BIRBE, BIRBAILLON, BIRBON, subst. masc.
A. Pop., péj. Vieillard. Un vieux birbe ; un vieux birbaillon :
1. « Les dames des tables d'hôte ont adopté trois mots pour peindre la vieillesse : à 55 ans, c'est un birbon ; [plus tard un birbe, une birbette]... » L. LARCHEY, Les Excentricités de la lang. fr. en 1860, p. 32.
P. métaph. Tenant d'idées vieillottes, sans envergure :
2. Il [Claude] ne peut contenir un sentiment de colère et d'indignation en songeant « au mal que tous les hideux birbes du dix-neuvième siècle ont fait à des quantités d'innocents... » MASSIS, Jugements, 1924, p. 271.
Birbe-daron. ,,Grand-père`` (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1901, p. 246). Birbe-dabuche. ,,Grand-mère`` (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1901, p. 246).
B. Arg. ,,Client passager d'une femme galante`` (V. MEUNIER, Les Baisers tristes dans MACR. 1883).
PRONONC. ET ORTH. : []. Lar 19e (cf. aussi Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e) signale qu'il s'agit d'une corruption de barbon, GUÉRIN 1892 de birbon. GUÉRIN consacre une vedette à la forme birbon : ,,augmentatif de birbe``.
ÉTYMOL. ET HIST. 1836 (F. VIDOCQ, Les Voleurs, p. 25 : Birbe. Vieillard) ; 1860 birbon, supra ex. 1 ; av. 1894 birbaillon (CHABRIER, Lettre à Vincent d'Indy dans DESAYMARD, Chabrier d'apr. ses lettres, p. 303).
Empr. à l'ital birba « coquin, vaurien » XVIIe s. (F. F. FRUGONI XXIV-977 dans BATT. t. 2) attesté dès le XVe s. au sens de « malice, fraude » (Pulci dans DEI), lui-même d'apr. DEVOTO, empr. avec ext. de sens au m. fr. bribe « morceau de pain ou aliment qu'on donne à un mendiant », début XVIe s. (Les Souhaits du monde dans Anc. poésies fr., Paris, éd. Montaiglon, 1855, p. 310), v. bribe. Le passage du sens de « mendiant » à celui de « vieillard » s'expliquerait par le fait que les mendiants étaient des mauvais garçons « éloignés du travail » par l'âge (cf. ESN. 1966). Birbon, birbaillon, dér. de birbe*, le 1er prob. d'apr. barbon*, le second par suff. -aillon / -aille* et -on* (tlfi:birbe)