Révisé le 2024-10-11 20:19 | Discuter
Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.
crapule ⟦ crapule de ⟧ #1377
#nom fém.
■ (individuel) Terme de mépris : salaud ; délinquant, voyou, canaille ; faux, mauvais, à qui on ne peut se fier, méchant, malhonnête ; ■ (collectif) ensemble de personnes viles ; ■ vile débauche, ivrognerie
Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.
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Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.
De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.
crapule existe depuis 1377
; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.
●● excès de vin, ivrognerie, Gace de La Buigne, Roman des Deduis, 1359-77 ; Le terme de crapule ne s'appliquoit qu'à la débauche du vin ; on l'a étendu à toute débauche habituelle & excessive, Encyclop., t. 4, 1754 ; On se sert aussi de ce mot familièrement, pour désigner Ceux qui vivent dans la crapule. N'allez pas avec ces libertins, ce sont des crapules, AF, 1798 ; Balzac, av. 1850, d'apr. Guérin 1892 ; individu malhonnête, Comment ? Tu vis encore, petite crapule !, Goncourt, Journal, 1866 (TLFi)
→ Tous les mots de 1377
❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs.
« Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »
Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose :
⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.
Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.
graph (comparer : Ngram)
Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.
Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.
(prolonger la discussion)
Bonjour. Comme indiqué par "MCC", ce mot a d'abord désigné l'ivrognerie. On le trouve dans l'ouvrage anonyme |Problèmes d'Aristote et autres Filozophes [sic], 1554]]. 2ème ligne du § XVI. Le 27 septembre 2024, Roland de L.
Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.
CRAPULE, subst. fém.
A.− [Nom coll.] Vieilli
1. Au sing., vx. État de débauche grossière, vile. Se livrer à la crapule. La culbute des gens chics dans la crapule du vice surprenait encore Nana (Zola, Nana, 1880, p. 1314).
− Spéc. Abus de vin, ivrognerie. Un mari qu'elle [Mme Beaudésyne] avait à subir toutes fois qu'il n'avait pas bu jusqu'à la crapule (Toulet, J. fille verte, 1918, p. 220).
2. P. méton.
a) Au sing., vieilli. Ensemble de personnes qui vivent dans la débauche, le vice ou la malhonnêteté. Synon. canaille, racaille, pègre. Marseille évoque l'énorme Orient des échelles, depuis la crapule de Port-Saïd jusqu'aux saints pirates de Phocée (Suarès, Voy. Condottière, t. 1, 1910, p. 256). Alain, qui avait déjà beaucoup souffert en prison et coudoyé la crapule, s'effrayait moins (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 229) :
1. Germinie continuait à aller. Elle battait tout l'espace où la crapule soûle ses lundis et trouve ses amours, entre un hôpital, une tuerie et un cimetière : la Riboisière, l'Abattoir et Montmartre. Goncourt, Germinie Lacerteux, 1864, p. 214.
− Couche inférieure de la société (sans idée de malhonnêteté). (Quasi-)synon. populace. Oh ! cette voix de gorge, pleine de fausses larmes, le sentimentalisme bête de l'ouvrier (...) Les guenilles étendues laissaient passer un coin du ciel bleu entre les cordes, et toute cette crapule, affamée d'idéal à sa manière, tournait là-haut ses yeux mouillés (A. Daudet, Contes lundi, 1873, p. 226).
b) Au plur. Période ou moment de crapule. Elle [Marthe] se sentait écoeurée et lasse, comme au sortir de longues crapules (Huysmans, Marthe, 1876, p. 34).
B.− [Désigne un individu] Usuel. Personne sans principes, capable de commettre n'importe quelle bassesse, n'importe quelle malhonnêteté. Une parfaite, une sale crapule ; la dernière des crapules. Synon. escroc, voyou, canaille, fripouille. Notre armée d'Afrique était alors pleine de ces crapules, excellents soldats, mais peu scrupuleux (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Mohammed-Fripouille, 1884, p. 270). Vous croyez qu'on mettra la main sur la crapule qui a étranglé cette petite ? (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 142). Je tiens d'abord à vous dire que vous êtes un être immonde, une crapule de l'espèce la plus malpropre que j'ai jamais vue (Aymé, Tête des autres, 1952, p. 228) :
2. ... il y eut dans la foule [des grévistes] une longue secousse, et une vieille femme déboula. C'était La Brûlé (...) Et, sans attendre, elle tomba sur l'armée, la bouche noire, vomissant l'injure. − Tas de canailles ! tas de crapules ! ça lèche les bottes de ses supérieurs, ça n'a de courage que contre le pauvre monde ! Zola, Germinal, 1885, p. 1503.
SYNT. Une belle, fameuse, grande crapule ; une basse crapule ; une (sale) petite crapule ; crapules joviales des cabinets d'affaires ; une crapule sympathique, intelligente. Son directeur, un nommé Savine, une bien intelligente crapule (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 225).
− [En constr. antéposée avec valeur expressive] Une crapule de..., cette crapule de... Cette petite crapule de chauffeur qui va chercher les gendarmes (Pagnol, Marius,1931, II, 2, p. 106).
− Par antiphrase affective. Une bête que j'ai soignée quinze nuits, pendant sa bronchite. Quand je me permets de la laisser seule, une heure à la maison, la petite crapule fait semblant de ne pas me reconnaître (Colette, Vagab., 1910, p. 77).
C.− Emploi adj., rare
1. [En parlant d'une pers.] Qui se conduit comme une crapule. Ces macaques ne sont plus dangereux et ils ne sont pas encore crapules (Morand, Magie noire, 1930, p. 175).
2. [En parlant de gestes, d'expressions] Propre à une crapule. Synon. crapuleux. Elle n'en avait guère gardé que quelques expressions un peu vives et quelques gestes un peu crapules (Léautaud, Pt ami, 1903, p. 115).
Prononc. et Orth. : [kʀapyl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1359-77 « excès de vin, ivrognerie » (Gace de La Buigne, Roman des Deduis, éd. Åke Blomqvist, 1992); 2. 1754 (Encyclop. t. 4 : Le terme de crapule ne s'appliquoit qu'à la débauche du vin; on l'a étendu à toute débauche habituelle & excessive); 3. 1798 (Ac. : On se sert aussi de ce mot familièrement, pour désigner Ceux qui vivent dans la crapule. N'allez pas avec ces libertins, ce sont des crapules); 4. [av. 1850 Balzac d'apr. Guérin 1892- Lar. Lang. fr.] 1866, déc. « individu malhonnête » (Goncourt, Journal, p. 307 : Comment ? Tu vis encore, petite crapule !). Empr. au lat. class. crapula « excès de vin » (du gr. κ ρ α ι π α ́ λ η). Fréq. abs. littér. : 246. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 54, b) 317; xxes. : a) 812, b) 340.