C. − Pop. Dérober, enlever, soustraire. Synon. chiper (fam.), faucher (pop.), piquer (pop.).
1. [Le compl. désigne une chose] [Mariette] se rappelait son émotion, la première fois qu'elle avait soulevé, de cette façon, une grosse somme à un Anglais fou d'elle (L. Daudet, Entremett., 1921, p. 86).
2. [Le compl. désigne une pers.] Il s'amène à moitié saoul à mon cocktail, il insulte mes invités, et les gens intéressants, il me les soulève en douce ! (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 249).
− En partic. Séduire (généralement une femme). Y a des tas d'gas qui essayent de ferrer pour la soul'ver [cette môme] à son homme (Bruant1901, p. 132). 6. a) 1400 « séduire, enlever une femme » (Trésor des Chartes, reg. 155, ch. CXII, cité ds Du Cange, s.v. sublevare) ; b) 1790 « voler » (Jean Bart, n° 100, p. 4 ds Quem. DDL t. 19, s.v. enculeur). (tlfi:soulever)
- soulever v.tr. arg. ARG. CRIMES "voler" - E, GLLF, 1828, Vidocq ; FEW (5, 274b), 1867, Delv. ; Rs, cit. Queneau ; R, Lex.[75], PR[77], ø d. Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1790 - «Une société de BOUGRES, dans toute la force du terme, a choisi pour théâtre de ses exploits les galeries de bois du Palais-Royal. Les tireurs au mur, pour ne pas dire les enculeurs acostent comme de raison les membres de cette société, et tandis qu'ils jouent de la flûte à bec, leurs ganimèdes profitent de leurs transports passionés, et leur soulèvent argent et bijoux.» Jean Bart, numéro 100, 4 - P.E.
- soulever qqn à qqn v.tr. non conv. RELAT. "enlever qqn à qqn" - TLF, cit. Bruant, 1901 ; GLLF, 1964 ; GR[85], ø d.
- 1799 - «Mad. ANGOT. Manon ! la fille de Cloutier, Manon qui a t'épousée Cadet, et qui, après quatre ans de ménage, l'a planté là pour suivre Blanchet, qui l'a soulevée à son maître...» [Aude et Hapdé], Cadet Roussel misantrope et Manon repentante, 34 (Théâtre du Vaudeville) - P.E. (bhvf:soulever)