EMBÊTANT, ANTE, part. prés. et adj.
I. Part. prés. de embêter*.
II. Adj., fam. [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé]
A. Qui est source d'ennui. Rosny, (...) est ennuyeux, embêtant dans la conversation (GONCOURT, Journal, 1888, p. 806). Un salon embêtant, triste à la mort, où les bougies semblent des cierges (RENARD, Journal, 1890, p. 66).
B. Qui cause des ennuis, du désagrément. J'ai été cruellement ennuyé par mille choses embêtantes (FLAUB., Corresp., 1834, p. 34). La vie sans le sou est embêtante (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 562).
C'est embêtant (que). On ne se figure pas ce que c'est embêtant, dans notre métier, les questions de modèles (Gide ds Lar. Lang. fr.).
Emploi subst. à valeur de neutre. L'embêtant, c'est (que). Synon. ennui, inconvénient. L'embêtant, c'est les cotisations (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1255). L'embêtant, c'est que je saigne comme un veau (MALRAUX, Conquér., 1928, p. 141).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Voyelle radicale [] longue ds PASSY 1914, demi-longue ds BARBEAU-RODHE 1930. Ds Ac. 1932. (tlfi:embêtant)
- embêtant adj. non conv. AFFECT. - TLF, 1842, Flaubert ; L, DG, ø d. Add.DDL Compl.PR[67] (1840)
- 1840 - «C'est vrai ; il est aussi embêtant que vous.» Dumersan et Dupeuty, Matelots et matelottes, ii, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
- 1852 - «Oh ! que c'est embêtant ces vieilles tragédies.» Journ. des Goncourt, I, janv. - Fuchs.
- embêtant adj. non conv. AFFECT. - DDL 3, Lex.[75], 1840 ; PR[77], v. 1840 ; TLF, 1842, Flaubert ; GLLF, av. 1850, Balzac ; R, 1ère moitié 19e ; L, DG (néol.), ø d. Add.DDL
- 1830 - «LOLO [...] Dieux ! es-tu embêtant !» H. Monnier, Scènes populaires, 111 (Flammarion) - P.E.
- embêtant adj. non conv. AFFECT. - DDL 15, 1830, Monnier ; TLF, Lex.[75], 1840 ; PR[77], v. 1840 ; GLLF, av. 1850, Balzac ; R, 1ère moitié 19e ; L, DG (néol.), ø d.
- 1798 - «JOBAR. Ce mot d'écrit, seigneur, trouvé sous les berceaux ... CADET. Eh bien ! il faut une lettre. JOBAR. On ne m'en a pas donné. CADET. Mon dieu ! que c'est embêtant. - Allons donc, madame Cloutier, un billet, une lettre, un papier ...» Aude, L'Ecole tragique, 39 (Barba) - P.E.
- 1826 - «Ah ! que j' bisque ! (bis) / D' mourir d'ennui vraiment j' risque ; / Et tandis que / Seul je bisque, / Les amis / Sont réunis. / L' capitaine est embêtant / Avec sa sall' de police : / Dir' qu'il faut qu'on me punisse / L' jour où tout l' monde est content !» Carmouche et Vanderburch, La Salle de police, 3 (Bezou) - P.E.
- 1829 - «UNE DAME. C'est bien embêtant d'attendre comme ça ! LE MONSIEUR. Ne t'impatiente pas, ma bonne amie. [...] UNE VIEILLE, parlant à de jeunes femmes. Allons, mes enfants, tâchons que les affaires soient bonnes, à ce soir ... depuis sept heures jusqu'à minuit, on a le temps, je crois, de faire bien des choses. UNE JEUNE FEMME. Est-elle embêtante, cette vieille-là ! UNE AUTRE. Elle nous tient toujours le même langage.» [A. Tardif], Scènes de Paris , 50 et 91 (Guéry) - P.E.
- 1830 - «Qu'une femme astronome est un être embêtant !» A. de Lauzanne, Harnali, 777b (Impr. Didot) - P.E.
- 1830 - «UN APPRENTI IMPRIMEUR. Sont-ils embêtans ces empoigneurs !... dis-donc Chiffart, si nous avions des pierres, heim ! DEUXIEME APPRENTI. Laisse bouillir le mouton, va !... on leur trempera une pâtée soignée ! [...] UN OUVRIER. Y a pas de raison pour que ça finisse, et pourtant ça commence à être embêtant ...... C'est pas à coups de fusil qu'on ouvrira les portes.» Les Barricades de 1830 , 4 et 13 (Lefebvre) - P.E.
- 1830 - «UN CAPORAL. C'est-y embêtant tout d' même, j' dormirai pas encore à c'te nuit avec leur charivari [...]» Les Barricades de 1830, 28 (Levavasseur) - P.E.
- 1835 - «MALAGA. [...] C'est par trop embêtant. / Voyez don c'te chance !» Valory et Saint-Gervais, Gig-Gig, 4 (Hardy) - P.E.
- 1839 - «Voix de l'actrice. [...] Gredine de pièce ! est elle embêtante !.. changer trois fois de costumes !» M. Alhoy, in Le Musée pour rire, numéro 49 - P.E. (bhvf:embêtant)