A. − Arg. scol. ou fam. Surveillant(e) dans un établissement scolaire. Synon. maître d'étude* (vieilli), maître1/maîtresse/surveillant(e) d'internat*, surveillant(e) d'externat*. Pion de collège, de lycée ; se faire pion, chahuter le pion, la pionne. Sénécal (...) se promenait les mains derrière le dos, comme un pion dans une salle d'études (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 252). Elle levait les yeux pour apercevoir, par-dessus le haut mur de la cour, la fenêtre de sa chambre de pionne, à Sainte-Mechtilde (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 394) : Les surveillantes ne réussissaient pas à nous faire tenir tranquilles. Nous passions les heures de battement (...) dans (...) « la salle d'étude des cours ». Nous bavardions, nous ricanions, nous provoquions la pionne chargée d'y faire régner l'ordre... Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 124.
− Empl. adj. Air pion. Mme Daudet (...) se plaignait, ce soir, du côté correcteur, du côté pion de Ganderax et des sots points d'interrogation dont il avait semé ses épreuves (Goncourt, Journal, 1894, p. 539).
B. − Au masc. uniquement, péj. Personne à l'attitude pédante, dogmatique, à l'esprit étroit et lourd. L'auditoire qui garnissait les bancs était composé de vieux rapins, de pions, d'hommes de lettres inédits (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 128). Laissons aux pions les critiques de textes, aux esthètes les critiques de formes (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 90).
Empl. adj. Il a l'air charmant, (...) exquis, délicieux, pas pion pour un sou (Proust, Sodome, 1922, p. 902). (tlfi:pion)
- pion n.m. arg. ARG. SCOL. ENSEIGN. MÉTIER "surveillant" - E, BW5, 1834 ; FEW (8, 146a), PR[72], ND2, 1835 ; L, DG, ø d. Add. DDL : Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1833 - « Cet élève [...] avait fait passer des billets pour le savoir ; le pion, l'ayant découvert, lui dit des sottises selon son ordinaire. » Baudelaire, Corresp., let. à son frère, 25 mars, in Le Figaro littéraire, 5 janv. 1967 - J.S.
- pion n.m. arg. ARG. SCOL. ENSEIGN. MÉTIER "surveillant" - DDL 7, 1833, Baudelaire [repris in GR[85], TLF] ; E, GLLF, 1834 ; FEW (8, 146a), 1835, Flaubert ; L, ø d.
- 1832 - «[...] les frères correcteurs de la compagnie de Jésus, dignement remplacés, de nos jours, par la race abhorrée des pions et des maîtres d'étude.» R. de Paris, XLV, 277 - P.E.
- pion n.m. arg. ARG. SCOL. ENSEIGN. MÉTIER "surveillant" - DDL 7, 1833, Baudelaire [repris in GR[85], TLF] ; E, GLLF, 1834 ; FEW (8, 146a), 1835, Flaubert ; L, ø d. "Pour une femme"
- 1844 - «CORA. Quant à la littérature et aux beaux-arts, j'ai ton affaire... Je viens d'écrire à nos amies, Zizi, Linotte et Giboulette... Zizi, maîtresse de piano, et Linotte, ancienne élève du Conservatoire... Giboulette, qui vient de se marier avec un fort épicier, sort d'un pensionnat de jeunes demoiselles, où elle était pion. ROSINE. Pion ? CORA. C'est un grade de l'Université... Giboulette était pion, avant de devenir dame.» Dumanoir, Dennery, Clairville, Paris voleur, 26a (Marchant) - P.E.
- 1846 - «Elle s'appelle Mme HAUTEVILLE ; elle s'appelait de ton temps Mlle D'OLMY parente de Mme DES AUBREE ; ça m'a tout l'air d'un pion à la réforme et comme je sais par expérience que les sous-maîtres et les sous-maîtresses ne valent pas toujours grand' chose, j'attends tes ordres [...]» J. Janin, 735 let. à sa femme, I, 143 (Klincksieck) - P.E.
- pion n.m. arg. ARG. SCOL. ENSEIGN. MÉTIER "professeur" - E, 1933 ; absent TLF.
- 1907 - «Maître d'étude, surveillant. [...] Par extension, l'on donne le nom de pion aux professeurs et aux normaliens.» H. France, Dict. de la langue verte, 317 (Nigel Gauvin) - Ch.G. (bhvf:pion)