MATON, -ONNE, subst.
Argot
A. − Emploi subst. masc. ou fém. Gardien, gardienne de prison. Il est de coutume d'y boire le premier verre de la liberté retrouvée sans craindre de tomber sur un maton puisque les fonctionnaires de l'administration pénitentiaire boudent l'endroit (Le Nouvel Observateur, 3-9 nov. 1980, n° 834, p. 9, col. 4).
B. − Emploi subst. masc. Policier. Les matons avaient descendu du car en voltige (Le BretonArgot1975).
− En partic. Indicateur de police. Synon. mouchard. Les jeunes gars bien loqués, instruits et futés, qui se faufilaient partout. Fallait le savoir, que c'étaient des matons ! (Le Breton, Razzia, 1954, p. 23).
Prononc.: [matɔ ̃], [-ɔn]. Étymol. et Hist. 1. 1926 « mouchard de la Sûreté » (Esn.) ; 2. 1946 « gardien de prison » (ibid.) ; 3. 1953 « policier » (Le Breton, Rififi, p. 218). Dér. de mater3*; suff. -on1*. Bbg. Guir. Étymol. 1967, p. 122. (tlfi:maton)
- Étymologie rappelle idée de coups. (AYN)
- C'est plutôt mater, mateur = voir. (gb)
- ils « matent ». (Monod, 1968)
- « La mise au pas ou matage (d'où : maton) ». (1948. Je sors du bagne)
- Littéralement, celui qui qui mate, regarde, épie, à travers l'oeilleton de la porte de cellule. (Armand2012)