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bicot (depuis 1890) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

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Définition

bicot < bico ; Bicot ; Bico > #1890 #nom masc., adjectif

■ (historique, non hostile) Tirailleur algérien ; soldat de couleur de l'Afrique du Nord (Arabe, Berbère, Marocain) et parfois Sénégalais ; indigène qconque (des colonies) ; (avec majuscule, employé comme sobriquet) ; ■ (moderne, inamical) Maghrébin, Nord-Africain, Arabe, Berbère (et parfois Sénégalais)

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  • 1977. Les charognards
    les bicots, chaque fois qu'y a un sale coup ben y faut qu'y z'en soient
  • 1890. Biribi
    Un tirailleur indigène, d’abord. Il a déserté. Il parle mal français, et un sergent de son régiment lui sert d’interprète. Ça ne dure pas longtemps, nom d’une pipe ! Cinq minutes à peine. Trois ans de travaux publics. Le Bico s’en va en pleurant.
  • 1973. Le petit paradis
    je l'avais mise à Strasbourg-Saint-Denis, ça marchait pas mal, mais je me faisais tout le temps braquer par ces salopards de bicots
  • 1972. Dossiers secrets de la Brigade Mondaine
    Voici, brigadier, dit l'un des policiers, un particulier qui vient d'être surpris alors qu'il se faisait sucer la verge par ce bicot
  • 1948. Ainsi soit-il
    Ah, pouffiasses de mon coeur, filles à matafs, à dockers, à bicots, à sidis, à nègres, à gnacoués, en avez-vous connu de ces hommes qui suaient la peine, l'effort, la crève, la fièvre
  • 1905. Les audiences joyeuses
    Cé bicot-là entre chez moi, au Hama… –Ce bicot ? –Cet Arabe, si vous aimez mieux
  • 1917. Le chass'bi. Notes de campagne en Artois et en Argonne en 1915
    Il estime fort les Bicots, les spahis qui viennent au ravitaillement, parce qu'en attendant le convoi ils ont l'excellente habitude de s'asseoir contre le mur, drapés dans leurs burnous, sans parler et sans plus bouger.
  • 1979. Chouf ! Ils ont laissé leurs 20 ans en Algérie. Aujourd'hui ils parlent.
    Non : les sales biques. –Les bicots, y me répugnent !
  • 1939-1944. Le théâtre de l'Occupation
    Je déguste un bel article sur nos héroïques troupes africaines, « premières à la bataille, présentes partout où il y a des coups durs. » Qu'ils s'illusionnent pas, les sidis. Ils redeviendront des bicots, quand ce sera nécessaire… Et les colons algériens multimillionnaires et planqués sauront leur en faire baver.
  • 1999. Boumkoeur
    un poivrot, facho comme un rat, qui possède chez lui une véritable armurerie pour se protéger du bicot et du négro.
  • 1977. Une vie de cheval
    J'aimais mieux un Français qu'un bicot, j'aimais pas les bicots en ce temps-là
  • 1969. L'humour dans les prisons
    Franco, lui, approchait de la trentaine et ne pouvait être que Sicilien, avec cette tête de bicot et ces jambes courtes.
  • 1932. Voyage au bout de la nuit (Seul manuscrit)
    Alors Matrodin s'est mis à la réveiller d'un bon coup de gueule. « Hé Séverine, emmène-les donc tes deux bicots ! Foutez-moi tous le camp d'ici nom de Dieu ! Il est l'heure. » Eux les Arabes n'avaient pas l'air pressé.
  • 1969. Perdus dans le djebel
    –Quel dommage de ne pas avoir touché de masques à gaz !… Chez les Bicots ça ne sent déjà pas bon, mais alors ici !… C'est l'odeur du quartier juif, celle de toutes les communautés israélites du monde, indéfinissable, mais tenace, putride, attachée à cette race maudite de génération en génération…
  • 1899. Sous la casaque
    –Nom de dieu ! quel sale bicot, s'écria le major furieux, s'il croit que je vais passer mon temps à l'endormir ! Voyons vous autres au lieu de rester à regarder, empoignez-le et ferme… et empêchez-le de gigoter… et de gueuler.
  • 1934. Guerre
    Je voyais bien que le brigadier bicot, celui qui avait un oeil en moins, il en perdait même la prudence tellement qu'il aurait voulu la trombiner la rombière.
  • 1915. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 24/10/1915]
    BICOT. – Dérivé d'arbicot, a un sens méprisant et devrait être supprimé du langage poilu. Tiraillou, bien qu'ayant aussi une pointe de blague, peut passer. Mais si vous voulez parler correctement à un tiraillou, arabe ou sénégalais, appelez-le Sidi ; il sera content de ce terme plein de considération.
  • 1915. L'argot des poilus [Journal de Roanne, 24/10/1915]
    rappelez-vous que jes Arabes sont vexés d'être traités de bicots ou de nègres […] BICOT. Dérivé d'arbicot, a un sens méprisant et devrait être supprimé du langage poilu.
  • 1917. Petit dictionnaire français-poilu [Le Poilu du 37]
    Quand il a été en perme, il a balancetiqué sa femme parce qu'il l'a trouvée pieutée avec un bicot.
  • 1988. La vache enragée
    « Docement », a-t-il recommandé [à Belkacem], en prenant l'accent bicot. L'autre a dit qu'il avait compris, et en a tout de suite foutu un grand coup.

Dates

bicot existe depuis 1890 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● Biribi, 1890 (gb) ●● Nord-Africain, pop., v. 1892 (DHAF) ●● arg., ca 1892, dans ESN. ; tirailleur algérien, Bruant, 1901 ; bico, arabe, Rossignol, Dict. d'arg., arg.-fr. et fr.-arg., 1901 (TLFi)

graph (comparer : Ngram)

1890 1917 1915 1911 1969 1934 1899 1988 1930 1929 1919 1969 1932 1979 1969 1967 1977 1999 1939 2008 1903 1965 1977 1942 1901 1917 1890 1973 1949 1963 1972 1924 1981 1904 1937 1955 1956 1920 1948 1955 1957 1951 1904 1980 1917 1980 1954 1905 1948 1926 1944 1927 1963 1971 1918 1917 1917 1918 1918 2004 1936 1979

Sources de Bob

Étymologie

Compléments

BICOT, subst. masc.
Pop. et péj. Arabe nord-africain :
Je les [Espagnols, Italiens, Maltais, ...] voyais s'organiser en cité, se refaire une patrie, s'élancer à la conquête des vergers, (...), travailler furieusement jusqu'au jour où ils pouvaient se payer un bicot et le faire trimer à son tour!
J. et J. THARAUD, La Fête arabe, 1912, p. 179.
Orth. Bico dans Lar. 20e, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
ÉTYMOL. ET HIST. [Ca 1892 arg. dans ESN.] ; 1901 « tirailleur algérien » (BRUANT, p. 408) ; 1901 bico « arabe » (ROSSIGNOL, Dict. d'arg., arg.-fr. et fr.-arg., p. 66).
Issu par aphérèse de arbicot, de même sens, 1863 (A. CAMUS, Les Bohèmes du drapeau, t. 1, p. 203 dans SAIN. Lang. par., p. 154), v. arabe. (tlfi:bicot)