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Citations relevées dans “L'intérieur des prisons, réforme pénitentiaire, sytème cellulaire, emprisonnement commun ; suivis d'un Dictionnaire renfermant les mots les plus usités dans le langage des prisons, par Un Détenu” (1846)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans L'intérieur des prisons, réforme pénitentiaire, sytème cellulaire, emprisonnement commun ; suivis d'un Dictionnaire renfermant les mots les plus usités dans le langage des prisons, par Un Détenu, avec l'entrée qui y est attachée.

  • s'il donnait la chasse aux malfaiteurs, c'était toujours au moyen des malfaiteurs eux-mêmes. – (donner une chasse à qqun)
  • il sait découvrir les coupables ; et il a, pour cela, un secret à lui. Ce secret consiste dans la révélation et le moutonnage. Il a imprimé à ce nouveau genre de dénonciation […] un cachet tout particulier. – (moutonnage)
  • –«Voulez-vous prendre la pistole ? […] Dans la salle commune, […] vous n'aurez rien à payer ; mais elle est pleine de vermine ; à la pistole vous paierez et vous serez seul.» – (pistole)
  • le second aux petits voleurs et aux filous, autrement appelés en style d'argot : la basse pègre. – (basse pègre)
  • Elle [administration] a fait construire, […] une double cage à barreaux de bois et à treillis en fil de fer. […] On appelle ce réduit le parloir aux singes, par analogie avec la loge que ces animaux possèdent dans le Jardin-des-Plantes. – (parloir des singes)
  • Après le parloir des singes, la singularité la plus curieuse de la prison est la volière. – (volière)
  • Cette cage [où attendent les prévenus avant d'être envoyés au Palais] s'appelle volière, nom qui lui a été donné parce qu'elle en a absolument la forme. – (volière)
  • Avez-vous jamais vu, dans les rues de Paris, une espèce de boîte doublée en fer et hermétiquement fermée sous forme de carriole, traînée par deux maigres chevaux et escortée par un ou deux gendarmes à cheval ? C'est le panier à salade. – (panier à salade)
  • les employés eux-mêmes de ce service se demandent entre-eux, en s'abordant, s'ils ont beaucoup de viande à traîner, faisant allusion au nombre des prisonniers destinés au transport. – (viande à traîner)
  • la Souricière n'est autre chose qu'un cachot dont la voûte est presque à la hauteur de la chaussée de la rue. C'est dans ce souterrain froid, sans autrs sièges que des dalles humides, qu'on tient en réserve de malheureux prévenus qui attendent debout – (souricière)
  • autrefois, celui qui était chargé du service en chef d'une prison, s'appelait geôlier ou porte-clefs ; […] Aujourd'hui, le titre de geôlier n'existe plus officiellement ; ce nom vieilli a cédé sa place […] à celui de directeur. – (porte-clefs)
  • Il [prisonnier] est silencieux et pensif. Abordez-le, et, en votre qualité de prisonnier comme lui, si vous lui demandez quelle est son affaire, il vous répondra de sa voix douce et calme, sans nul embarras – (affaire)
  • En thèse générale, le banqueroutier frauduleux a sa fortune toute faite en venant en prison ; il a son magot au sac, comme disent les repris de justice. – (avoir son magot au sac)
  • Le surineur […] assassine d'abord ; il vole ensuite. Cet audacieux industriel avise, avant tout, sa victime, la frappe sans pitié, enfin la dévalise, la pille, la dépouille à son aise. – (surineur)
  • Contrairement au surineur, l'escarpe ne tient qu'à voler ; c'est là son seul et unique but. Pour l'atteindre, il attaque avec audace, et ce n'est que lorsqu'on oppose de la résistance qu'il tue. – (escarpe)
  • Le carroubleur ou casseur de portes, les voleur par effraction. – (caroubleur)
  • Le carroubleur ou casseur de portes, les voleur par effraction. – (casseur de porte)
  • Le voleur de bourses, celui qui fouille dans les poches, qui fait la montre et le foulard, le casseur de chaînes d'or, le détrousseur des passants ou des badauds – (faire X)
  • Les fourlines travaillent là où il y a foule, encombrement ; mais c'est principalement dans les poches de nos dames qu'ils exercent leur science. – (fourline)
  • Un bon fourline file avec une rare supériorité plusieurs bourses dans une soirée, prend l'argent et se débarrasse de la filoche dans la crainte de se compromettre. – (filer)
  • il y a tine, il faut abouler, nous aurons du pèse. – (tine)
  • J'étais à la huitième filoche, en train de barbotter, quand je sens, derrière moi, quelqu'un qui me faisait le foulard. – (barboter)
  • ne sais-tu point que je suis un camarade ? Nous connaissons ça. Est-ce qu'on frise un pègre ? – (friser)
  • Le carreur est le complice du fourline. Pendant que celui-ci travaille et qu'il exploite les bourses […] le carreur lui sert de second, se tient à ses côtés et le protège. Quand l'objet est enlevé, il le lui passe et dépiste ainsi les recherches. – (carreur)
  • Sous le nom de costel, on entend un souteneur de filles publiques. – (costel)
  • le chanteur est un industriel de création nouvelle. […] Leur manière de voler s'appelle chantage. – (chanteur)
  • L'un et l'autre ont été spécialement consacrés, en partie, aux révélateurs ou coquins, ainsi que les appellent les autres détenus. – (coquin)
  • choyés, respectés par les gardiens eux-mêmes, entourés de prévenances par tous les autres employés, ils reçoivent, en outre, régulièrement des secours du meg, c'est-à-dire du chef de la police. – (meg)
  • –Tu sors du Pouech (Poissy), n'est-il pas vrai ? et tu es des bons ? –Oui, je sors du pouech ; est-ce que la rousse me remouche encore ? – (Pouech)
  • alors le meg [chef de police] lui file une tune, lui fait des promesses, l'entoure de bienveillance, le moutonne, emploie enfin tous les moyens possibles de séduction pour lui délier la langue. – (moutonner)
  • Mais souvent on le [le chef de la police] fait trop aller, ce qui lui arrive d'ordinaire ; il use alors d'autres moyens. – (faire aller)
  • Quand on grinche seul, disent-ils, on a plus de bénéfices pour soi, et l'on ne s'expose pas à être pigé aussi facilement. Lorsqu'on est deux, l'un peut bien vendre l'autre. – (pigé)
  • certains détenus auxquels leur position de fortune ne permet point d'avoir un de ces membres du barreau qui, comme on dit, ont l'oreille des juges, trouvent quelquefois l'appui d'un défenseur. – (avoir l'oreille de)
  • il s'est adjoint une espèce d'avocats qui se sont immobilisés dans les prisons, qui en ont fait leur domaine, et qui les exploitent comme une ferme-modèle ; on les connaît, dans le langage des détenus, sous les noms de parrains jaspineurs – (parrain jaspineur)
  • Je m'attendais à une plus forte peine, dit ce repris de justice ; les gerbiers ont été bons zigues ; à telle chambre, j'aurais eu une condamnation double. – (gerbier)
  • Je m'attendais à une plus forte peine, dit ce repris de justice ; les gerbiers ont été bons zigues ; à telle chambre, j'aurais eu une condamnation double. – (zig)
  • On appelle cantine, un quartier spécial affecté à la vente de certaines provisions autorisées par les règlements. – (cantine)
  • –Combien de temps avez-vous à faire ? –Cinq ans. –C'est bon ; ça se tire. – (se tirer)
  • si quelques uns d'entre eux veulent marcher et prendre de l'exercice, ils s'avancent vers le milieu de la cour, l'un à la file de l'autre, sur une même ligne. Échelonnés ainsi en forme de chapelet ou en queue de cervelas, comme on dit en centrale, […] – (queue de cervelas)
  • en forme de chapelet ou en queue de cervelas, comme on dit en centrale – (centrale)
  • Dans le langage des détenus, on appelle étouffoir un cachot à double forme. – (étouffoir)
  • C'est un cachot-modèle, construit sur le plan d'une figure géométrique. – (rotonde)
  • Pressé alors par mes nombreux créanciers, face à face avec le besoin, ne sachant plus où donner de la tête, il me fallait de l'argent à tout prix. – (ne pas savoir où donner de la tête)
  • en un mot, je travaillais en grand et sur une vaste échelle. – (en grand)
  • il me serait facile de vous faire connaître mes associations avec les plus adroits marlous de la capitale, mes bonnes fortunes, mes chances heureuses, etc. – (marlou)
  • Mais, dans notre métier [voleur], tout n'est pas fleurs de roses. Je m'étais si souvent mis à découvert, que je fus enfin arrêté sous la prévention précisément du vol de la montre marine, et condamné, pour ce seul fait, à quinze mois d'emprisonnement. – (ne pas être fleurs de roses)
  • Et à la suite de cette mercuriale [favorable aux prisons], on arrive à cette conclusion rigoureuse de la fable : Prenez mon ours ; c'est-à-dire : «Le SEUL remède à apporter au mal est le système cellulaire ou l'isolement.» – (prenez mon ours)
  • Nous avons lu les brochures des plus acharnés partisans du projet du Gouvernement, et, entre autres, celles de M. Moreau-Christophe qui s'est fait, en quelque sorte, son bouc émissaire, et nous n'y avons trouvé autre chose qu'une aveugle passion – (bouc émissaire)
  • M. Moreau-Christophe a seul raison envers et contre tous ; il se pose, lui et son système cellulaire […] comme l'ultima ratio, l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin de la réforme pénitentiaire en France. – (l'alpha et omega de)
  • Il l'emportait, en le cachant sous la manche de sa blouse, juste au moment où je filais la filoche. Partons, dis-je alors à mon zigue, nous avons bonne prise. – (filer)

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