COUILLON, subst. masc.
− Au fig.
1. Sot, imbécile. Ne fais pas le couillon :
2. − À première vue, dit le jeune homme en clignant des yeux, j'aurais parié à quarante contre un que vous êtes un de ceux qui font les couillons comme ils respirent ; ... Giono, Le Hussard sur le toit, 1951, p. 50.
2. Poltron, lâche :
3. Non, mon cher monsieur, je n'ai commis aucune lâcheté, même de geste, relative à votre endroit ; et avant de traiter un homme de couillon, il faut avoir des preuves. Flaubert, Correspondance, 1857, p. 198.
Étymol. et Hist. 2. 1813, 18 mars « homme peureux, lâche » (Stendhal, Journal, t. 5, p. 21). B. 1560 coion « homme mou, sans énergie » (Grévin, Les Esbahis, V, 4 ds Gdf. Compl.) ; 1592 coyon (Montl., Comm., I, 7, ibid.), forme encore inscrite ds Lar. 20e avec renvoi à couillon. A du b. lat. *coleonem acc. de *coleo (CGL II, 103, 29), class. coleus « testicule ». B empr. à l'ital. coglione proprement « testicule », au fig. « homme mou, balourd, sot » (1re moitié xvie s., L'Arétin ds Batt.) ; A 2 est prob. un dér. sém. de B. Fréq. abs. littér. : 99. Bbg. Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 70. (tlfi:couillon)
- couillon n.m. non conv. CARACT. "homme mou, sans énergie" • coion - Hu, Habert. Corr. et compl.TLF (1560, Grévin), Gc (Grévin)
- 1561 - «L'ADVOCAT. Julien, / N'as-tu point veu l'Italien / Passer par là ? JULIEN. Qui ? ce forfante ? / Par dieu il y perd son attente, / Je l'en incague, ce coion ; / C'est le plaisir de Marion : / Elle y prend tout son passetemps.» J. Grévin, Les Esbahis, in J. Grévin, Théâtre complet et poésies choisies, 165 (Garnier) - P.E.
- couillon adj. non conv. CARACT. - GR[85], cit. Queneau ; GLLF, DEL, ø d ; absent TLF.
- 1838 - «Me voilà enfin remis sur pattes, et à table [...] Enfin tant pis ce sera pour une autre fois et je te jure que je me vengerai de la raillerie du ciel qui m'avait rendu si couillon.» Flaubert, Corresp., 28 oct., I, 30 (Gallimard) - P.E.
- couillon (faire le -) loc. verb. non conv. CARACT. "s'humilier" - ø t. lex. réf. ; absent TLF."faire l'imbécile" : TLF, cit. Giono, 1951 ; R, GLLF, Lex.[75], cit. Martin du Gard
- 1790 - «[...] ces soixante et tant de jean-foutres sont députés de soixante stricts stricts, qui ont chacun un nom, de tous ces pénitens qui font les couillons devant le bon Dieu et à leur exemple les rendoublés de coquins font autant de foutus pince sans sire [sic], qui nous foutent de temps à autre, des vessies pour des lanternes [...]» Je peux bien foutre mon avis tout comme un autre [...] Raisonnement énergique du R.P. Jean de Domfront, 11 (Paris) - P.E. (bhvf:couillon)