PANIER, subst. masc.
P. anal., fam. Voiture inconfortable (infra C 1 p. méton.). Moi, disait Hâan, voilà comment je comprends les voyages ! Ne me parlez pas de ces vieilles pataches, de ces vieux paniers à salade qui vous éreintent (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 177). En partic. Voiture cellulaire, car de police. C'était une voleuse (...) que la gendarmerie transférait d'un lieu à l'autre dans un de ces odieux véhicules que les gamins de Paris appellent métaphoriquement paniers à salade (HUGO, Rhin, 1842, p. 42). Minuit sonna. Un panier à salade s'arrêta devant la porte. Charles regarda de tous ses yeux. Il vit enfourner de ses compagnons, le barman et M. Alexandre, plusieurs poufiasses, la tignasse de marchand de marrons de Pedro. Puis la voiture s'ébranla (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 471).
Étymol. et Hist. p. ext. 1814 panier « voiture de police pour le transport des prisonniers » (d'apr. ESN. 1966) ; 1822 panier à salade « id. » (CUISIN, Vie des coulisses, p. 223 ds QUEM. DDL t. 3) (tlfi:panier)
- panier à salade loc. nom. m. non conv. JUST. "voiture cellulaire" - FEW, E, PR[67], 1827 ; ND2, déb. 19e ; L, DG, ø d. Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1822 - «On les appelle vulgairement paniers à salade.» Cuisin, Vie des coulisses, 223 - P.W.
- panier à salade loc. nom. m. TRANSP. "petite voiture légère découverte" - FEW (7, 537a), 1867, Delv. ; L, ø d ; absent TLF.
- 1866 - «Elle a maintenant un panier à salade, deux poneys et des laquais dorés sur tranche [...]» La Lune, 13 oct - J.Gi.
- panier à salade loc. nom. m. TRANSP. "petite voiture légère découverte" - FEW (7, 537a), 1867, Delv. ; L, ø d. "Par métonymie"
- 1867 - «Mlle Z... qui, après avoir passé par le théâtre d'Offenbach, est devenue l'un des paniers à salade les plus élégants du Bois [de Boulogne] [...]» E. Blondet, in La Lune, 14 juill., 4 - J.Gi. (bhvf:salade)
- Sous la Restauration, les voitures de transport pour les prisonniers étaient en osier comme un panier-à-salade, et les voyageurs y étaient secoués comme de la laitue entre les mains d'une cuisinière. Or, les prisonniers, qui sont prompts à saisir les analogies, donnèrent à ces voitures le nom que vous savez. (1841. Les Prisons de Paris, par un ancien détenu, p. 43)
- Balzac dit que ce surnom vient de ce que primitivement la voiture était à clairevoie de tous les côtés et les prisonniers devaient y être secoués comme des salades. (SAINXIX)
- Ainsi nommée parce qu'autrefois cette voiture était à clairevoie. (VIR)
- Voir FORT : « L'agent et le colignon, ballotés et sécoués comme dans un panier à salade » → à cause de l'inconfort ? (gb)
- Parce que les occupants étaient secoués. (Bouchardon 1923 cité par GIR)
- Balzac dit que ce surnom provient de ce que primitivement la voiture était à claire-voie de tous côtés ; remplacé en 1866 par omnibus. (PAR-IMP)
- « Sous la Restauration, les voitures de transport pour les prisonniers étaient en osier, comme un panier à salade, et les voyageurs y étaient secoués comme de la laitue… ». (CHAU-VIE cité par GR)
- Encore une institution qui s'en va ! Le panier à salade vient de disparaître, ou, plutôt, il devient automobile. Il n'est dont plus le panier à salade. Sait-on que ces véhicules furent chantés par Mac-Nab dans des couplets qui devinrent célèbres à l'époque ? Le chansonnier, après avoir parlé des richards qui possèdent des attelages de luxe, supposait que son héros, qui avait maille à partir avec la police, professait le plus grand dédain pour les moyens de transport habituel, et il concluait : / Moi, pour m'ballader j'ai choisi / L'omnibus de la Préfecture ! / « L'habitué » célébrait ensuite les charmes des voitures dites « panier à salade » : / Il est magnifique et pas cher / L'omnibus de la Préfecture ! (VITER1920)
- Et tout d'abord, il faut que je vous explique ce que c'est que nous appelons un panier à salade, ce que vous appelez une voiture cellulaire et ce que le titi appelle : la berline de l'Emigré. [...] un panier à salade est une voiture carrée, à quatre roues, ayant peu ou pas de ressorts. [...] Cette voiture est divisée en deux parties par un couloir ouvrant à l'extérieur. À l'un des bouts du couloir se trouve un garde, celui que le public voit et l'inspecteur de police, celui qu'on ne voit pas, se promène continuellement dans le couloir. De chaque côté, symétriquement se trouvent six petites armoires étroites et hautes comme des bières posées debout, et munies d'un banc pour s'asseoir. C'est ce que nous appelons les cellotes. (Pyat, Chiff. de Paris, p. 738)
- « sans doute parce qu'il y fait glacial en hiver, etouffant en été, et parce qu'on y est si bien secoué qu'on doit perdre en route tuus les asticots, toutes les saletés, tous les péchés ». (CHOIS1930)
- Il était jadis en osier. (Arnal)
- Cette appellation remonte aux estafettes du type « Tube » Citroën dont toutes les vitres arrière étaient grillagées comme un panier à salade. (Michel Alexandre, 1997)
- « Nous étions à discourir de la sorte, lorsqu'une voiture grillée en forme de cachot ambulant, escortée de quelques gendarmes, entourée de geôliers porteurs d'énormes clefs, vint à frapper nos regards du côté de La Force ainsi que de la Conciergerie ; ces prisons sur roues avaient reçu successivement une demi-douzaine d'hommes à l'air sombre et affligé, et dont les mains étaient chargées de chaînes... - Ces clôtures roulantes, me dit mon lynx, auxquelles vous remarquez d'ici des verroux, des barreaux et tout l'appareil terrible des prisons, en sont en effet : on les appelle vulgairement paniers à salade ; elles transportent des provinces à Paris, ou de Paris dans les provinces, les prévenus mis en jugement ». (Cuisin, Peintre ds coulisses, 1822)
- Pour certains vient du fait que ce car était jadis en osier ; pour d'autres parce que les vitres arrières des fourgons Citroën étaient grillagées comme un panier à salade. (PetG56)
- Date du XIXe, époque à laquelle ce véhicule était carrossé en osier, matériau dont étaient faits les récipients pour égoutter la salade. (Dauré2010)