jaffe (depuis 1628) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot
Révisé (il y a 3 mois) le 2025-03-25 17:58 | Discuter
Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.
la définition
jaffe ⟦ jaff ; jaf ; japhe ; geaff ; jaffle ; jafle ; lafle ; □ à la jaffe ! ⟧ #1628#nom fém.
Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.
Si qu'on a des citations, on envoie toute la sauce, avec la source, la date, et tout le bataclan, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y avait pas de munitions et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées à coup d'IA.
1945. L'argot des maquis [Les Étoiles] Le cuistot improvisé réunissait les crevards au cri de : « Affolez les galtouses ». Ce cri fut remplacé par : « À la bouffe » (février 1944), puis : « À la jaffe » qui, lancé en mars 1944, ne vécut que deux semaines, et enfin : « À la graille ».⊕
1956. Fais gaffe à tes os Il est trop tôt pour me filer au turbin… Et puis trois plombes dégoulinent des cadrans. L'heure sacrée de la jaffe !⊕
1957?. Dix ans de frigo Il a la frime plus pleine mais ça peut être le résultat naturel d'une jaffe meilleure que celle offerte par l'État.⊕
1964. Les rues de Levallois Pour lui, manger est un régal, c'est aussi une aventure. Plus l'heure est inhabituelle, meilleure la jaffe comme il dit.⊕
1983. Le zonard des étoiles –Du calme camarade ! J'pars avec vous j'ai un gros sac plein d'bouffe ! –De kwah ? D'la jaffe ? –Ouais !⊕
De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (21% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît ! et le nom de son modeste inventeur ! Dans un écrin bien fait pour la mettre en valeur.
les dates
jaffe existe depuis 1628 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.
❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs. « Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »
Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, perso, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose : ⧉ GL ⧉ Gallica ⧉ MDZ ⧉ Argoji ⧉ Hathi ⧉ Archive ⧉ ULB.
Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.
Ouf !! C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé, on a les noms.
Ensuite, on affiche les contributions des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai repris dans la définition la substantifique moelle des discussions.
Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.
l'étymologie et le TLFi
Orig. incert., d'un verbe signifiant « bouillir, écumer », selon ESN. (GR)
Écumé dans les patois de l'Est d'où jaffer : écumer de colère). (ESN-Fresnes)
C'est un terme d'argot de marsouins, dont l'usage s'est étendu petit à petit, par suite du mélange des troupes métropolitaines et coloniales. Jaffe est un mot d'argot ancien des malfaiteurs. (Dech1918)
Mot trop connu retranché du jargon par les archi-suppôts de l'époque du jargon vers 1628, Très vieux mot d'argot des malfaiteurs qu'on pouvait croire sorti de l'usage et qui, en tout cas, n'était pas courant parmi le peuple de Paris. (Dauzat1918)
JAFFE, subst. fém.
Arg. Soupe. Dans ces inhumains séjours au mitard − une jaffe et un bout de brignolet deux fois par semaine (Le Breton, Rififi, 1953, p. 22).
− P. ext. Nourriture, repas. Synon. bouffe (pop.), boustifaille (pop.). Le soir après la jaffe, le capitaine d'armes [vint me mettre aux fers] (Dussort, Journal, janv. 1930, p. 10). Les gentilles mômes (...) s'en vont (...) chercher la jaffe de midi chez l'Italien (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 86).
Loc. À la jaffe! À table! (Cellard-Rey1980).
Prononc. : [ʒaf]. Étymol. et Hist. 1. 1628 « potage » (O. Chéreau, Le Jargon ou Langage de l'argot réformé, p. 20) ; 2. 1918 « pitance, repas » (20e Chass. ds Esn.). Terme d'arg., à l'origine forme de l'Ouest (Chéreau) qui s'est maintenue dans les parlers de cette région (poit., ang., tourang. et h. bret.), issue d'un gaul. tardif *jefa « écume, embrun », d'un plus anc. *jesta « id. », cf. le gallois ias « ébullition » ; cf. aussi les correspondants germ. : m. néerl. gest « levure, levain; marc, fèces, vapeur » ; néerl. gist « levure, levain », à rapprocher de l'all. Gischt « embrun ». Comme terme d'arg., on trouve plus anciennement le hapax jafflier « employé qui distribuait la soupe aux détenus » (XVIe s., Tenebres des pauvres prisonniers de la conciergerie du Palais, 90 ds Cl. Marot, OEuvres, éd. G. Guiffrey, t. 2, p. 526). (tlfi:jaffe)