languefrancaise.net

Citations relevées dans “Les étapes d'un réfractaire : Jules Vallès” (1872)

Cette page réunit toutes les citations relevées dans Les étapes d'un réfractaire : Jules Vallès, avec l'entrée qui y est attachée.

  • et il suffit d'une taloche pour morigéner l'aventureux moutard – (taloche)
  • M. Chose qui appelait la famille Vallès les pannés du cinquième – (panné)
  • vous avez peut-être aussi, comme lui, chippé les sous de votre tirelire pour acheter le tabac défendu – (chiper)
  • il y a des brasseries, des cafés, des mastroquets, où l'on se rencontre, où l'on a l'oeil, où l'on peut oublier un beau soir les souffrances dans les discussions libres et les consommations gratuites – (oeil, mastroquet)
  • C'est Polidor, où l'on voit des filles pannées et des collégiens en goguette – (panné)
  • Polidor où pitanche le Père avant d'aller se mettre dans l'état – (pitancher)
  • n'importe où, près d'un punch étudiant ou d'un mêlé-cassis de mannezingue – (malzingue)
  • on entend battre la grosse caisse de la parade, siffler les lazzis des paillasses, hurler le boniment des patrons – (paillasse)
  • Tout ce peuple des banquistes, de la Loge à l'Entre-sort, passe devant nos yeux comme une sarabande – (banquiste)
  • Il y a toutes les espèces de ce genre, dompteurs, chanteurs, pîtres, puces, éléphants, tirangeurs de brèmes, etc. – (tirangeur de brèmes)
  • Il avait tombé la civilisation moderne, et il plantait sur cette ruine imaginaire le drapeau social – (tomber)
  • Je les ai rudement épatés, hein ? – (épater)
  • il aurait quitté Paris déguisé en ecclésiastique, après s'y être longtemps caché sous le costume d'un croquemort – (croque-mort)
  • Les plus intéressants sont à coup sûr les déclassés de la plume, qui laissent derrière eux quelque oeuvre écrite autrement qu'en langues noires sur des murs calcinés. – (73007)
  • En les lisant, on les admire souvent, on les aime quelquefois, on les plaint toujours. Ironie du sort, qui jette des âmes remarquables dans des chemins impossibles ! Mauvaise organisation de la société, qui ne leur laisse point faire leur trou chez elle, et qu'ils cherchent un beau jour à éventrer. – (faire son trou)
  • Une fois maîtres, ils pourront enfin se venger ; et se venger, non pas de tel ou tel, de celui-ci ou de celui-là, mais de tous, de ce monsieur tout le monde qui forme la société, et qui leur a refusé non-seulement la gloire, mais le pain. Vengeance ! – (Monsieur Tout le Monde)
  • Race têtue, avide, ambitieuse. Vallès en est jusqu'au fond du coeur, jusqu'au bout des doigts. – (jusqu'au bout des doigts)
  • la croix, l'éponge trempée de vinaigre, la couronne d'épines, tout y est. – (83431)
  • Robinson, l'histoire de Jean-Bart, les Trappeurs de Cooper, tels sont les premiers conseillers qui lui montrent la voie ouverte en dehors de la société […] dans les prairies du nouveau monde, au grand air, où le rifle est le seul arbitre. – (rifle, 83432)
  • Quelle vive impression font ces livres-là sur lui ! Comme il est empoigné ! – (empoigné)
  • Mais plus tard, vers quatorze ans, il aura si bien la tête tournée qu'il faudra une circonstance exceptionnelle et toutes les larmes de sa mère pour l'empêcher de partir aux Indes comme pilotin. – (83434)
  • Sa première pensée, s'il revenait riche, serait d'humilier les gens qui l'ont connu pauvre : M. Chose qui appelait la famille Vallès les pannés du cinquième – (Chose)
  • Et le gamin, qui se livrait à de telles espérances, était obligé de vivre modestement, obscurément, dans une famille pauvre, dans un trou de province. – (trou)
  • Mais il est déjà engréné dans cette roue fatale où il mettait alors le doigt – (mettre le doigt dans un engrenage)
  • ils font du café, du gloria, se grisent de liqueurs frelatées et de songes menteurs. Au diable la tradition ! Vive la liberté ! – (gloria)
  • Il rentrait dans l'enseignement par cette porte bâtarde du professorat libre, où l'on a plus d'ennuis encore, et moins de profits que dans l'Université, où l'on vit presque au jour le jour, courant le cachet comme un chat maigre court l'amour – (courir le cachet, 53138, courir comme un chat maigre)
  • Nous en avons vu de ces anciens bohèmes, redevenus hommes comme tout le monde, et rien ne peut exprimer l'existence misérablement triste, à laquelle ils étaient voués, le tombeau intellectuel dans lequel ils s'éteignaient. – (Bohème)
  • C'est en 1857 qu'il va débuter par un ouvrage où déjà sa griffe originale est empreinte, l'Argent. – (griffe)
  • Son coup d'essai était un coup de maître. – (coup de maître)
  • la part de rédaction du chroniqueur de la Bourse était on ne peut plus mince, et Vallès se trouva de nouveau sur le pavé de Paris, avec ses ambitions, ayant pour horizon la misère. Cette fois, il était bien jeté dans la bohème, et il ne devait plus quitter ce chemin où il était déjà trop loin pour reculer. – (sur le pavé, Bohème)
  • Cette vie de bohème, telle que l'a faite la société moderne ; cette misère qui se heurte à chaque pas aux jouissances du luxe ; ces obscures privations qui voient luire autour d'elles les splendeurs de la richesse ; cette boue du vagabondage où l'on patauge, dans le froid et la faim, éclaboussé par les équipages insolents du bonheur ; ce pèlerinage douloureux vers un but qui recule sans cesse ; tout cela est à peine connu. Murger a peint la bohème d'un pinceau fantaisiste, trop gaie et trop attrayante. Il l'a idéalisée. On sent qu'il en est sorti heureusement, et le plaisir de l'homme arrivé lui fait oublier les souffrances de l'homme qui marche. Il se repose dans ces souvenirs et, à travers le voile charmant dont il les couvre, la réalité affreuse n'apparaît pas assez. Le tableau vrai, navrant, cruel, de cette existence misérable, il faut le chercher dans Vallès. À côté des Scènes de la vie de Bohème, comme conclusion à une telle lecture, il faut lire les Réfractaires. Il n'y a plus ici la gaieté mais l'ironie ; il n'y a pas le rire des satisfaits : c'est la grimace des damnés. Une éloquence âpre, mordante, poignante, vous serre le coeur. Les calembours de Schaunard et les chansons de Musette sonneraient faux dans cet adagio lugubre, où pleure la misère, où grince l'orgueil, où siffle le sarcasme. – (Bohème)
  • C'est l'Académie Pellorier, avec ses futailles rangées, ses parfums violents de distillateur, ses verres de l'importe quoi à trois sous ; son atmosphère de libre pensée et de politique, où des professeurs dégommés, des poëtes sans nom, des savants sans chemise, des journalistes sans plume, viennent parler ce qu'ils promettent d'écrire. – (dégommé)
  • Il était jeune ; et, comme on dit, c'est le bon temps. – (c'était le bon temps)
  • C'est le temps où l'on fait des vers – plus souvent qu'on ne change de linge ; le temps où l'on croit que c'est arrivé – et qu'on arrivera soi-même ; […] le temps de la foi enfin et de l'enthousiasme. – (croire que c'est arrivé)
  • dans un pétit cénacles d'amis, n'importe où, près d'un punch d'étudiant ou d'un mêlé-cassis de mannezingue – (mêlé-cassis)
  • Si seulement on gagnait son pain, à cette sueur misérable de son front. Mais non ! Les appointements sont là en raison inverse des ennuis ; et il fallait faire autre chose en plus pour mettre ensemble les deux bouts. – (gagner son pain à la sueur de son front, joindre les deux bouts)
  • Il y fit entrer le malheureux Fontan, qu'on put occuper d'un travail gagne-pain, et auquel on paya plus d'une fois à dîner, avec ce qu'on peut appeler le denier de la veuve. – (gagne-pain, le denier de la veuve)
  • et si le passé du réfractaire ne pourra faire absoudre le présent du communeux ! – (communeux)
  • Tout ce peuple des banquistes, de la Loge à l'Entre-sort, passe devant nos yeux comme une sarabande. – (entre-sort)
  • Il y venait, disait-il, pour travailler ; c'était plus encore pour flâner. On le voyait arriver, causer avec celui-ci, taquiner celui-là, lire à bâtons rompus, changeant de place à tout instant, remuant et tapageur – (à bâtons rompus)
  • changeant de place à tout instant, remuant et tapageur, quelquefois grincheux, mais en somme passant pour ce qu'on a coutume d'appeler une mauvaise tête bon coeur. – (forte tête mais bon coeur)
  • Le vieux monsieur en rit aussi ; son voisin facétieux riait de si bon coeur. – (64874)
  • savez-vous qui vous avez mystifié là ? –Oh ! quelque professaillon à la retraite. –Malheureux ! voulez-vous vous taire. C'est Auguste Barbier. – (professaillon)
  • Le premier impresario littéraire de notre époque, un homme qui à coup sûr, quelles que soient d'ailleurs sa valeur et son honnêteté tant discutées, possède le plus habile flair pour découvrir et lancer les jeunes talents de journaliste, M. de Villemessant, résolut de se l'attacher définitivement. – (lancer)
  • il lui confia alors, en 1865, la chronique quotidienne de l'Événement, avec 18000 francs d'appointements fixes. C'était l'Eldorado, le Pactole. – (60257)
  • Vallès ne put résister au bonheur de jouir et de posséder ; il fut près de s'y amollir complètement. Porté sur cet or comme sur un pavois, il trancha du richard, du seigneur littéraire, mena joyeuse vie, n'eut plus que le plaisir en perspective, et oublia les énergiques efforts fils de la pauvreté. – (trancher du seigneur)
  • il put fonder plusieurs petites feuilles, soi-disant littéraires, mais où la politique montra le bout de l'oreille, et qui furent supprimées à la queue-leu-leu par l'impotoyable sixième chambre. – (montrer le bout de l'oreille)
  • On nous a rassasiés de gravité, de morale et de gloire ! Allons ! vive la blague ! – (blague)
  • Voilà le ton ! Et ce n'est pas un paradoxe jeté en passant. C'est tout un système de haine contre le passé, toute une théorie de démolition. – (83438)
  • Le public interdit regardait avec stupéfaction cet énergumène à froid, qui gesticulait avec énergie, comme un boxeur voulant frapper la société et la tradition à coups de poing. – (à froid)
  • Et il essayait, le malheureux, d'expliquer comment et pourquoi il retournait sa veste rouge, pour entrer au Figaro, devenu alors conservateur. – (retourner sa veste)
  • Hélas ! s'il faut en croire certains on dit, il aurait ramassé plus bas encore : il aurait trempé dans la police, et dans la police impériale. – (on dit)
  • il aurait accepté les trente deniers de Judas, et vendu son honneur. – (80991)
  • Mais, ajoute-t-on, sa candidature a été soutenue en dessous par un agent impérial. – (en dessous)
  • Il fut battu, mais non content, et retomba sur ses pieds Gros-Jean comme devant, sans un sou de plus dans sa poche. – (Gros-Jean comme devant)
  • Or la police impériale payait assez grassement les gens qu'elle achetait. – (grassement)
  • Or le soulèvement de mars et la victoire de mai ont surabondamment montré que ce parti et le parti de M. J. Simon font deux. – (X et Y cela fait deux)
  • Il lui apportait l'occasion longtemps attendue de revoir un 48, et d'y mettre cette fois-ci la main. – (y mettre la main)
  • Mais, tandis qu'il s'amusait à ce qu'on peut appeler les bagatelles de la porte [déclaration pour la liberté de l'orthographe], le drame formidable de l'insurrection se jouait, et il fallait qu'il y dît son rôle. – (bagatelles de la porte)
  • Voyant sa fortune crouler, il se ressaisit alors, avec l'énergie du désespoir, dans cet accès de colère qui fut le dernier spasme de la Commune. – (avec l'énergie du désespoir)
  • un héritage de 15000 fr. lui étant tombé du ciel, il n'avait pas eu le temps de s'occuper de la régularisation des pièces. – (tombé du ciel)
  • il se jeta ainsi dans les paradoxes, et des paradoxes aux systèmes faux il n'y a qu'un pas. – (de X à Y il n'y a qu'un pas)

<62 citation(s)>