GODET, subst. masc.
A. − Vx. Petit récipient à boire sans pied ni anse. Synon. gobelet, timbale. Parmi les importations phéniciennes se rangent en premier lieu de magnifiques godets (J. Déchelette, Manuel archéol. préhist., celt. et gallo-rom., t. 3, 1914, p. 171).
− P. méton. et arg. Contenu de ce récipient. [Ali] en était à son troisième godet de gniolle (Le Breton, Rififi, 1953, p. 88). Vous en mettez un temps pour écluser votre godet (Queneau, Zazie, 1959, p. 67).
− P. métaph. Tant de gens (...) ont à peine une goutte de poésie dans le large godet de leur existence ! (Barb. d'Aurev., Memor. 3, 1856, p. 66).
B. − P. anal. Petit récipient servant à délayer, recueillir un liquide, une matière. La lampe du choeur brûlait seule dans son godet d'huile jaune (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 237). Mademoiselle Lourmel (...) versait à boire aux oiseaux dans un petit godet de porcelaine (A. France, Chat maigre, 1879, p. 264). Le jeune homme (...) trempant un pinceau dans un godet à moitié plein de la peinture rouge qui avait servi à M. Darzac (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 104).
C. − P. ext. Petit réceptacle :
... la main gauche tenant la quenouille, la main droite faisant pivoter, dans un godet de bois, le fuseau en forme de toupie sur lequel s'enroulait le coton. Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 999.
Prononc. et Orth. : [gɔdε]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ms. de la 1re moitié du xive s. « petit vase à boire sans pied ni anse » (Le Dit de Ménage ds Poèmes français sur les biens d'un ménage, éd. U. Nyström, III, 149) ; b) p. anal. de forme 1508 « petit récipient où les peintres mettent leurs couleurs » (Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, éd. A. Deville, 357) (tlfi:godet)