Absol., fam. Rouler qqn. Tromper, voler. Synon. fam. avoir, posséder, berner. Je déteste qu'on me roule ; mais ce que je dois, je le paie (Mauriac, Noeud vip., 1932, p. 99). On chuchotait qu'il y avait eu une femme dans sa vie, une femme qui l'avait roulé, grugé, trahi, une créature de police qui l'avait donné et fait épingler (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 69). [Avec compl. prép. indiquant le domaine d'action, la nature du profit] Il paraît que Crès a aussi essayé de la rouler un peu quant aux droits d'auteur (Léautaud, Journal littér., 3, 1915, p. 213). Le fermier qui nous avait sous-loué ces deux hectares n'avait pas le droit de le faire sans le consentement du propriétaire. Lequel n'était pas au courant des tractations (...). Nous voilà donc roulés de deux hectares (Debatisse, Révol. silenc., 1963, p. 57).
Se faire, se laisser rouler (par qqn). [Le Nabab] se serait quand même montré d'une rude bonhomie (...), seulement, il aurait conservé des reins solides, et ne se serait pas laissé « rouler » comme un petit garçon (Zola, Romanc. natur., A. Daudet, 1881, p. 260). Si tu ne m'avais pas eue, tu te serais fait rouler par tout le monde (Queneau, Pierrot, 1942, p. 33). b) 1834 « abuser quelqu'un pour en tirer profit ou avantage » (Balzac, Gaudissart, p. 21) (tlfi:rouler)