Pop., arg. Raccourcir qqn. Guillotiner quelqu'un. Vous vous rappelez bien c'te modiste de la rue des Vieux-Augustins, qu'on a raccourcie parce qu'elle avait crié : Vive le roi (Balzac, OEuvres div., t. 1, 1830, p. 574). Sois seul contre tous, jeune homme, tue, tue, tu n'as pas de semblable, il n'y a que toi de vivant, tue jusqu'à ce que les autres te raccourcissent, te guillotinent, te garottent, te pendent (Cendrars, Moravagine, 1926, p. 332) :
1. « ... Un fils a tué son père à coups de bêche, pour lui voler trente sous... » Tous poussèrent un cri d'horreur. En voilà un, par exemple, qu'ils seraient allés voir raccourcir avec plaisir ! Non, la guillotine, ce n'était pas assez ; il aurait fallu le couper en petits morceaux. Zola, Assommoir, 1877, p. 626. 1792 pop. « guillotiner » (d'apr. Esn.) ; 1793-94 (Rapport de Baron, d'apr. Brunot t. 9, p. 878, note 6) (tlfi:raccourcir)
- raccourcir v.tr. non conv. HIST. RÉVOL. JUST. "décapiter" - FEW (2, 1582b), Révol. ; GR[85], 1797, Rivarol ; L, cit. Babeuf ; DG, Lex.[79], ø d. Compl.E, GLLF, TLF (1792)
- 1792 - «[...] tant d'autres chenapans qui vouloient juger le ci-devant roi quand il n'étoit pas jugeable, mettent aujourd'hui des bâtons dans les roues quand il s'agit de le racourcir tout de bon.» Hébert, Le Père Duchesne , n° 189, 7 et n° 202, 6 (EDHIS) - P.E. (bhvf:raccourcir)