ENVOYER, verbe trans.
2. Emploi pronom. réfl. indir.
a) S'envoyer un aliment, une boisson. L'avaler goulûment et avec plaisir. Et le madère que tu t'envoies, il te revient cher, celui-là? (COURTELINE, Le Madère, 1897, p. 213). J'ai une de ces envies de m'envoyer une choucroute (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 123).
Vulg. [En assimilant la pers. à une chose] S'envoyer une femme, un homme. Avoir des relations intimes. Son ami trouva qu'elle était [la petite bonne] bien roulée. « Tu es un petit veinard, conclut-il, à ta place, je me l'enverrais » (SARTRE, Mur, 1939, p. 191). Les prénoms en W sont rares. Il y a Wallis, comme la fille qui s'est envoyé un roi (H. BAZIN, Bureau mariages, 1951, p. 71).
b) S'envoyer un travail. Le faire bon gré, mal gré. À présent, pisque je m'envoye la suite de l'ouvrage, la paix (CARCO, Équipe, 1919, p. 76). S'il ne veut pas monter sur le cadre, eh bien! il s'enverra les huit kilomètres à pied (MAURIAC, Pharis., 1941, p. 63).
[Le suj. désigne une chose animée d'une force motrice] Accomplir, faire. Tu t'rappelles d'la camionnette de Pépito ?... Pépito l'a réparée n'importe comment (...) Mais elle roule ! Elle s'envoie son trente à l'heure sans sourciller (FALLET, Banl. Sud-Est, 1947, p. 149).
Étymol. et Hist. 4. 1897 arg. pronom. en parlant d'une boisson, d'un repas, d'une femme (COURTELINE, loc. cit.). Du b. lat. inviare « marcher sur, parvenir ». (tlfi:envoyer)
- C'est la brusquerie, la rapidité qui compte (vs dégustateur) (MCC)