BUTOR, ORDE, subst.
B. Subst. masc. ou fém., fig., fam. Personne lourde, stupide, grossière (cf. balourd, lourdaud). Butor de pied plat ridicule (E. ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, I, 4, p. 44) :
2. Un jour qu'elle balayait ma chambre et qu'il passait dans le corridor, elle lui avait jeté de la poussière sur ses beaux souliers reluisants. Lui de la traiter de butorde, elle de le qualifier de crocheteur ; ... G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 38.
Emploi adj., rare. L'architecture butorde de Paestum (P. BOREL, Champavert, M. de l'Argentière, l'accusateur, 1833, p. 10) :
3. Elle [Rosine] détestait M. de Nelles, si butor envers les fournisseurs qu'elle craignait de le rencontrer rue de Prony. BARRÈS, L'Appel au soldat, 1897, p. 431.
Rem. 1. Le fém. butorde est rare. 2. La plupart des dict. gén. indiquent que le fém. est plus fam. que le masc. 3. On rencontre dans la docum. butorder, verbe intrans. Se comporter en butor (cf. E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1891, p. 122).
ÉTYMOL. ET HIST. 1661 fig. (MOLIÈRE, École des Maris, III, 7 dans Ch.-L. LIVET, Lex. de la lang. de Molière, Paris, p. 307).
Sans doute d'un lat. vulg. *buti-taurus, composé du rad. de butio « butor » et de taurus « taureau ». Pline signale qu'à Arles, on appelait le butor taurus, à cause de son cri rappelant le mugissement des boeufs ou des taureaux (Hist. nat. 10, 42, 57 dans FORC., s.v. taurus, p. 671a). (tlfi:butor)