2. Péjoratif
a) Personne, généralement un homme, qui tire son plaisir de la vue de la nudité, des fonctions excrétoires, des rapports sexuels d'autrui. Il m'a montré son système pour regarder par les gogs, pour voir les gonzesses pisser, sur notre palier même, deux trous dans le montant de la porte (...). Il était voyeur par instinct (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 200).
− Empl. adj. Je ne puis presque plus supporter la présence de Renaud entre nous deux (...). La dernière fois, rue Gœthe, l'humeur voyeuse et tendre de mon mari s'est heurtée à une telle sauvagerie brutale que Rézi, inquiète, s'est levée, lui a fait je ne sais quel signe (...). Tout de suite il est parti (Colette, Cl. ménage, 1902, p. 230).
b) Personne qui se plaît à découvrir des choses intimes, cachées, qui est d'une curiosité malsaine. Dans la mesure où le théâtre se borne à nous faire pénétrer dans l'intimité de quelques fantoches, et où il transforme le public en voyeur, on comprend que l'élite s'en détourne (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 101). A. 1. 1740 « personne qui assiste à quelque chose par curiosité » (St Simon, Mémoires, éd. A. de Boislisle, t. 23, p. 344) ; 1890 empl. adj. juges voyeurs (Zola, Bête hum., p. 271) ; 2. 1883 cont. érotique (Richepin, Pavé, p. 262). (tlfi:voyeur)