Larch. 1861). Forme pop. de Michel avec amuïssement de la consonne finale; on rencontre aussi les formes michaut « nigaud » (ca 1510 Les Secretz et loix de mariage ds Anciennes poésies frces, III, 169) et michon « sot » (1611, Cotgr.). Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. Quem. DDL t. 19, 23. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 116, 293. (tlfi:miché)