CORBILLARD, subst. masc.
B.− Usuel
1. Voiture à chevaux ou automobile qui transporte les cercueils au cimetière. Un corbillard empanaché ; suivre, saluer un corbillard. Un vieux landau de corbillard traîné par une rosse étique (Huysmans, La Cathédrale, 1898, p. 218). Le premier président Cassignol fut conduit à l'église dans le corbillard des pauvres (A. France, Anneau améth., 1899, p. 205) :
1. Le corbillard est une voiture de première classe, empanachée de plumes, drapée de tentures à franges d'argent. Zola, Le Capitaine Burle, 1883, p. 6.
SYNT. Un corbillard de première classe, de dernière classe ; un pauvre corbillard ; un corbillard couvert de fleurs et de couronnes ; marcher derrière un corbillard ; être ému par un corbillard.
− P. métaph. Ce qui a valeur d'enterrement, de destruction, de mort :
2. ... les adolescents perdent avec leur première maîtresse l'inquiétude métaphysique et certains mariages, qui sont des débauches bureaucratisées, deviennent en même temps les monotones corbillards de l'audace et de l'invention. Camus, La Chute, 1956, p. 1527.
Prononc. et Orth. : [kɔ ʀbija:ʀ]. Ds Ac. 1718-1932. Fait partie des mots dans lesquels r de la finale est analogique ; au xvies. : corbillat. Cf. Buben 1935, § 212. Étymol. et Hist. 1. 1549 corbillaz, plur. « coche d'eau qui faisait le service entre Corbeil et Paris » (Ant. Regnaut, Disc. du Voyage d'Outremer, p. 10 ds Gay) ; 2. a) 1690 (Fur. : On appelle ironiquement un corbillard, un carrosse bourgeois, ou on voit plusieurs personnes fort pressées) ; b) 1718 « carrosse servant à transporter la suite des princes » (Ac.) ; 3. 1798 « voiture servant à transporter les morts » (Ac.). Dér. de Corbeil, nom d'une ville située au confluent de la Seine et de l'Essonne ; suff. -at*, supplanté par -ard*. (tlfi:corbillard)
- corbillard n.m. COUT. FUN. TRANSP. "voiture servant à transporter les morts" - DG, GLLF, TLF, Lex.[79], GR[85], 1798, Acad. ; FEW (2, 1179b), 1802, Flick ; L, cit. Béranger.
- 1778 - «La populace pendant le transport du corps de M. l'Abbé Terrai, sortant de son hôtel à la paroisse, ayant témoigné son peu de respect pour un Ministre dont vivant elle avoit brûlé l'effigie, la famille a craint que sa fureur ne s'accrût au point d'insulter dans la traversée de Paris les infames reliques du défunt, elle a demandé en conséquence douze homme [sic] du guet à la Police pour escorter le corbillard jusqu'à une certaine distance de la capitale.» Mém. secrets, XI, 145 (Adamson) - P.E. (bhvf:corbillard)