TAMBOUILLE, subst. fém.
Populaire
A. − Plat grossier ; mauvaise cuisine. Synon. ragougnasse (pop. et péj.), ratatouille (péj.). Le patron de l'Opéra était ravi de mon assuidité, dégoûté qu'il était de la tambouille qu'il se voyait contraint de servir à sa clientèle d'étudiants, de petits commis, de demoiselles de magasin dont la bourse était mince (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 275).
B. − Synon. de cuisine, nourriture. On déjeunait, on dînait sur la toile cirée, on faisait la tambouille ensemble (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 395). Des cuisinières (...) où soixante-quinze hommes pouvaient faire cuire ou réchauffer à chaque repas leur modeste tambouille (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 308). V. caler2 ex. 6.
− P. méton., au plur. Synon. de mets, plat2, préparation. À midi le cuistot nous préparait des tambouilles odorantes et copieuses (Vialar, Morts viv., 1947, p. 173). Dans l'embrasure d'un mâchicoulis ouvert on faisait du feu à même les dalles pour de petites tambouilles particulières : du thé, du café, du chocolat pour ceux qui possédaient encore un peu de ces denrées (Giono, Hussard, 1951, p. 300).
Prononc.: [tɑ ̃buj]. Étymol. et Hist. 1866 (Delvau, p. 368). Plutôt issu p. abrév. de pot-en-bouille (cf. potembouille « cuisine, ménage » ds Verr.-On.; Dauzat, Arg. guerre, 1918, p. 109; Bl.-W.2-5 ; cf. FEW t. 1, p. 623) qu'altér. de tampone « bombance » (Esn. ; cf. FEW t. 17, pp. 310b-311a). Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 295. − Quem. DDL t. 37. (tlfi:tambouille)
- tambouille (faire la/sa -) loc. verb. non conv. CUIS. "faire la cuisine" - GLLF, DHR, 1919, Dorgelès ; FEW (1, 623b ; rég. Ouest), ø d ; absent TLF.
- 1896 - «Faire sa tambouille, faire sa cuisine.» Delesalle, Dict. arg.-fr., 279 (Ollendorff) - P.E. (bhvf:tambouille)
- Du languedocien tambouio : gargotage, victuailles apprêtées. (SAINXIX)
- Proprement : ragoût ; mot méridional. (SAIN-TRANCH)
- P.-ê. de pot-en-bouille, var. de pot-bouille, mot de l'Ouest ; ou de tampone « bombance » (1756), mot italien / Avec la valeur de ragoût, ragoût grossier, le mot est assez répandu dans l'O, voire dans le Midi. Mais c'est de l'Anjou qu'il vient : tambouille est une altération de pot-en-bouille. La région parisienne l'a abrégé en pot-bouille, altéré en popouille. (Dauzat1918)