CLOCHARD, ARDE, subst.
Homme, femme sans domicile fixe qui mène une vie d'oisiveté et de mendicité et refuse les contraintes sociales. Un clochard, installé sur un banc pour siffler un fond de bouteille (...) nous regardait (H. Bazin, Lève-toi et marche, 1952, p. 90) :
... et parmi ces femmes qui portaient des fourrures, des bas de soie, de fins escarpins, Nadine avait l'air d'une clocharde. S. de Beauvoir, Les Mandarins, 1954, p. 86.
− Emploi adj., p. métaph. Cités clochardes. À l'implantation anarchique et à l'aspect délabré et sale (cf. Morand, L'Eau sous les ponts, 1954, p. 158).
Prononc. : [klɔ ʃa:ʀ], fém. [-aʀd]; [klɔdɔ ʃ]. Étymol. et Hist. 1895 (Bruant ds Esn.). Dér. de clocher3* « boiter » (FEW t. 2, p. 794 ; Dauzat 1973; Bl.-W5) ou dér. de cloche « personne incapable » (cloche1*, étymol. 2) ; suff. péj. -ard*. Fréq. abs. littér. : 50. Bbg. Sain. Sources t. 3 1972 [1930] p. 71, 541. (tlfi:clochard)
- Désaccord sur origine : pour certains vient de ce que bcp clochent en marchant (se déplacent clopin-clopant) : clochard comparé au battant de la cloche ; mais préférable de chercher du côté de l'argot cloche = ciel : le clochard est celui qui vit et couche dehors en ayant le ciel pour toit. (GIR)
- De clocher « boiter » → cloche. (GR)
- Dér. de clocher3 « boiter » (FEW t. 2, p. 794 ; Dauzat 1973 ; Bl.-W5) ou dér. de cloche « personne incapable » (cloche1*, étymol. 2) ; suff. péj. -ard*. (TLFi)