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queue (depuis 1794) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2023-08-26 00:03 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

queue ⟦ faire la queue ; faire queue ; être à la queue ; prendre la queue ; à la queue ; □ y avoir la queue ⟧ #1794 #nom fém.

File d'attente ; □ attendre son tour, file d'attente, à la fin de la file ; □ y avoir du monde, une file d'attente

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.

les citations

  • 1875. Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie jusqu'en 1870
    dans les marchés, au seuil des boutiques des marchands de comestibles, où l'on « faisait queue »
  • 1868. Les curiosités de Paris
    la place de la Roquette est envahie par une foule considérable qui vient y faire queue
  • 1860. Le boulevard du Temple, dans Paris qui s'en va et Paris qui vient
    Vers quatre heures, la foule est devenue compacte et stationnaire, – la queue se forme devant chacun des théâtres qui ornent ce boulevard
  • 1886. Paris oublié
    les derniers arrivés voulaient passer les premiers ; aussitôt retentissaient des cris formidables : À la queue ! à la queue !
  • 1937. Bagatelles pour un massacre
    Le peuple dans le ruisseau séjourne… il attend son tour… la « queue » massée devant le rideau des mouches… dense… ondoyant… tout bleu
  • 1842. Les écoles militaires - École polytechnique, dans Les Français peints par eux-mêmes
    ils hantent les Français, l'Opéra, l'Opéra-Comique, les Italiens où ils ont le privilège d'entrer sans queue préalable
  • 1977. Faut pas rire avec les barbares
    on a un bordel à nous, qui se fait payer directement chez le major. Pourtant, même ça, c'est moche, vu qu'il faut faire la queue trop longtemps, que, presque, on enculerait le type qu'est devant.
  • 1961. L'hydre aux mille têtes
    des maisons de tolérance où les clients faisaient queue pour « monter ».
  • 1803. Essais historiques sur les causes et les effets de la Révolution de France (tome cinquième)
    Les Français qui ont toujours plaisanté sur tout, même sur leur misère, sur leurs plus grands malheurs, plaisantaient sur leurs attroupemens à la porte des boulangers, où ils avaient plutôt l'air de demander l'aumône qu'une marchandise dont ils payaient le prix. Fatigués de s'estropier pour arriver les premiers, ils s'avisèrent enfin de mettre quelqu'ordre pour recevoir la légère distribution qui leur était faite ; ils formèrent de longues files, dans la rue, à la suite les uns des autres, de manière que ceux qui élaient arrivés les premiers à la porte du boulanger, qui avait toujours soin de la tenir close, recevaient les premiers leur petite portion de pain. J'ai vu des femmes passer des nuits entières à ces malheureuses portes, pour avoir une once ou deux de mauvais pain, dont les chiens ne voulaient pas. Eh bien ! les Parisiens riaient de ces tristes rassemblemens ; ils appelaient cela des queues. Comme on manquait de tout, on allait à la queue de tout, à la queue du pain, à la queue de la viande, à la queue du savon, à la queue de la chandelle ; il n'y avait rien qui ne fût à la queue. Les journalistes, les auteurs de pièces de théâtre transportaient cette idée dans leurs articles, dans leurs comédies : il n'y avait pas de faction, pas de coterie qui ne fût à la queue de quelqu'individu. Avant la révolution tout était à la grecque ; pendant la révolution tout était à la queue. On voit à combien de mauvaises plaisanteries tout cela pouvait donner lieu.
  • 1945. Trop tard (mss)
    Y avait déjà la queue, y fallait des tiquemards.

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

queue existe depuis 1794 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● file de personnes qui attendent leur tour, Moniteur univ., 1794 (d'après Littré) ; faire la queue, Ac., 1798 (TLFi)

→ Tous les mots de 1794

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1794 1803 1877 1875 1976 2002 1987 1841 1988 1948 1945 1937 1953 1932 1935 1972 1935 1977 1935 1961 1932 1999 1947 1875 1868 1860 1927 1828 1802 1884 1886 1889 1952 1937 1899 1945 1946 1996 1982 1932 1993 1968 1948 1971 1951 1954 1893 1917 1979 1919 2004 1901 1887 1983 1952 1982 1889 1990 1948 2004 1997 1967 1882 1944 1986 1963 1842 1842 2001 2008 1916 1897 1971 1998 1977 1990 1978 1978 1916 1976 1947 1997 2011 1982 1974 1975 1977 1953

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.

les sources

Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(preum's)

Bah non, personne n'a contribué !

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

l'étymologie et le TLFi

QUEUE, subst. fém.
C. de forme
1. File de personnes qui attendent leur tour. Synon. file d'attente. Il se forme ici [à Paris], à la porte des spectacles, les jours qu'ils sont intéressants, une queue, c'est-à-dire une longue file d'amateurs (STENDHAL, Corresp., 1803, p. 47). Le samedi, on pouvait voir des hommes battre la semelle dans les queues, devant des boutiques à enseignes arc-en-ciel, sur lesquelles on lisait : Débit d'alcool (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 284).
Faire la queue, faire queue. Attendre son tour dans une file. On faisait queue aux portes des marchands (...). Faire queue, cela s'appelait « tenir la ficelle », à cause d'une longue corde que prenaient dans leur main (...) ceux qui étaient à la file (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 119) :
9. ... ils virent qu'on faisait la queue une queue fournie devant le guichet. Costals déclara qu'il aurait volontiers vu ce film, mais qu'il se refusait absolument à faire la queue. « Qu'on fasse la queue à un théâtre, à un concert, passe encore. Mais je n'admets pas qu'on fasse la queue à un cinéma ». MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1401.
P. méton. Attente dans une file. Comme tous ces enfants [les étudiants] s'étaient grisés par leurs cris et leur queue de douze heures sur la place, on craignait de les voir aller trop loin, et la police les a dispersés (SAND, Corresp., t. 5, 1864, p. 20).
Rare. À la queue (de). À la file. Ses questions bientôt tombèrent sur moi pressées l'une à la queue de l'autre (FABRE, Chevrier, 1867, p. 235).
Étymol. et Hist. 5. 1794 « file de personnes qui attendent leur tour » (Moniteur univ., 6 prairial, an II, p. 999, 2e col. ds LITTRÉ) ; 1798 faire la queue (Ac.) (tlfi:queue)