ROUILLARDE, subst. fém.
Arg., vieilli. Bouteille de vin. Nous viderons (...) cette vieille rouillarde, pour célébrer votre admission parmi nous (Vidocq, Vrais myst. Paris, t. 6, 1844, p. 296). Allons picter [boire] une rouillarde (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 181).
Prononc. et Orth. : [ʀujaʀd]. Homon. et homogr. rouillarde1. Étymol. et Hist. 1. Ca 1513-14 royllarde « barrique » (Les Souhaitz du monde ds Rec. de poés. fr. XVeet XVIes., éd. A. de Montaiglon, t. 1, p. 312 : une grosse royllarde, Pleine de vin pour resjouir les gueux) ; 2. 1627 « bouteille » (Péchon de Ruby, Vie généreuse des Mercelots d'apr. Sain. Arg., p. 79) ; cf. ca 1821 rouillarde de Bordeaux (Ansiaume, Arg. bagne Brest, fol. 10 r o, § 215). L'étymol. couramment proposée est une dér. méton. de rouille* en raison de la couleur du vin contenu ; même orig. pour le dér. masc. rouillard « baril » (av. 1593, G. Bouchet, 36e Séree [V, 129] ds Hug. : barrils, que les mattois appellent le rouillard), FEW t. 10, p. 428a. Il n'est cependant pas impossible qu'il s'agisse là d'une étymol. seconde, rouillard, rouillarde « baril, barrique » étant primitivement dér. du verbe a. fr. roillier, rouiller « rouler (p. ex. sur une pente) » (v. érailler), p. allus. à la possibilité de transporter un baril en le faisant rouler ; cf. FEW t. 10, p. 507a ; le rapprochement avec rouille* et la perte de conscience de l'étymon primitif ont entraîné le sens 2.
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 295. (tlfi:rouillarde)
- De rouille « couleur rouge ». (GR)
- Rouillade pour rouillarde. (Larchey1899, Suppl.)