CUISTANCE, subst. fém.
Arg. milit. et fam. Synon. de cuisine.
A.− [Correspond à cuisine A] Y en a qui disent qu'à la cuistance, on est embusqué ! (Barbusse, Feu, 1916, p. 28). Sous les marmites de la cuistance (Genevoix, Boue, 1921, p. 166). [La nana] du seuil de la cuistance, lui faisait signe (Le Breton, Rififi, 1953, p. 224).
B.− [Correspond à cuisine B 1] Les mobiliers bien cassés d'abord, passaient à faire du feu pour la cuistance (Céline, Voyage, 1932, p. 46) :
Le boucher le regardait avec malice : − M'sieu est-il chargé d'la cuistance ? − Un peu, dit Gaspard (...). Et il le disait avec orgueil, car il savait bien que dans une compagnie il y a deux hommes importants : celui qui la mène et celui qui fait la soupe : capitaine et cuisinier... Benjamin, Gaspard, 1915, p. 32.
C.− [Correspond à cuisine B 2] (Quasi-)synon. becquetance, bouffe, tambouille. On va t'faire bouffer la cuistance à Gaspard (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 18). Cf. cuistot ex.
Prononc. : [kɥistɑ ̃:s]. Étymol. et Hist. 1912 (Esn.). Dér. libre de cuisine*; suff. -ance* élargi p. anal. avec des mots tels que béquetance* (Esn.). Fréq. abs. littér. : 16. (tlfi:cuistance)
- De cuisine, p.-ê. d'après béquetance. (GR)
- Vieux mot d'argot militaire. (Gauthiot1916)
- Employé depuis 20 ans par les cuisiniers à gages et les gens de maison aussi bien que par les soldats (erreur de Sainéan qui le croit nouveau). (Dauzat1917MdF)
- Erreur de Sainéan qui le croit nouveau ; ancien mot de caserne, employé également par les gens de maison. (Dauzat1918, d'après Gauthiot)