QUEUE, subst. fém.
C. de forme
1. File de personnes qui attendent leur tour. Synon. file d'attente. Il se forme ici [à Paris], à la porte des spectacles, les jours qu'ils sont intéressants, une queue, c'est-à-dire une longue file d'amateurs (STENDHAL, Corresp., 1803, p. 47). Le samedi, on pouvait voir des hommes battre la semelle dans les queues, devant des boutiques à enseignes arc-en-ciel, sur lesquelles on lisait : Débit d'alcool (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 284).
Faire la queue, faire queue. Attendre son tour dans une file. On faisait queue aux portes des marchands (...). Faire queue, cela s'appelait « tenir la ficelle », à cause d'une longue corde que prenaient dans leur main (...) ceux qui étaient à la file (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 119) :
9. ... ils virent qu'on faisait la queue une queue fournie devant le guichet. Costals déclara qu'il aurait volontiers vu ce film, mais qu'il se refusait absolument à faire la queue. « Qu'on fasse la queue à un théâtre, à un concert, passe encore. Mais je n'admets pas qu'on fasse la queue à un cinéma ». MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1401.
P. méton. Attente dans une file. Comme tous ces enfants [les étudiants] s'étaient grisés par leurs cris et leur queue de douze heures sur la place, on craignait de les voir aller trop loin, et la police les a dispersés (SAND, Corresp., t. 5, 1864, p. 20).
Rare. À la queue (de). À la file. Ses questions bientôt tombèrent sur moi pressées l'une à la queue de l'autre (FABRE, Chevrier, 1867, p. 235).
Étymol. et Hist. 5. 1794 « file de personnes qui attendent leur tour » (Moniteur univ., 6 prairial, an II, p. 999, 2e col. ds LITTRÉ) ; 1798 faire la queue (Ac.) (tlfi:queue)