4. Arg. Compagnon de cellule placé auprès d'un détenu pour capter sa confiance et recevoir ses confidences et ses aveux. Mais il ne permit au soi-disant ecclésiastique de communiquer avec le condamné à mort qu'au moment où Bibi-Lupin, admirablement déguisé en gendarme, eut remplacé le mouton qui surveillait le jeune Corse (Balzac, Splend, et mis., 1847, p. 562) :
5. ... hors deux détenus qu'on y avait mis, récemment transférés du Luxembourg à la Conciergerie, et qu'on suspectait d'être des « moutons », c'est-à-dire des espions, les citoyens Navette et Bellier, il ne s'y trouvait que d'honnêtes gens, qui se témoignaient une confiance réciproque. A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 243.
− P. ext. Espion. Je ne veux pas faire le mouton. On a des manières, nous autres. Un intellectuel anarchiste n'accepte pas n'importe quelle besogne (Sartre, Mains sales, 1948, 2e tabl., 4, p. 54) c) 1769 « faux détenu, chargé de confesser un inculpé dont il partage la cellule » (d'apr. Esn.). (tlfi:mouton)
- His kind intimacy with a prisoner may gain information from him. (MAR)
- Terme de prison (renard est l'équivalent au bagne). (FP)
- Allus. probable à l'humeur bénigne et débonnaire qu'affectent les « moutons » pour inspirer confiance. (GR)