Argot
A.− (Personne) qui se laisse tromper facilement ; niais. Il y avait une femme avec lui [un jeune type], pas trop cave et bien fringuée (Sartre, Le Sursis, 1945, p. 163).
B.− (Personne) qui n'est pas du « milieu ». Anton. affranchi, mec.
Rem. 1. R. Fallet, Banlieue Sud-Est, 1947, p. 17 emploie le mot au fém. 2. On rencontre aussi en ce sens l'adj. cavé (cf. cavé2).
Prononc. : [ka:v]. Étymol. et Hist. 1882 arg. « homme fait pour être dupé » (cité par P. Guiraud ds Cah. Lexicol., t. 16, p. 68) ; 1901 (Rossignol, Dict. d'arg., p. 24 : cave, imbécile) ; 1928 (J. Lacassagne, P. Devaux, L'Arg. du « milieu », p. 44 : cave [...] Celui qui n'est pas du « milieu »). Prob. issu de cavé « homme simple » 1835 [Raspail] ds Le Réformateur, 20-9, p. 2 (qu'il a progressivement supplanté dep. 1914 d'apr. Esn.), part. passé de caver2* terme de jeu, également attesté au sens de « tromper » (1896, G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 61) ; l'hyp. d'une dérivation régressive, avec sens passif, de caver « tromper » issu d'un sens « mettre au trou, en prison » [qui ne semble pas attesté] selon le même procédé sém. que blouser* (Guiraud, loc. cit.) manque de fondement. L'hyp. d'une orig. mérid., le mot étant à rapprocher du prov. cavec subst. masc. « chevêche, chouette », adj. « sot » [Pt Levy] (Prigniel ds Fr. mod., t. 32, pp. 119-124) fait difficulté du point de vue phonétique.
DÉR.
Cavette, subst. fém. Femme qui n'est pas du « milieu ». Attesté ds Rob. Suppl. 1970, ds Esn. 1966 et ds Sandry-Carr. 1963.− 1re attest. 1926 (d'apr. Esn.) ; de cave2 « personne facile à duper », suff. -ette*. − (tlfi:cave)
- Allusion à l'estomac de l'homme qui emmagasine une foule de choses. (VIR)
- La cave est l'argent que le joueur met devant lui. (AYN)
- Mot du vieil argot commun peu à peu abandonné. (Arnal)