CAMELOT, subst. masc.
A.− Personne qui vend dans la rue.
1. Usuel. Marchand ambulant qui vend, dans la rue, dans un lieu public ou dans une foire, parfois avec force boniments, des objets de peu de valeur. Boniment de camelot, éventaire de camelot. Les camelots vendaient des « montres » à dix francs, des « parfums » qui étaient de l'eau rosie (Montherlant, Les Célibataires, 1934, p. 831).
− P. métaph. :
1. Ils [les historiens] étaient non moins que Michelet de valeureux faussaires, mais ils n'avaient ni son empan, ni ses visions ; c'étaient les petits merciers de l'histoire, des camelots, des notulateurs qui pointillaient sans donner un ensemble, ... Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 33.
− Arg. Voleur de rue. Le soir, le camelot ouvre les portières, ramasse les bouts de cigares, mendie des contremarques, donne du feu, fait le mouchoir et la montre s'il a de la chance (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, 1878, p. 65).
2. En partic., vieilli. Crieur de journaux dans la rue. La criée des camelots :
3. Le soir, des bandes d'hommes farouches et déguenillés parcouraient les rues en hurlant : « Mort à Colomban ! » Des patriotes arrachaient aux camelots des paquets entiers du factum, qu'ils brûlaient sur les places publiques, ... A. France, L'Île des pingouins, 1908, p. 272.
B.− COMM., mod. ,,Professionnel chargé de présenter au public un ou plusieurs articles en vue de la vente`` (Mét. 1955).
− Rare. Femme-camelot. Une femme-camelot, quoi ! à notre manière, pour magasins sédentaires et patentés (A. Arnoux, Paris-sur-Seine, 1939, p. 187).
Prononc. et Orth. : [kamlo]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1821 « marchand ambulant » (Ansiaume, Arg. en usage au Bagne de Brest, fo7 ro, § 109 : Camelot. Marchand) ; 2. a) 1888 « vendeur de journaux » (J. Richepin, Césarine, p. 105 : les camelots criaient cela [dans Paris, avril 1871, − le Pilori des mouchards, le Cri du peuple, −] sans fureur)Prob. dér. régr. de cameloter (camelote*), peut-être avec infl. de camelot1*. Fréq. abs. littér. : 82. (tlfi:camelot)
- Vient de l'ancien coesmelot, petit mercier ; origine proposée par M-L d'après Mistral qui rattache camelot au provençal camalo, portefais, exclusivement utilisé dans les Alpes-Maritimes est fausse. (SAINXIX)
- Probablt dér. régressif de camelotier, avec p.-ê. infl. de camelot. (GR)