PATURON, PÂTURON, subst. masc.
Arg. et pop. Pied. Tout en suivant (...) le chemin de sa turne, il met le paturon sur un objet noir, carré (...) un portefeuille (La Petite Lune, 1878-79, n°31, p. 3). J'vas pas pus loin (...) Mes paturons y sont trop las (Rictus, Soliloques, 1897, p. 181).
2. 1628 arg. pasturons « pieds (d'une personne) » (Chéreau, Jargon de l'arg. réformé d'apr. Sain. Sources Arg. t. 1, p. 197 ; devenu burlesque, v. ibid., p. 58). Dér., à l'aide du suff. -on1*, de l'a. fr. pasture « partie de la jambe du cheval » (doc. 1340 ds Gdf.), lui-même tiré du verbe a. fr. empasturer « mettre des entraves à un animal » (ca 1200, Aiol, 6127 ds T.-L.) ; ce dernier verbe est dér. (préf. en-* ; dés. -er) du subst. a. fr. pasture « lien avec lequel on attache le cheval » (ca 1200, Jean Renart, Escoufle, 6671, éd. F. Sweetser), issu, par substitution du suff. -ura, du subst. b. lat. storia « corde, laisse retenant un cheval au pâturage », substantivation de [chorda] pastoria « corde de berger », v. empêtrer. Cf. l'a. norm. pasturon « partie des fers qui enserre les pieds des prisonniers » (1345 doc. ds L. Delisle, Actes norm. Chambre des Comptes, 331, d'apr. A. Delboulle ds Romania t. 33, 1904, p. 589 ; v. aussi A. Thomas, ibid., t. 36, 1907, p. 284), dér. de l'a. fr. pasture « entrave d'un cheval ». De pastoria, sans changement de suff., le dér. empêtrer*. Fréq. abs. littér. : 12. (tlfi:paturon)