GAFFE, subst.
Argotique
A. − Subst. masc. Sentinelle, guetteur. Les gaffes (...) sont placés à leur poste (A. Humbert, Mon bagne, 1880, chap. II, f. 115).
− En partic. Gardien de prison. C'est en moi qu'il me boucle et c'est jusqu'à perpète Ce gâfe de vingt ans ! Un seul geste son œil, ses cheveux dans les dents : Mon cœur s'ouvre et le gâfe avec un cri de fête M'empoisonne dedans (Genêt, Poèmes, 1948, p. 33).
Prononc. et Orth. : [gaf] (Dub., v. aussi Dupré 1972). Formes gafe ds Céline, loc. cit. et gâfe ds Genêt, loc. cit. Étymol. et Hist. 1. 1455 gaffre « sergent » (Le Procès des Coquillards ds Sain. Sources Arg. t. 1, p. 96), attest. isolée. Les formes actuelles du mot sont à considérer soit comme une continuation de l'anc. gaffre du XVes. qui est dér. du m. h. all. kapfen, gaffen « regarder bouche bée, badauder » (Lexer); soit comme un empr. à l'all. Gaffer « badaud », de même origine. (tlfi:gaffe)
- Sergent du guet qui gafent, gaflent (d'après gafer, gafler = regarder fixement - vosgien) d'autre part le sergent gaffe, « accroche, saisit ». (GUIR cité par MATH)
- Ce nom leur a été donné par allusion à une espèce de lance dont les sergents étaient autrefois armés. (PESCH)
- Du nom d'une espèce de lance dont les sergents d'armes étaient autrefois munis. (Peschier 1852)
- Les formes actuelles du mot sont à considérer soit comme une continuation de l'anc. gaffre du XVes. qui est dér. du m. h. all. kapfen, gaffen « regarder bouche bée, badauder » (Lexer) ; soit comme un empr. à l'all. Gaffer « badaud », de même origine. (TLFi)
- De l'allemand : kapfe (attraper). Très longtemps utilisé par la population pénale des bagnes, des maisons centrales et colonies pour mineurs, ce mot ne s'est éteint que dans les années 50. Les Coquillards appelaient gaffres les sergents du guet.(Armand2012)