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aboyeur (depuis 1781) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

aboyeur < valet de pied aboyeur ; aboyeur de rue ; prisonnier aboyeur >

#1781 #nom

■ (crieur public) Celui qui fait avancer les voitures devant les théâtres ; crieur aux ventes aux enchères ; ■ (journaux) crieur de journaux ; ■ (portier) qui appelle la clientèle à l'entrée ; racoleur à la porte de certains théâtres populaires ; ■ (foire) qui appelle le public, bonimenteur ; ■ (avocat) avocat beau discoureur ; ■ (prison) détenu qui appelle les prisonniers au parloir, au greffe, au Dépôt, etc. ; détenu chargé de rythmer la cadence de la promenade en ronde ; ■ (réunion publique) celui qui empêche l'orateur de parler

  • Allusion au retentissement de la voix. (LAR 6e)
  • Sa façon d'appeler les acteurs d'un ton aigu et monocorde qui ressemble à un aboiement lui a valu ce surnom. (GEN)

relations

usage prison, spectacle (théâtre, comédie, chant)
index Aboyeur
datation 1781 || ●● Crieur appelant les cochers à la sortie des spectacles, Mercier, 1781 ; ou des champs de course, 1895 (DHAF)
fréquence 045
registre ancien 6
registre actuel 6
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historique dernière modification le 2025-06-20 22:40 (+43) (diff)

Citations

  • 1875 entre la table et le bureau, un espace vide où deux aboyeurs se démènent en criant les lots et en répétant les enchères source : 1875. Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie jusqu'en 1870
  • 1870 les aboyeurs ont empêché l'orateur de continuer source : 1870. Le sublime ou le travailleur comme il est en 1870, et ce qu'il peut être
  • 1870 C'est l'aboyeur des quatrièmes galeries, qui criera, à une première, si le parterre fait du tapage : Y a donc des Rouennais ici (1). Il fréquente les anciens ; du reste, il aime à venir se retremper avec eux ; il joue à la position, il raconte un tas de mensonges ; ceux qui le connaissent renchérissent sur ses blagues. [(1) Les Rouennais sont très amateurs de théâtre, et sont très exigeants pour les artistes, surtout pour les célébrités qui ne sortent pas de Rouen ; ils ont la gloire d'avoir sifflé ou chuté Duprez et Rachel. Nous entendions un ténor raconter à un de ses amis ses débuts à Rouen. Le camarade lui demanda s'il avait été sifflé, sur sa réponse négative, il conclut qu'il n'était pas bon. Très nationaux ces Anglais de la France.] source : 1870. Le sublime ou le travailleur comme il est en 1870, et ce qu'il peut être
  • 1912 Son Excellence le prince Vertigo, ambassadeur de Patagonie, annonça le valet de pied aboyeur source : 1912. Les Pieds Nickelés ministres, dans La bande des Pieds Nickelés (1908-1912)
  • 1785 Au sortir de l'Opéra, Zelmire m'a aperçue. Elle crevait de dépit […]. Cela a été bien pis quand les aboyeurs ont crié : « La voiture de Mademoiselle Julie ! » source : 1785. Correspondance d'Eulalie, ou Tableau du libertinage de Paris
  • 1886 il débuta comme marchand de programmes sur le boulevard du Temple, il fut ensuite élevé à la dignité d'aboyeur ; il avait un talent tout spécial pour amorcer la foule source : 1886. Paris oublié
  • 1957 L'aboyeur de bleu vêtu y va de son baratin à chaque fournée de passants source : 1957. Carnaval à cinq
  • 1961 Les bistrots étaient pleins, les boutiques regorgeaient de clients, les aboyeurs vantant leur marchandise appelaient à grands cris la clientèle source : 1961. Des fruits, des fleurs et du plomb
  • 1887 les appels vont commencer. Voyons, le plus fort en gueule pour servir d'aboyeur aujourd'hui. Toi, l'hercule du Nord ? source : 1887. Le chiffonnier de Paris - Grand roman dramatique
  • 1837 Eh ! un tel, du 24, à l'instruction ! Eh ! un tel, du 19, à l'instruction. / Ce cri proféré par la voix ignoble de l'aboyeur en titre, est bientôt suivi de cet autre : à la soupe l'instruction ! l'instruction à la soupe ! dépêchons ! source : 1837. Essai sur la réforme des prisons en France
  • 1835 À sept heures, l'aboyeur, une chaise à la main et sa vaisselle de l'autre, vient occuper la place qui lui est assignée par l'administration pour appeler les détenus demandés au parloir ou au greffe. source : 1835. Les prisons, dans Nouveau tableau de Paris au XIXe siècle
  • 1856 Par sa qualité d'Aboyeur (celui qui appelle les prisonniers qu'on demande au greffe) il était devenu une sorte d'Agrégé aux emplois de la maison. Il lui aurait donc été facile de s'évader. source : 1856. Histoire anecdotique du théâtre, de la littérature et de diverses impressions contemporaines tirée du coffre d'un journaliste avec sa vie à tort et à travers
  • 1867 La Chambre du conseil avait rendu en ma faveur un arrêt de non-lieu. Les cris de l'aboyeur (Auxiliaire chargé d'appeler les prisonniers) : En liberté ! armes et bagages ! me firent lever prestement. Un quart d'heure après j'étais hors de prison source : 1867. Les Malfaiteurs
  • 1841 Le moment du parloir approche-t-il, il se pro- mène de long en large et s'arrête brusquement chaque fois que la porte du guichet s'ouvre, et que le prisonnier aboyeur lance un nom sur le préau. Et si ce nom n'est pas le sien, il laisse retomber sa tête, prend un visage taciturne source : 1841. Les Prisons de Paris, par un ancien détenu
  • 1841 Alors le prisonnier nommé prenait sous le bras sa gamelle de terre écornée, sortait de la foule tout ému sans cependant se rendre compte de ses émotions et arrivait à la porte du guichet. L'aboyeur lui remettait l'aumône de son visiteur ou de sa visiteuse, en lui disant : –Ne m'oublie pas, si tu veux que je fasse ronfler ton nom une autre fois. –C'est bien, répondait le prisonnier, je payerai une gobette à trois heures. source : 1841. Les Prisons de Paris, par un ancien détenu
  • 1794 Dans le Palais Egalité, ainsi que dans Paris, se trouvent des ventes à qui on a donné le nom d'encans républicains, & ou l'on vous vole républicainement ; dans l'espérance d'un bon-marché, l'honnête passant qui ne connoit pas le piège qu'on lui tend, se laisse tromper. On expose à ces sortes de ventes, le rebut de toutes les marchandises, sur-tout sur les articles de soyeries ; l'entrepreneur a soin d'avoir à sa solde des individus qui poussent les marchandises très-haut, & qui les laissent adjuger adroitement à celui qui a la sottise d'enchérir sur eux. On a toujours, dans ces endroits, un bon aboyeur, car c'est aux accens de sa voix que se rendent les dupes. source : 1794. Coup d'oeil sur Paris ; suivi de la nuit du deux au trois septembre
  • 1878 Employé qui, pendant les représentations diurnes et nocturnes des Funambules et du Petit-Lazary, se promenait devant la porte de ces théâtriculets populaires, sur l'ancien boulevard du Temple, en célébrant d'une voie enrouée les attraits de la pantomime à grand spectacle, ornée de combats à l'hache et au bancal, le talent des « artisses » et les merveilles des décors, costumes, trucs, changements à vue, machines, mises en scène et apothéoses, – histoire « d'allumer le chaland, » – c'est-à-dire de racoler des badauds, auxquels il proposait, en les tirant de la poche d'un tablier d'escamoteur, des billets « moins chers qu'au bureau. » Les Funambules, transportés au boulevard de Strasbourg, ont conservé leur aboyeur. Seulement, celui-ci se borne à annoncer aux passants le titre des « ouvrages » qui composent la représentation et le nom des « messieurs et dames » qui jouent dedans. source : 1878. L'argot des coulisses
  • 1878 On comprend pareillement dans la catégorie des aboyeurs : 1° Les gentlemen, pleins de distinction, qui vocalisent aux abords des théâtres cette cantilène persuasive : –Demandez le programme de la pièce et l'explication des tableaux ! … Deux sous ! … Deux sous au lieu de quatre dans la salle !… […] 2° Les industriels, non moins élégants, qui comblent le vide des entr'actes par ces interpellations variées : –Orgeat ! limonade ! bière !… La valence ! la belle valence ! Des glaces ! des croquets ! des sucres d'orge ! des pastilles ! des caramels !… –Location de lorgnettes… Les dernières nouvelles de la Chambre !… –Le portrait et la biographie de M. Beautorse, avec la ronde de la Chaussette indépendante, chantée, au cinquième tableau, par Mlle Court-Vêtue !… 3° Enfin, les gamins, qui, à l'issue du spectacle, crient les numéros des cochers et hèlent les voitures qui passent, dont ils ouvrent la portière aux mortels généreux. source : 1878. L'argot des coulisses
  • 1927 Mais je lui pardonne tout de même cette demi-escroquerie à cause du plaisir que me procure sa prodigieuse virtuosité d'aboyeur. Quand la foule se masse autour de lui, bouche bée, ce n'est pas la mirifique occasion qu'elle espère. Elle est sous le charme du bagout. Car, pour lui comme tous les batteurs d'estrade ou de trottoir, le secret de sa fortune est dans son autorité et son assurance. source : 1927. Paris-Soir vous guide dans Paris, le soir
  • 1815 Comme les Prussiens avaient envahi les frontières de la France, que Longwy était en leur pouvoir, et que Verdun allait se rendre, il fut convenu que les aboyeurs des sections feraient entendre au peuple que ces arrestations étaient d'autant plus nécessaires […] source : 1815. Histoire secrète du tribunal révolutionnaire (tome 1)
  • 1815 On avait donné l'ordre aux aboyeurs de journaux d'aller, autour des différentes prisons, crier la liste des malheureux assassinés chaque jour, avec défense d'annoncer d'autres nouvelles source : 1815. Histoire secrète du tribunal révolutionnaire (tome 2)
  • 1929 Des charlatans, des bateleurs, des paillasses, des aboyeurs, s'époumonaient : « Entrez, m'sieurs dames, entrez ! Suivez la foule ! » source : 1929. Au Poiss' d'or
  • 1948 Coups de sifflets qui marquent le commencement et la fin des parloirs comme le départ et l'arrivée d'un train. Appels de l'« aboyeur » (c'est ainsi que, dans cette vie de chien, on nomme le détenu qui, du rez-de-chaussée, appelle les comptables et surveillants d'étages pour faire descendre un prisonnier chez son avocat, pour l'« extraire » ou le réintégrer « chez lui »). source : 1948. Prisons de l'épuration
  • 1948 À deux heures on entend les premiers appels de « l'aboyeur ». L'impatience règne. Des noms sont criés, pas le sien. source : 1948. Prisons de l'épuration
  • 1953 Nous faisons silence un instant tandis que la voix de l'aboyeur (1) hurle de nouveau : –Au deuxième… 286, Bocognano ! à la Table (2) [(1) Détenu chargé de se tenir au rez-de-chaussée et de transmettre à voix haute les ordres aux étages. (2) Ordre de descendre au rez-de-chaussée pour affaire vous concernant.] source : 1953. Quartier des fauves
  • 1948 La promenade, bonne gens ! De chaque côté de la cour, deux rondes sinistres se nouent, qui tournent en sens inverse, au commandement d'un aboyeur choisi parmi les ténors de la pègre. –Gauche ! Droite ! Gauche ! Droite ! source : 1948. Je sors du bagne

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Chronologie et sources

aboyeur existe depuis 1781 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● Crieur appelant les cochers à la sortie des spectacles, Mercier, 1781 ; ou des champs de course, 1895 (DHAF)

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Chronologie | Ngram

1781 1927 1878 1866 1794 1841 2012 1948 1953 1948 1929 1815 1815 1867 1836 1894 1901 1897 1875 1917 1870 1872 1896 1912 1829 1914 1785 1979 1887 1886 2006 1904 1957 1901 1808 1961 1887 1859 1833 1885 1837 1877 1835 1834 1889 1856

Sources

Discussion (compléter)

Bonjour. On trouve ce mot (aboyeur, à la porte des spectacles) dans le Tableau de Paris, 1781. Dernière ligne de la page. Le 3 mars 2022, Roland de L.

Compléments