OUF, onomat. et interj.
II. − Interj. [S'emploie pour exprimer la satisfaction du locuteur après qu'un événement heureux (prévu ou non prévu) a soudainement mis fin à la situation pénible ou dangereuse qu'il vivait] Petypon : Nom d'un chien, cachons-la ! (Il prend le tapis de table qui est sur la chaise du fond et en recouvre complètement sa femme. Paraît le général). Ouf ! Il était temps ! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, i, 24, p. 26) :
3. Il nous en fallait une [une voiture]. L'homme au fouet (...) monta sur son siège et poussa son cheval en avant. Nous étions sauvés. −Ouf ! m'écriai-je, en m'épongeant le front, car, malgré le froid, je suais à grosses gouttes. A. France,Bonnard, 1881, p. 477.
Crier/faire ouf ! Manifester, exprimer son soulagement. La sagesse consiste à crier ouf ! parce que rien n'est arrivé de ce que l'on pouvait craindre, et à profiter de nos chances (Cocteau, Parents, 1938, iii, 2, p. 277).
− Empl. subst. masc. Enfin il m'est permis de proférer l'irrésistible ouf ! que lâche avec tant de bonheur tout simple mortel (...) condamné à une course forcée, quand il peut se jeter dans l'oasis de repos tant espérée (Baudel., Curios. esthét., Salon, 1859, p. 285) :
4. Il en poussait des « ouf ! » discrets, pareillement un père de famille qui a enfin réussi à embarquer pour la Bolivie le fils prodigue de qui les honteuses débauches souillaient de fange les cheveux blancs. Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 6e tabl., p. 244.
Prononc. et Orth. : [uf]. Warn. 1968 ,,initiale aspirée``. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1548 hauf ! (Noël du Fail, Baliverneries, éd. G. Milin, p. 19) ; 1579 of ! (Larivey, Laquais, III, 5, Anc. théâtre fr., t. 5, p. 65) ; 1642 ouff ! (Oudin Fr.-Ital.). Onomatopée. (tlfi:ouf)