ne pas s'en faire < faut pas vous en faire ; y'a pas lieu d't'en faire ; faut pas s'en faire ; sans m'en faire ; qui ne s'en fait pas ; □ on s'en fait pas ; □ t'en fais pas ; ≠ s'en faire >
■ (anxiété) Ne pas s'inquiéter, ne pas se faire de souci ; ne t'inquiète pas ; ■ (insouciance) avoir la belle vie, ne pas faire d'effort, ne pas se donner de mal ; □ (spécialement) formule employée par les Poilus pour se remonter le moral ; ≠ s'inquiéter, se soucier, se tourmenter
- Qui ne se fait pas de bile, de mauvais sang, de soucis… (AYN)
- Sous entendu : de la mousse. (Déchelette 8 août 1915 et Déchelette 1918)
- Se faire de la bile ; date de vingt ans au moins (erreur de Sainéan qui le croit nouveau). (Dauzat1917MdF)
- « Puis, comme elle était pâle et les yeux inquiets, il lui dit les trois mots, qui sont toute la philosophie des Parisiens, peut-être même de notre race, – les trois petits mots qui veulent dire : on n'est plus des gosses ; il y a des ressources ; tout n'est pas perdu ; tout sera peut-être gagné ; presque tout s'arrange ; la terre tourne tranquillement ; et Dieu ne pas être... méchant homme ; – il y avait tout cela mêlé dans la cervelle de Gaspard quand, avant de monter dans le train, il dit très tendrement : –Bibiche… t'en fais pas ! » (Gaspard1915, p. 224-255)
- S'en faire : date de 20 ans au moins (erreur Sainéan) ; ne pas s'en faire, abrégement de ne pas se faire de bile, un des mots à succès popularisés par la guerre. (Dauzat1918)
- Argot parisien courant d'avant-guerre. (Dauzat1918voc)