C.− [Correspond à drôle I B 2] Fam. et pop. avec valeur d'intensif. Vous allez, parlez drôlement vite ; j'ai drôlement soif. Quasi-synon. extrêmement, rudement, diablement, vachement. C'est con, ce que tu dis là ! dit Pinette. C'est drôlement con ! (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 42). Elle est drôlement roulée, sa souris, et elle n'a pas dix-huit ans (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 177) :
2. Un paysan qui l'avait vu de loin s'était enfui. Dans la cabane, éloignée de plus d'un kilomètre, était seulement un cheval, qui le regarda, hésita, et se mit à hennir. « Je dois avoir une drôlement sale gueule, pensa Gardet. (...) » Malraux, L'Espoir, 1937, p. 829.
SYNT. C'est drôlement satisfaisant ; être drôlement bronzé ; être drôlement susceptible, fataliste, défaitiste, verni, calé, fort.
2. 1837 intensif (Balzac, Employés, p. 128) ; 3. 1844 « d'une manière imprévue » (Id., Splend. et mis., p. 238) ; 4. 1845 « d'une manière singulière » (Flaub., Éduc. sent., p. 235) (tlfi:drôlement)
- drôlement adv. non conv. MESURE "intensif" - TLF, cit. Malraux, 1937 ; FEW (15/II, 72b), E, GLLF, Lex.[79], GR[85], 1945.
- 1810 - «FANCHETTE. Est-c' que tu t' serais corrigé de ta gourmandise ? JOCRISSE-Valet. Oui, et ben drôlement, va. Un jour que M. Gratin était malade, on lui avait préparé une médecine, v'là-t-i pas que j' prends ça pour du chocolat. J' l'avale comme un petit pâté, ah ! Fanchette... ça m'a guéri d'être gourmand.» Sewrin, Jocrisse-maître et Jocrisse-valet, 5 (Masson) - P.E. (bhvf:drôlement)