Perdre (quelque chose). Paumer son temps. Le radin paume tout, en voulant trop palper (Marcus, Quinze fables, 1947, p. 10). C'était un Espagnol, amoché des gambilles Paumant son raisiné (Stollé, Douze récits hist., 1947, p. 7). Je pouvais bien me permettre encore de paumer une brique dans ce parcours idiot (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 77).
Se faire paumer :
Pour séduire les filles, pour épater les bleus, on parlait fort, on crânait, et lorsqu'on croisait les hommes d'un régiment relevé qui descendait au repos, on les regardait de haut, un peu gouailleurs. −C'est bon qu'à se faire paumer les tranchées que les autres prennent... −Aie pas peur, tu ne la gagneras pas, la croix de bois ! Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 182.
En partic. Perdre au jeu. J'ai floué au brême, et j'ai paumé du pognon. (J'ai joué aux cartes, et j'ai perdu de l'argent) (Dict. compl. arg., 1844, p. 41).−Rodolphe m'assure que vous jouez Peau-de-Pou dans la troisième, dit le Tonton. −Exact. −Folie ! s'exclame le Tonton. Folie ! deux thunes de paumées ! sans phrases ! −Deux, vous voulez dire vingt (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 67).
− Empl. pronom. Se perdre, se fourvoyer. Le chauffeur (...) démarra. César se retourna (...) il eut le temps de bigler [par la vitre arrière] une silhouette élégante qui se paumait dans l'obscurité (Le Breton, Rififi, 1953, p. 84). Hist. 3. 1489 « perdre » (Villon, Ballades en jargon, éd. A. Lanly, IX, 16 et 24) 6. 1883 se paumer « s'égarer » (Larchey, Dict. hist. arg., 2e Suppl., p. 116)Dér. de paume*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p.528. Quem. DDL t. 7, 19. Sain. Arg. 1972 [1907] p. 129. (tlfi:paumer)