TUILE, SUBST. FÉM.
B. Au fig., fam.
1. Événement fâcheux et imprévu. Craindre, flairer, pressentir une tuile ; quelle tuile ! J'ai reçu depuis mon retour dans mes lares de jolies tuiles sur la tête : 1 la mort déplorable et inattendue de mon neveu (...) ; 2 la maladie de ma mère (FLAUB., Corresp., 1865, p. 176). Elle se tenait plus d'inquiétude. « Vois-tu Auguste, qu'il aille nous faire une méningite ? Ce serait bien encore notre veine !... Il nous manquait plus que ça comme tuile !... Alors vraiment ça serait le bouquet ! (...) » (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 103).
Arg. des vendeurs, vx. Mauvaise cliente qui dérange le vendeur sans se résoudre à acheter. Je n'ai pas de chance, il y a des jours de guignon, ma parole !... Je viens encore de faire un Rouen, cette tuile ne m'a rien acheté. Et il désignait du menton une dame qui s'en allait, en jetant des regards dégoûtés sur toutes les étoffes (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 483).
2. Vx. Événement surprenant, heureux. Synon. aubaine. Hein ! Voilà une jolie tuile, cinq cent mille francs ! (...) L'héritage est à vous (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 226). On nomme tuile, par exemple, un gros lot qui tombe du ciel ou un oncle d'Amérique qui arrive au moment où l'on y pense le moins (FRANCE 1907). B. 1782 « accident tout à fait imprévu » (Mme de Genlis, Les Veillées du Château, t. 2, p. 244 ds Littré) (tlfi:tuile)
- As a tile falling from a roof. (MAR)
- Comparé à une tuile qui tombe sur la tête de qqn. (GR)